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Biographie

Make Do And Mend

Formé en décembre 2005 sur les cendres de Short On Breath à West Hartford, Connecticut, Make Do And Mend débute modestement en en passant par les sessions répétition et les affiches locales. Sans autre ambition que de produire une musique sincère, le groupe enregistre son premier EP We're All Just Living avec les moyens du bord et Restless Minds est là pour sortir la galette à l'automne '07. Quelques mini tournées plus tard et kilos en sus, le quatuor décide de se remettre à écrire et pond début '09 Bodies of Water. Distribué en libre téléchargement, l'album attire rapidement des paires d'oreilles du côté de Panic Records qui dans la foulée le distribue sur divers formats en avril '09. Succès critique immédiat.

S'en suivent alors des premières parties pour Shipwreck, Hostage Calm, Let Me Run, etc. et une apparition à la Rainfest '09 après un mois et demi de tournée en été à travers les Etats Unis.

Fin '09, tout s'enchaîne: Pat quitte le poste de bassiste pour se concentrer sur son métier d'enseignant et c'est Mike Poulin qui rempile. De là le nouveau quatuor enregistre de nouvelles pistes pour un split 7" avec Touché Amoré, se prépare à une tournée d'hiver en compagnie de Transit et Another Breath. et fait réassortir son We're All Just Living en vinyl par Panic Records. Le split sort quant à lui à l'été, après l'annonce d'un nouvel opus complet pour le label en vogue Paper+Plastick (vinyl) et toujours Panic Records pour le CD.
La première tournée européenne est programmée dans la foulée puis repoussée à début 2011.
Bénéficiaire d'un effet de buzz chez les lecteurs de Punknews.org et d'autres webzines/blogs, End Measured Mile sort fin Octobre 2010 de façon remarquée et le combo maintient une tournée européenne pour Janvier 2011 (aucune date française), même après le désistement de Lemuria. En Mars ils tournent aux Etats Unis avec Balance and Composure et croisent la route de Hot Water Music, enchaînant à l'été sur un tour au Canada (encore avec Balance and Composure,et La Dispute). Ce sont finalement les Hot Water Music eux-mêmes qui les invitent à jouer les premières parties sur une tournée européenne en août. MDAM y effectuera sa première date française, au Nouveau Casino de Paris. Quelques semaines plus tôt, les têtes de gondoles floridiennes avaient signé chez Rise Records. Leur progéniture fera de même à l'automne en annonçant au passage en passage en studio en février 2012 pour la mise en boîte d'un nouvel opus. Entre temps, le 22 novembre 2011, ils sortent Part and Parcel, un EP acoustique (principalement des reprises de leurs morceaux) et ouvrent sur certains des derniers concerts de Thursday.

Part and Parcel EP ( 2011 )

Quand vous sortez un des EPs les plus remarqués de 2009, un des albums les plus acclamés de 2010, que les 'haters' aiment à vous haïr parce qu'on vous désigne régulièrement comme le successeur de Hot Water Music, que vous faites partie du collectif "The Wave" (Defeater + Pianos Become the Teeth + Touché Amoré + La Dispute) et que votre bassiste est guitariste pour les mêmes Defeater, alors forcément en 2011 vous êtes attendus au tournant. La réaction de Make Do And Mend? Rebroussons chemin, à contre-pied, et prenons une rue parallèle pour sortir plus discrètement un EP acoustique tourné vers le passé.

6 titres: 1 reprise du "Home And Away From Here" de Touché Amoré, 1 du "Coats" apparu sur la remarquable compil' Mixed Signals, 1 inédite ("Untitled"), ainsi que 3 réinterprétations de tubes issus d'End Measured Mile. Et le mot "réinterprétation" prend tout son sens ici. C'est une refonte complète, plus qu'un dénudement des originaux pourtant aisément reconnaissables. Avec en prime des arrangements ingénieux.
James Carroll troque donc son timbre éraillé pour de jolies modulations organiques en chant clair, au naturel. Toujours en ouverture, "Unknowingly Strong" conserve son potentiel tubesque mais mise désormais sur ses vertus easy listening, plus que sur sa puissance. LE titre emblématique d'EMM, "Transparent Sea", réussit un tour de force en maintenant une bonne partie de sa tension originale en dépit de l'apaisement ambiant. Merci le piano, la basse acoustique et le renfort de la batterie sentencieuse sur la fin.
La folkisée "Coats" prend elle des airs d'americana sudiste; chaude chevauchée. Appropriation réussie également pour le "Home And Away From Here" de Touché Amoré, méta(e)morphosé au piano, en toute discrétion et humilité.
Du lot, seul "Ghostal" se voit un poil trop noyé puis ramolli au coin du feu.
Et cet "Untitled" inédit alors? Son départ sympathique mais trop classiquement acoustique est rapidement agrémenté des alluvions sus-citées: batterie, piano + une guitare tropicale du plus bel effet.

Certes, ceux qui connaissent déjà bien la discographie du quatuor perdent une partie de la primeur Part and Parcel, et ce même en tenant compte de la totale remise en chantier. Mais sur cet exercice casse-gueule, Make Do And Mend et son frontman s'en sortent une nouvelle fois haut-la-main. Certainement parce qu'ils n'en font jamais trop pour compenser la perte d'énergie généralement imputable au passage à l'acoustique; sincérité oblige.

A écouter : "Transparent Sea" ; "Untitled"
16.5 / 20
5 commentaires (13.8/20).

End Measured Mile ( 2010 )

Il y a quelques années encore, la bataille du clásico inter-majors aurait fait rage pour l'acquisition d'un Make Do And Mend. Dès la sortie de Bodies of Water, l'odeur du billet vert, de la poudre noire (et de la blanche) auraient envahi leur salle de répèt' d'Hartford. C'est bien simple, le quatuor possède tout ce dont rêvent les grosses écuries: une fanbase indé bâtie à coups de tournées marathon, un capital sympathie ancré dans les tripes et le sourire de ses membres, une hype conséquente, et surtout un talent qui transcende les scènes. MDAM détient ce précieux pouvoir de contagion qui se répand en deux couplets et un refrain. Un talisman pour la postérité, un pass pour un panthéon post-2000.

Les bougres et leur entourage ne s'y sont pas trompés en teasant End Measured Mile avec deux singles en puissance, "Transparent Seas" et "Thanks". Difficile de ne pas succomber à la fièvre mélodique du premier et à la mélancolie sémillante du second. Mais niveau tube, MDAM a de la ressource: l'entraînant "Keep This" avec sa basse rebondie et son rythme entêtant, "Oak Square", "Unknowingly Strong"... Plus lourd et terreux, "Stand Stagger" marque leurs racines punk et hardcore tout en conservant cette propension au refrain ravageur, plus que jamais le fil conducteur pour Make Do And Mend.

Et que dire des vagues incessantes, superposées, de James "rawky" Caroll, l'enfant du cœur qui fait passer Jordan Dreyer (La Dispute)  pour un enfant de chœur sur "Ghostal".
On le retrouve à la guitare, en duo avec Mike O'Toole pour un travail habile et subtil qui s'écarte largement des sentiers rythmiques conventionnels.
Ils auront la délicatesse d'attendre la pénultième "Firewater" pour sortir les chœurs féminins, les violons et les trompettes. Avant de plier le boulot sur un "Night's the Only Time of Day" (à lier à l'interlude "For A Dreamer") magistral ponctué de ces 'End measured miiile...' insistants pour les derniers frissons en concert.
Un sans faute de 33 minutes, compact à la première écoute avant que les morceaux ne se détachent d'eux-mêmes.

A écouter : "Transparent Seas"
16 / 20
4 commentaires (17.13/20).

Bodies of Water EP ( 2009 )

"Nous avons décidé de distribuer ces six titres en libre téléchargement afin de garder un contrôle total sur nos créations; nous souhaitions que vous puissiez entendre ces chansons sans avoir à dépenser le moindre sou ou vous sentir coupable de les télécharger. Nous espérons ainsi partager les pensées et les émotions de "BOW" aussi directement que possible, de nous à vous, en toute légitimité."

Voila une introduction (tirée du livret) toute faite tant elle est le reflet fidèle de l'implication généreuse de Make Do And Mend dans sa musique.

Le feu en hiver.
Tiraillés entre tempérament bouillonnant et caractère à fleur de peau, les Nordiques trempent leurs arpèges dans les neiges du Connecticut et tranchent les accords à coups de sensibilité débridée. D'un punk rock résolument émotif, les plages de Bodies of Water transpirent le vécu.

Rongé par le passé, les cordes vocales embrasées par la mélancolie, James Carroll souffle le chaud sur le froid de souvenirs inapaisés. Avec un timbre aussi éraillé que celui d'un certain Chuck Ragan, et une ferveur d'autant plus marquée, le frontman assène sa frustration avec une remarquable propension au refrain ravageur.
MDAM construit en effet ses morceaux crescendo, avec des pré-refrains tout en tension préparant les acmés émotionnels, et livre ainsi un ensemble aussi recherché que spontané. L'inévitable (fausse) balade parachève honorablement le mini album, sur son clair saturé symptomatique des émois ambivalents qui agitent le quatuor.

Un opus qui, animé par un jeu de guitares d'une grâce d'autant plus attrayante qu'elle reste humble, vient singulièrement enrichir le renouveau du post hardcore / 'punk rock à barbe'. Sans nul doute l'une des meilleures surprises dans le genre depuis... Hot Water Music.

A écouter en intégralité ici.

A écouter : "Winter Wasteland"