Si tu aimes les frasques noisy des Coughs, les plans barrés de An Albatross et xBxRx ou l'esprit décalé des Georges Leningrad et consorts, Miss Violetta Beauregarde devrait sans nul doute violement te taper dans l'oeil, dans tous les sens du termes. Pour son deuxième méfait, Violetta poursuit sans relache son exploration electro-punk spontanée et complètement détachée du reste de la scène pour un résultat brut et sans concession.

Les mélanges de styles et de tons sont ici la clé de voûte, qui au fil des courts morceaux (une minute en moyenne), fait figure de véritable patchwork au feeling punk. Aucune ligne directrice n'est ici clairement discernable, si ce n'est un écho rageur, contestataire et entraînant qui fait toute la personnalité de ce disque surprenant. Bardée de samples, de boucles et de mitraillages de boite à rythmes, la musique singulière de Violetta parvient à sonner punk, electro ("Welcome To The Land Of Quality Snare") ou hardcore à penchant grind ("The Man Who Shot At The Squirrels") sans que cela ne devienne indigeste ou de mauvais goût. Quelque soit le chemin emprunté, elle parvient à surprendre, ne serait ce que par ce chant génial, légérement édulcoré, qui poussé dans ses retranchements à l'apogée des compositions, exprime une hargne littéralement étourdissante.

Odi Profanum Vulgus Et Arceo est un hymne provocateur et guilleret doublé d'une invitation à la débauche, qui sans aucun complexe, ose même tirer les ficelles des beats technoïdes ou hip hop ("I'm The Tiennamen Square Guy And You Are All The Fucking Tanks"). Sans aucune aide extérieure et sans influence évidente, Violetta régurgite un propos hautement personnel, versatile à souhait mais cohérent, aux rythmes effrenés, qui possède tous les bons arguments pour tirer son épingle du jeu. On pourra toujours râler sur la brieveté de l'album (16 titres pour 19 minutes à peine), mais la touche replay trouve ici une parfaite légitimité.