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Body Count
21 juin 2015
Photos (groupes&ambiance) par Florian Denis et Bacteries
Report (par Grumlee, Pentacle, Nonohate, Lelag, Bacteries)
Deuxième journée, toujours sous le soleil, pour cette édition des 10 ans. Ce samedi sera l’occasion de fêter ça avec un feu d’artifice géant à 23H. Et dans la journée il va y avoir, comme d’habitude, du lourd, entre des retours comme L7, Body Count ou Faith No More, du hardcore qui tape avec Terror, Rise Of The Northstar, Merauder, du stoner qui plane avec ASG, Brant Bjork.
Arrivé tout juste à la fin de Der Weg Einer Freiheit, il est déjà l’heure de se diriger vers la Valley pour une des pointures du doom Français : Monarch. Le groupe sait prendre le temps d’installer son atmosphère pesante à grands coups de fréquences batterie/guitares, lorgnant vers la noise et le drone par moment, tandis que la chanteuse captera toutes ces ondes via sa table de larsen en y ajoutant ses propres cris avec une bonne dose de réverbe. Les Français clôtureront leur set dévastateur par leur reprise de Cherry Bomb de The Runaways. Lourdeur.
Autre groupe allemand de Black Metal plutôt sophistiqué, Infestus a ce quelque chose de grandiose et de beau à la fois, rendu d’une belle manière sur scène avec un son clair et propre. On est malheureusement pas trop dedans, la faute à un horaire trop tôt et peu propice à s’immerger totalement.
Même chose pour Ghost Brigade qui n’a pas tellement sa place sur une mainstage qui crame sous le cagnard de 14h. Quelques très beaux moments sur Into The Black Light par exemple parce que leurs compos ont ce quelque chose de magnifique, mais moins sur celles du dernier album qui sonnent un peu mollassonnes. Le fait qu’ils jouent sur une scène trop grande pour eux et un par-terre par forcément dans l’esprit ne les aide pas non plus et ne permet pas de reproduire le tour de force de leur passage sous la Valley en 2010.
Un peu de stoner avec un chant clair bien propre avec ASG. Le groupe a un gros son, et le chant est vraiment au rendez vous (un peu la crainte vu la qualité sur disque), mais sans jamais être trop gras, trop lourd ou trop Stoner routier. Le groupe répond donc aux attentes et semble impressionné par le peuple sous la Valley. La bonne petite sucrerie de 16h.
Onslaught démarre en trombe, avec un solo démentiel dès l'intro de la première chanson. Le paysage est planté, ce sera 45 minutes à 200 bpm, à part le temps d'une petite berceuse en milieu de set. 66Fucking6 et Onslaught (Power From Hell) finissent le boulot : efficacité maximum pour un circle-pit XXL.
Statut culte du Black Metal oblige, le détour sur Mutiilation était quelque peu obligatoire et se révélera nettement moins pourri qu'escompté. Le son est même plutôt bon, les passages tordus rendent bien et en dehors du fait qu’ils pourraient avoir plus d’assurance sur scène (concert de reformation à prendre en compte), c’est vraiment pas mal du tout.
Airbourne débute comme de tradition avec la musique de Terminator enchaînée sur Ready to Rock. Leur hard-rock burné fait mouche immédiatement auprès du public, jusqu'à ce qu'une panne générale vienne briser cet élan. Joel distribue alors des bières et fait le guignol sur le devant de la scène, histoire de passer le temps, puis le groupe reprend son concert, sans sono, sur deux titres ! Le courant revient pour Girls In Black sur laquelle Joel fera son solo jonché sur les épaules d'un roadie, à raz de la crash barrière. Puis ils enchaînent sur une version doomy de Cheap Wine&Cheaper Women, avant de finir sur Runnin' Wild, agrémentés de bouts de Paranoid et Dirty Deeds Done Dirt Cheap. That’s Rock N Roll.
Deuxième concert d’Ahab en France en dix ans, après leur passage au Fall Of Summer l’an dernier. On sera une nouvelle fois sous le charme de leur Funeral Doom aquatique. 3 titres sur 4 sont joués de The Call Of The Wretched Sea, on frissonne autant par la lourdeur que par les mélodies épiques. Pour un peu Cthulhu sortirait de sous la scène et nous agripperait de ses tentacules poisseuses. Absolument génial.
Trop de monde se presse sous la Temple pour voir Finntroll. Devant tant d’agitation on renonce et on reste en extérieur déjà extrêmement rempli pour suivre leur concert qui s’annonce comme de la folie furieuse. Son correct, slam dans tous les sens, pogo en veux tu en voilà… Le Folk Metal qui rameute les foule et qui en plus se permet le luxe de ne pas trop être nian-nian. Par contre il va falloir songer les programmer sur des mainstages la prochaine fois, là ce n'est plus possible en terme d’affluence.
L7 c’était de façon étonnante très bien. Où sont passés les réunions pour le fric?
Myles Kennedy n'est pas seulement le sosie de merde de l'acteur Kevin Bacon, mais aussi un excellent chanteur qui fait rapidement oublier Axl Rose. De nombreuses reprises, mais toujours les mêmes, de Guns N Roses sont au programme : Nightrain, You Could Be Mine, Sweet Child O Mine, Paradise City. Mais les propres compos de Slash ne laissent pas pour autant le public indifférent, notamment l’explosif World On Fire ou l’incontournable Anastasia, malgré de nombreuses fausses notes sur les motifs.
Tandis que la plupart des festivaliers semblent se diriger vers la Warzone pour assister au show très attendu de Body Count en cette fin de journée, Killing Joke se prépare sur la Mainstage 2. Quel plaisir de retrouver les Anglais au Hellfest après un passage lors de l’édition de 2009 ! Jaz Coleman, très expressif et fringant du haut de ses 55 ans, ainsi que ses musiciens semblent visiblement ravis de se produire pour nous aujourd’hui à en juger par les sourires qui ornent leurs visages. Le groupe a alors enchaîné les tubes, entre classiques et raretés, tandis qu’un cracheur de feu se baladait de temps à autres sur la scène pour le plus grand plaisir des photographe. Un échauffement de premier choix avant l’arrivée de Faith No More peu après.
Que dire sur Brant Bjork? Il est le summum du cool, il incarne le rock à merveille. Et va balancer un set mixant impro, titre de ses albums (coup de cœur sur quatre morceaux de Jalamenta), le tout avec une grosse patate. Au final Brant Bjork est très bon, on n'en attendait pas moins.
Body Motherfucking Count! Choix justifié stylistiquement de les voir sur la Warzone, mais vu l’engouement, et la masse de fans venus s’agglutiner, une mainstage n’aurait pas été du luxe, vu que 30 minutes avant que le concert ne débute, la Warzone est déjà pleine à craquer. On verra d’ailleurs le staff de Body Count circuler parmi les festivaliers pour vendre les casquettes du groupe (dernière date de la tournée donc besoin de liquider le merch?).
Une fois le groupe sur scène ça sera festival de punchlines, de “fuck”, de provocations, … mais putain que c’est bon, et Ice-T envoie quand même niveau prestance. Il ira même jusqu’à s’asseoir pour discuter avec une jeune fan de 14 ans au premier rang : “Applaudissez-la, à 14 ans vous aviez certainement moins la classe qu’elle, elle pourrait être à un concert de Justin Fucking Bieber mais elle est là”. La setlist est plutôt oldschool, on aura même droit à un Copkiller (avec un flic qui passera à coté de moi, dans la foule, à ce moment là, il a le sens du tempo et l’amour du risque). Gros concert donc, la nostalgie n’y es pas pour rien, mais le gratteux de Body Count est une putain de bête! Et puis Ice-T, qui change de nom pour l’occasion, en Ice Motherfucking T Bitchaz, qui nous présente son fils (aux backing vocals), le dénommé Little Ice (glaçon), ça n’a pas de prix.
Même chose que chez Finntroll pour Ensiferum en terme d’affluence, sauf que cette fois-ci la sauce ne prend pas. Il faut dire que le son exécrable ne les aide pas, mais même avec ça leurs compos au rabais ne donnent pas envie de s’y intéresser.
On préférera largement l’autoroute du riff d’Orange Goblin qui jouent fort, propre et bien. Quel son. Essayer de ne pas headbanger dessus, c’est mission impossible.
Faith No More éclabousse cette dixième édition de toute sa classe. Tous de blanc vétus, les musiciens débutent par un Motherfucker de bon aloi, et après un début un peu mou du genou, et un Epic assez décevant, les 'ricains enclenchent la seconde et enchaînent leurs grands classiques. Mike Patton, en prédicateur du dimanche, ne tarde pas à sermonner le public “Fuck Hellfest, we’ll put some heaven into Hellfest, and you're gonna like it", Patton se réveille, motive, entraîne et joue avec le public comme lui seul sait faire. Hallucinant comme cet homme a su préserver cette voix unique, hallucinant aussi la bonne humeur et les facéties que génère le groupe. Et puis ce son de basse complètement fou...
Florilège - Avant d’entamer Midlife Crisis, Patton pointe son pouce vers le haut en disant “Heavy Metal”, puis baisse son pouce en disant “Heavy Merdal”, tout ça n’étant qu’un prétexte pour troller le public de Clisson sur la fin de la chanson et de la finir en version funky/easy listening. Au milieu d’Easy, Mike appelle “Sécurité, sécurité” pour échanger sa chemise contre le tshirt d’un des vigiles.
A noter que même si le groupe semble quelque peu bouder The Real Thing (un seul titre joué), toutes les chansons de Sol Invictus, le dernier album en date, passent vraiment très bien. Mention spéciale à Superhero et Cone of Shame. Un des concerts de la journée qu’il ne fallait pas manquer.
On tente malgré tout Mayhem, malgré nos mauvais retours des précédents concerts… et ça sera la même chose. En dehors de l’intro tribale et d’un titre de Deathcrush, le reste est mauvais, plombé par une batterie et surtout une caisse claire au son sur-abusé, au riffs complètement noyés et une voix hyper mal mixée. On s’éloigne assez vite du lieu du carnage.
A 23H, plus de concert, mais un feu d’artifice monstrueux sur fond de AC/DC, Queen et Slayer. Juste avant une vidéo présentant quelques chiffres (et les artworks des 10 années du fest), voilà ce qu’on a retenu : 1 million de litres de bières vendus, 850 000 spectateurs sur les 10 ans, 400 tonnes de metal et de bois. Bon annif le Hellfest!
Et le feu d’artifice : bah oui on devient gamin pendant 20 minutes, mais faut dire que le fest a mis le paquet, belle scénographie, et explosions dans tous les sens.
Obituary, ou l’incarnation du death old school en personne, mettra tout le monde d’accord avec très peu d’arguments : ça joue vite, fort, bien, ça groove, le son est monstrueux et personne ne peut décemment dire du mal de cette prestation ultra… hum... grasse. Et groovy. Mais surtout grasse.
Triggerfinger était un peu l'un des groupes un peu à part de cette prog' de la Valley, plus pop et plutôt habitué des festivals hors metal le groupe va pourtant prouver que sa place n’est pas déméritée. Gros son, gros light, grosse présence scénique, le rock bien blues et bien énergique des Belges fait mouche. Vraiment un groupe de live, et qui arrive à avoir une classe folle.
Cette deuxième journée se termine tout en douceur (!) par une prestation extrêmement bizarre d’un Marilyn Manson qui a l’air, sinon fatigué, complètement cocké jusqu’à l’os. Tonton fétide réussit à sauver la plupart de ses titres in extremis, la voix est percutante, mais l’envie et la niak dans les chaussettes, et les pauses interminables entre les morceaux viendront vraiment gâcher la setlist, à la base pas bien folichonne, entre tubes évidents et nouveaux titres pas très excitants. Dommage, car les zikos sont présents et le son vraiment excellent. Repose toi bien tonton, et reviens nous en forme la prochaine fois.
Top 3
Grum : Faith No More, Onslaught, Slash
nonohate : Faith No More, Ahab, Monarch
Bacteries : Body Count, Brant Bjork, Triggerfinger
LeLag : Body Count, Faith No More, Obituary
Pentacle : Ahab, Obituary, ASG
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