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Limp Bizkit
22 juin 2015
- Photos (groupes et public) et pour aller voir les précedents : Vendredi, Samedi (photos par Florian Denis et Bacteries)
- Report : Vendredi, Samedi (par Pentacle, Grumlee, Lelag, Bacteries) et dimanche :
Dernier jour du Hellfest, les corps fatiguent et le soleil continue de taper sur Clisson. Aujourd’hui au programme : retour aux années collège / lycée pour les trentenaires avec Limp Bizkit, Korn, Snot.
"Bonjour, on va vous jouer 6 chansons d'affilée". 5 minutes plus tard "on va maintenant vous faire 8 chansons d'affilée" : Efficacité maximale pour Iron Reagan avec 20 titres en 30 minutes, dont une reprise de Skull For Maggots de Cannibal Corpse en fin de set. Les lève-tôt n'ont pas été déçu par le crossover des gars de Richmond. "Que ceux qui sont encore bourrés de la veille lèvent la main ?".
Le petit déjeuner digéré, il est grand temps de se diriger vers la Temple pour assister à une des meilleures prestations de black du week end. Les bordelais, griffes en avant, Lovecraft en arrière plan, nous racontent, à force de riffs et de coups de butoir, les meilleurs passages des Montagnes Hallucinées (HP Lovecraft), tirés de leur dernier album (Teliki-Li). On sent, en quelques minutes, toute la violence et la folie que représentent cette thématique très particulière pour The Great Old Ones. Les titres sont maîtrisés de bout en bout, les temps morts sont inexistants, et l’atmosphère est tout simplement bluffante. Bravo.
Une fois Lovecraft assimilé, on se dirige vers l’Altar où l’on attend de pied ferme les français de S.U.P qui, sans chichis, sans artifices aucun (pas de logo, jeu de lumière minimaliste), nous gratifient d’une setlist efficace, ultra carrée, et même si la foule n’est pas venue très nombreuse, on ne peut qu’applaudir la prestation des nordistes. Mention spéciale à cette cover de Paradise Lost, en conclusion de cette grosse demi heure de death avant gardiste assez réussie.
Red Fang, ou le stoner hype dans toute sa splendeur. Qu’on aime ou pas, les ricains réussissent à captiver l’audience, complètement hystérique sur des titres comme Blood Like Cream ou Prehistoik Dog. On peut à la limite regretter qu’on fasse jouer ce groupe sur la main stage, car le son est clairement taillé pour une scène de moindre envergure, mais on ne peut pas leur retirer leur performance vraiment impressionante.
Depuis que Jimmy Bower et sa bande (Eyehategod) se sont mis à la Volvic on assiste, pour le plus grand bonheur des fans, à des prestations de qualité de la part des louisianais. C’est bien simple, une heure de fessée en continu, une heure de sludge du bayou complètement fou, et une heure de pure violence maîtrisée de A à Z. On ne voit pas le temps passer, le final cradingue arrive très vite, et on repart comblé, ce groupe étant tellement rare dans nos contrées. La volvic, ça vous change un groupe...
Russian Circles, c’est la pause Post-Rock instrumentale du fest, le moment pour s’évader même si le trio sait faire ronronner les amplis. Si le concert commence avec une fosse clairesemée, l’affluence de la Valley se rempli petit à petit et à la réaction du public en fin de set est unanime, le groupe aura acquis de nombreuses personnes à sa cause. Captivant d’un bout à l’autre, même si l’on aurait souhaité plus qu’un morceau de Memorial.
Dans le genre Black Metal symphonique Carach Angren est sans doute le groupe du genre à suivre actuellement. La chance est de notre côté, le son est très bon et laisse une bonne place aux orchestrations dont l’habituel trio est épaulé d’un clavériste sur le live. Le frontman est quant à lui impeccable dans dans son rôle de hurleur à la prestation théâtrale. On s’aperçoit quand même que les anciens titres sont supérieurs à ceux de This Is No Fairytale, leur dernière création, et il est dommage que The Funerary Dirge Of A Violonist soit oublié de la setlist, mais c’était une bonne prestation.
Snot explose la jauge de la Warzone qui était difficile d'accès. Le groupe nous interprète la moitié de l'album Get Some, dont Deadfall spécialement dédicacé à la (viva fuckin') France. Le groupe reprend Hit The Light de Metallica avant de terminer sur un poignant Absent en hommage à Lynn Strait.
Weedeater, ça tape pile dans le cliché du Sludge : lourd, lent et gras. Sauf que leur set est porté par un batteur ottarie complètement fou, par son épais et brûlant comme la braise et des riffs taille gros camion qui en mettent plein la tronche. Donc très bon.
Avec les deux guitaristes de Heathen dans ses rangs, il n'y avait pas de doute à se faire quant à l'efficacité d'Exodus et la taille du nuage de poussière devant la Mainstage II en est la preuve. Steve Souza demande aux personnes dans les premiers rangs de prendre soin les uns des autres dans le pit "si quelqu'un tombe, on le ramasse". Une petite intro de Slayer pour moquer l'absence de Gary Holt, puis le groupe met le public chaos avec Blacklist, sous un cagnard d'enfer. Clin d'oeil sympa : Lee Altus qui porte un tshirt du groupe Arcania,qui avait ouvert pour eux à Paris.
Grave Pleasures (ex-Beastmilk) souffre d'un son crade et un poil trop fort, ainsi que d'un manque de notoriété patent suite à ce changement de nom, puisque la Temple n'est même pas à moitie remplie. Mais le public présent est bien réceptif aux mélodies de guitares qu'il serait difficile de ne pas trouver entrainantes.
Morgoth c’est assez délicat à juger. C’est vrai que leur son old school sale et graisseux fait qu’on s’y sent bien dès le départ, grâce à la voix d’outre tombe de Marc Grewe. Mais les titres du dernier album ne tiennent franchement pas la mesure comparativement à ceux de Cursed. Par contre ça sera constamment la guerre dans les premiers rangs, de quoi s’en donner à coeur joie pour se mettre sur la tronche dans la bonne humeur.
Après Body Count hier, nouvelle erreur de placement avec Alestorm sous la Temple : Le pagan metal fait recette depuis une décennie et leur pirate metal n'est pas en reste. La Temple déborde donc de public devant et sur les côtés, alors que 15 minutes avant le circle pit de Nuclear Assault devant la mainstage devait compter 7 clampins. Dommage. Mais le public est chaud, des requins gonflables virevoltent au dessus des têtes. Les synthés sonnent fort et sont même mis en avant par rapport à la batterie et la guitare, ce qui permet de pleinement profiter des mélodies pouet-poueto-kitsch de Chris Bowes et ses matelots. “On est pas là pour jouer de la musique, on est pas là pour mettre des patates dans le cul de vos femmes, on est là pour BOIRE VOS BIERES ! Sûrement la plus grosse fiesta du week-end. Ahoy !!!
Life Of Agony sous la Temple a déjà une saveur de Warzone, avec leur Hardcore protéiforme. Avec leur approche parfois Stoner, Goth ou Doom, le quatuor a manifestement tout pour lui pour ne pas rentrer dans les cases. Ce qui est d’autant plus appréciable c’est que la chanteuse Mina est hyper positive, bouge partout, prend les pancartes du public, balance des bouteilles d’eau dans la fosse et vient chanter pendant plusieurs titres à la barière. Beaucoup d’énergie positive, de rythmiques qui font bouger le public et un concert épatant.
George Fisher (front man de Cannibal Corpse) s’entraîne au headbang rotatif, tous les matins en se rasant, depuis qu’il a 11 ans. ça se voit. Cou de taureau, dégaîne de serial qui abuse sur les burgers, lui et sa bande mettront le feu à une Altar extatique devant tant de violence gratuite. La bûche death de la journée qu’il ne fallait pas manquer.
Pour toute personne qui n'était pas allergique au symphonique, il y avait possibilité de prendre l'apéro avec Epica aux alentours de 20h00. Qu'on aime ou pas, on ne peut que saluer l'impressionnante performance vocale de Simone qui réussit à presque sonner mieux que sur CD. Par contre on déplorera l'usage de bandes pour les choeurs. Un petit interlude calme avant d'attaquer la dernière salve de concert.
Limp Bizkit débarque sur scène avec mollah Fred Durst tout de blanc vêtu. Wes Borland a opté pour une tenue chamarrée, un beau dégueulis de couleurs et ce dernier donna l'impression de se faire chier à la gratte, lançant des riffs de Metallica ou Megadeth dès qu'il en avait l'occasion. Il faut dire que le son atomique de la basse phagocytait quelque peu sa prestation. My Generation, Rollin', My Way... Le public envoie quelques secousses sismiques dans le sol. Suit une reprise facile mais très efficace de Killing In The Name, avec un solo bidouillage des plus approximatifs. Le final sera à l'image du concert, en roue libre avec un Take A Look Around qui se termine sur Stayin' Alive. Motherfucker !
Ha pour une surprise, c’est une bonne surprise. Pas vraiment attendus au tournant pour la plupart, belle découverte pour beaucoup, les suisses de Samael vont mettre le feu à la Temple, avec des titres percutants, entre électro metal, indus et black. La setlist est incroyable, l’atmosphère électrique à souhait, et le public en liesse. Ovni de la Temple, les helvètes vont réussir, en une heure, à convertir une foule curieuse en une foule adepte, prête à répandre la bonne parole autour d’eux. Grand moment musical de la journée.
Vu l'évolution récente prise par le groupe, cela relevait presque de l'hérésie de programmer In Flames juste avant Korn. Mais ils avaient quand même quelques morceaux bourrins et/ou rapides (Take This Life). Cependant ça parlait un peu trop entre les chansons ce qui cassait le rythme, entre deux énormes circle-pits.
Mon dieu. Le premier album de Korn dans son intégralité, en mode sauvagerie façon 90’s, voilà bien le plus beau cadeau que le combo de Bakersfield pouvait faire au Hellfest. A l’ancienne, sans fioritures ni salopperies dubstep, la bande à Jonathan Davis rajeunit plus de quarante mille personnes dès les premiers riffs de Blind. Back to basics, leur credo le temps d’un concert, qu’on aimerait voir appliqué un peu plus souvent. Le set est intense, efficace et pour la plupart des grands enfants du Hellfest réunis en session extraordinaire c’est la fête, et rien ne pourrait gâcher ce grand moment. Le coup de coeur du week end ?
Pour conclure cette dixième édition, la prestation de Nightwish était correcte, mais entaché par un son beaucoup trop fort sur la batterie et une setlist bien trop axée sur les derniers albums. Il est dommage que le groupe ne prenne même pas la peine de jouer certains vieux morceaux. Par contre Floor Jansen assure vraiment comme remplaçante d’Annette, autant vocalement qu’au niveau du charisme. Un concert sympa pour les nouveaux fans ou ceux qui connaissent bien leurs dernières productions, mais pour les autres décevante.
Top 3 :
Grum Lee : Alestorm, Limp Bizkit, Iron Reagan, Cradle Of Filth, Annie Cordy et les tambours du bronx
Pentacle : Life Of Agony, Korn, Grave Pleasures
LeLag : Korn, Samael, The Great Old Ones
Nonohate : Russian Circles, Limp Bizkit, Superjoint Ritual
Bacteries : Life Of Agony, Weedeater, Korn
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