Hellfest

18 juin 2016
Voilà notre retour sur le vendredi au Hellfest !
Les photos sont disponibles ici (certaines vont arriver en cours de journée !)

  

Les reports :

Nouvelle édition du Hellfest = mais qu’est ce qui a changé sur le site ?
Et cette année il y a de la nouveauté ! La warzone, qui restait le plus gros point noir du fest, a été totalement revue (cf photos) et le travail est énorme, décor soigné, ambiance de fou, entrée dégagée, … la copie a été entièrement revue et corrigée.
Le Hellfest a une nouvelle fois montré son soin apporté à l’ambiance et aux “à cotés” du festival : nouveaux stands de bouffe, décors refaits de l’Extrem Market façon néon et hommage à Lemmy… Niveau programme pas vraiment de ligne directrice aujourd’hui, plutôt un retour vers des choses récentes comme Offspring ou Rammstein et du lourd moins mainstream comme Sunn O))), Converge, Vision Of Disorder… Le temps ne nous aura pas épargné avec plusieurs averses éclipsant des moments très ensoleillés, mais le site a tenu bon tout comme la pelouse et ne nous a pas empêché de profiter de la fête.

Arrivés trop tard pour voir Cowards, le premier rendez-vous de ce vendredi est pris comme souvent sous la Valley. C’est devant une foule qui s’est déplacée en nombre que les ukrainiens de Stoned Jesus se présentent sur scène pour en tout premier lieu remercier chaleureusement le public d’être présent à une heure aussi matinale. Sans attendre davantage, le trio entame son set de manière efficace et ne dérogera pas de cette ligne durant les 30 minutes qui leurs sont allouées. Du Stoner simple qui a su ravir les festivaliers au réveil et ce malgré le son moyen de batterie.

Les irlandais de Cruachan, très rares par chez nous, sont relativement décevants. Le son devant ne laisse passer que les basses et il faut s’éloigner au fond pour entendre les instruments folkloriques. Le groupe est nettement au dessus sur ses anciens titres car les nouveaux ont parfois tendance à sonner foire à la saucisse. Avec deux titres pour se chauffer et un de transition, Cruachan devient bon sur ses trois dernières compositions sur trente minutes de set, notamment avec l’ajout d’un chant féminin, un atout appréciable. 

Démarrage tout en lenteur et surtout en lourdeur pour le trio Wo Fat avec un début de concert rappelant la prestation de Conan au même endroit deux ans plus tôt. La Valley est de nouveau prise d’assaut lorsque la pluie s’intensifie mais dès lors que les première accélérations doomèsques pointent le bout de leurs nez, le son élevé (normal, le groupe porte bien son nom) semble devenir difficilement gérable. Tout particulièrement le son de la basse. Mais cela n'empêche pas le public de s’immerger dans ce concert et de ne pas en décrocher même lorsque la pluie cesse.

Le concert d’All Pigs Must Die est enfin l’occasion d’admirer l’énorme travail effectué par l’organisation du festival sur l’agencement et la décoration de la Warzone cette année. Une vraie réussite. C’est quelques minutes en avance que les américains commencent leur set. Signée chez Southern Lord, cette formation décharge son Black Crust Hardcore haineux sur un public qui ne craint pas une pluie qui est de retour pour de courte durée. Un va et vient météorologique qui nous accompagnera sur une bonne partie de la journée. Force est d’avouer qu’avoir Ben Koller n’aide en rien à réduire le rythme ! Un bon échauffement pour cet infatigable batteur qui remontera sur cette même scène quelques heures plus tard avec son groupe phare Converge. All Pigs Must Die, qui avait dû annuler sa précédente venue au Hellfest en 2012, ne manque pas à l’appel cette année pour le plus grand plaisir d’un public décidément bien présent.

L’un des premiers gros concerts dans la Valley en ce vendredi, et premières bévues de rendu. Le groupe sludge Ramesses, avec deux bouts d’anciens Electric Wizard, n’a en effet pas bénéficié d’une sono au top. Certes les Anglais ne produisent pas la musique la plus propre du monde mais la moindre des choses serait d’avoir un rendu qui fasse honneur à leurs compositions. Remplaçants de Windhand, on aurait peut-être mieux apprécié ce dernier dans ces conditions.

Sans temps mort, Behexen se la joue impitoyable sous la Temple, le corpse-paint en plein soleil pour balancer "Mouth Of Leviathan" et autres joyeusetés allègrement remplies de blast-beat. On ne relèvera pas d'immenses subtilités de la part des Finlandais, notamment à cause d'un son un peu brouillon qui ne sert pas le Black orthodoxe des scandinaves.

Avec Havok, on part pour un Thrash à la voix stridente mais toujours à la cool, alimenté par ses rythmiques Punk qui engendrent leur lot de « Hey ! Hey ! » option poing en l'air et d'animaux gonflables volant d'un bout à l'autre du pit. Là-dessus le groupe trouve un public réceptif à ses demandes de circle-pits, typiquement le genre de formation pour s'échauffer gentiment bras et guiboles, plutôt là pour distribuer de la violence avec convivialité que pour se la jouer grosse bête technique.

C'est toujours un plaisir de retrouver des groupes audacieux au Hellfest qui sortent un peu du cadre du festival. En l'occurrence, les coréens de Jambinai jouent une sorte de Post-Rock / Metal accompagnés d’instruments traditionnels coréens. Le set oscille entre calme et tempête, les guitares ou les rythmiques très métallisées se marient à merveille avec le piri et kayagum comme sur "They Keep Silence" très tribal dans son rendu. Le public réagit positivement à leur musique et l’apothéose est atteinte sur leur dernier morceau, "Connection", fabuleuse pièce de plus de dix minutes tout en progression et en montée pour un final d’une grande beauté.. 

Lumières rouges tamisées, torches disposées sur le devant de la scène, notes de synthé qui évoquent le dungeon synth… l’entrée de Kampfar pose son ambiance. Il faut aussi dire que Dolk en impose clairement par sa gestuelle, ses traits tirés et une manière très particulière de porter un t-shirt qui ne masque pas grand chose. Toujours est-il que le Pagan / Black Metal des Norvégiens fonctionne plutôt bien. Le son est équilibré, on entend bien les leads de la guitare et on a même le droit à un titre extrait de Fra Underverdenen de 99. Le concert est plus qu’honnête, dommage que le chant clair de Dolk ne soit pas toujours à la hauteur.

Warzone bien remplie en arrivant sur place, mais légère déception sur le rendu, la batterie noyée sous les guitares ne permettait pas d’apprécier pleinement les excellents titres des new-yorkais de Vision Of Disorder, qu’il s’agisse des anciens ou des récents. L’ingé son s’est réveillé à la moitié du set mais ça n’a pas suffi à atténuer la déception. Pour un groupe réputé hyper efficace en direct ça la fout mal. Dommage. Certainement beaucoup plus intéressant en lieu clos.

Premier groupe culte d’une longue flopée à fouler la Valley en ce premier jour, Earth c’est avant tout une aura scénique qui en impose par son absence de mouvement et par ce son de guitare monumental s’échappant de l’amplificateur de Dylan Carlson. Ce cher Dylan, arborant une étonnante queue de raton laveur, qui entre chaque morceau remercie de sa douce voix nasillarde le public ainsi que ses compagnons de scène. Un public pourtant pas forcement au rendez-vous à la hauteur de la notoriété que le groupe mériterai sur ce festival. Leur venue à Clisson est également pour eux l’occasion d’interpréter un nouveau morceau qui n’a encore pas de nom définitif. Un morceau prometteur au son dans la lignée de Primitive And Deadly. Un monument qui rejoint la programmation de légende de cette scène.

Milieu d'après-midi, le soleil chauffe et pourtant ce sont des sonorités glacées qui martèlent nos oreilles sous la Temple. Grimés et grimaçants, les deux gars d'Inquisition entament un set façon rouleau compresseur, enchaînant des titres moins récents et simplement rentre-dedans. Puis ce sont les bends et les harmoniques des deux derniers albums qui nous font décoller vers des horizons plus cosmiques. Les mid-tempos écrasants et traînants laissent place aux coups de furie inattendus, Inquisition captive de bout en bout de par son aura et ses compositions malgré son heure de passage.  

J’avoue que je n’ai pas trop écouté Killswitch Engage, mais magie Hellfest, j’ai scotché devant le live, l’énergie, le fun et la présence scénique m’ont scotché. Mention spéciale au frontman et son guitariste fou. Une agréable découverte live!

Alors que la plupart des gens s’attendait au line-up « classique » de The Melvins avec le duo basse/batterie de Big Business, c’est finalement Buzz Osbourne, Dale Crover et le bassiste Steve McDonald de OFF! qui débarquent sur scène. La déception de l’assemblée se fait ressentir mais le trio ne se démonte pas, exécute quelques titres de Basses Loaded, leur dernier album incluant justement… Steve McDonald. Les papas du grunge intègrent aussi des morceaux extraits de leurs albums précédents, mais la sauce ne prend pas vraiment. Il manquait sans doute une batterie de plus…

Si la présence de Magma dans les hauteurs de la programmation de cette Valley peut en surprendre plus d’un, il suffit d’être un minimum familier avec ce groupe pour savoir le lien qui les rapprochent de Sunn O))), programmés juste après en clôture de la journée. Une place hautement justifiée et méritée pour eux. Début de concert mitigé pour l’ovni de cette édition 2016, Christian Vander et ses Kobaiens ont pris le temps de jauger l’audience, et une fois qu’ils ont capté que le public était réceptif les Français sans âge ont envoyé la sauce, de manière progressive, pour finir en apothéose. Résultat : public en transe, et l’un des meilleurs shows de la journée, tout simplement.

"Last Light" extrait de You Fail Me en ouverture pour bien faire les choses, point de départ d’une setlist rôdée à l’usure, mais tellement efficace pour Converge. Jane Doe en visuel d’arrière-plan comme pour signifier qu’il y aura des titres de cet album mythique, et ça n’a pas loupé. La suite est un florilège de leur discographie bien garnie, pour une prestation compacte et brutale comme il se doit. De prestations en prestation on sent toujours plus d’assurance et d’expérience chez les gars de Salem, comme une évidence, Converge continue de distribuer des taloches premium par camions, cette année avec un mixage autrement plus qualitatif qu’en 2013. Un régal.

Après le matraquage en règle de Converge, changement de décor il était temps de nous parer de nos plus belles robes de bure pour aller se recueillir sous la Valley avec Sunn O))) comme maître de cérémonie. Alors que Rammstein fédère tout ce qu'il peut sur la Mainstage, les droneux installent dès l'entrée une atmosphère magistrale : telle une allée d'église, la Valley se retrouve enfumée, encadrée par les murs d'amplis et les quatre gourous encapuchonnés. La messe est dite car le public s'adapte d'emblée : silence quasi-total, postures statiques (debout ou assises), chacun se recentre sur lui-même pour le début du voyage. Un trip viscéral qui se vit d'abord par les sens, le choc des vibrations constantes, agissant sur le corps tout entier puis l'esprit une fois la tornade de basses apprivoisée. Mystique, Attila Csihar humanise tant qu'il peut ces vagues soniques de ses râles rauques. Au milieu du set, des bribes d'"Agartha" émergent et laissent le chanteur de Mayhem s'adonner aux élocutions grinçantes qu'on lui connaît avant que nous ne replongions dans un Drone déserté de toute voix, çà et là légèrement coloré par quelques sonorités aux tons psychés. Puis les amplis ne chauffent plus, c'est la descente, le retour à la réalité et l'espace-temps oublié durant un concert qui, s'il a rebuté certains non-avertis, a le mérite de faire oublier tout ce qui se trouve autour.

Les Allemands savent nous surprendre et aller là où on les attend pas (et nous l’ont déjà prouvé), mais là on ne s’attendait pas à ce que Rammstein nous balance de la balade à foison sans trop de show. Les 20 ou 25 première minutes sont vraiment plates à mourir, jusqu’à le groupe décide enfin de muscler son set. Et c’est parti pour plus d’une heure de tubes et veux tu en voilà : "Du hast", "Ich Will", "Links 2, 3, 4", "Feuer Frei", "Mein Herz Brennt". Honnêtement difficile de faire la fine bouche, surtout que les Allemands sont calés au poil de fesse près. Chant nickel, guitare et claviers au rendu très propre et rythmique de grosse cylindrée qui vient parfaire le tout. La grosse différence, c’est que leur set est nettement moins pyrotechnique, mais beaucoup plus axé sur les jeux de lumière, mais ça a vraiment de la gueule et vue la setlist variée, c’était un très beau show.

Kvelertak pour conclure cette journée sur la Warzone, ça tombe à pic. Pour faire simple : set très Rock’n Roll, mené par un frontman qui a de la ressource. Ça boost pour la fin de soirée avec des tubes comme "Mjødn", "Evig Vandrar" ou "Blodtørst". Les nouveaux morceaux issus de Nattesferd passent également très bien l’épreuve du fest. Tu connais Kvelertak ? Pas trop de surprise là dessus, c’est toujours très cool en live.

Pour finir cette journée on va avoir droit à un petit retour aux 90, années collège (pour ma gueule en tout cas) marqué par pas mal de groupes mais un assez particulier pour moi : The Offspring. Et autant le dire tout de suite, les 'ricains ont violés ma préadolescence, pas vraiment de reproches à faire sur la setlist ou l’interprétation, non là tout va bien. Mais Smash est un putain d’album plein d’énergie, un concentré de tubes qui fait bouger. Et là sur scène ça semble jouer à 1 2 3 Soleil, et au bout de 1 heure de set personne n’a encore bougé !
Le groupe est là pour faire le minimum syndical, soit jouer ses morceaux, et semble se faire chier, pas de sourire, communication quasi inexistante. Alors oui les gars n’ont plus 20 ans mais quand même…


Top 3 du vendredi :
Bacteries : Jambinai, Killswitch Engage, Converge
Chazo : The Melvins, Abbath, Turbonegro
Nonohate : Sunn O))), ConvergeJambinai
Pentacle : Jambinai, Magma, Inquisition
Tang : Magma, Converge, Sunn O)))
Skaldmax : Sunn O))), Magma, Inquisition
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