Samedi 20 juin 2015

Hellfest 2015 :- Photos (dont les photos d’ambiance, public, animations, ...) par Florian Denis et Bacteries
- Report (par Grum, Pentacle, Lelag, Nonohate) : 

10 ans putain! 10 ans!
Et 10ème fois que l’équipe Metalorgie se rend à Clisson pour LE festival metal français, et ce n’était pas gagné pourtant. Car oui remontez 10 ans en arrière, 12 même avec le Fury Fest, les festivals en France était quasi inexistants, en tout cas pas en version spécialisée. 
Et cette 10ème édition peut déjà être considérée comme la mieux foutue de toutes, les imperfections des précédentes éditions ont été gommées (3 nouvelles tentes pour les scènes Black / Death / Stoner, vraiment spacieuses, meilleur son, des écrans), un site qui a été soigné (pelouse, allées), … On est moins dans “un festival dans un champ” qu’avant. Et le décor est fou, oui c’est abusé, mais c’est l’image du fest, et on ne peut nier que ça en jette!
Mais place aux groupes!

La nouvelle et très large Altar paraissait bien vide avec pour seuls occupants les kits de batterie et de guitare du duo Suisse, pourtant leur son s’y est vite fait une place de premier choix en englobant tout l’espace disponible. Arrivé sur scène sur intro de Wolves In The Throne Room, Bölzer enchaînera plusieurs titres de leurs premiers EP en équilibrant les parties black et death, mais toujours avec ce côté atmosphérico-ésotérique tant chéri par le groupe, ainsi qu’un nouveau titre, à paraître sur le premier album du groupe. Remerciant le public à de nombreuses reprises, les Suisses semblent davantage apprécier jouer en festival qu’en salle.

Argile et son frontman SAS de l'Argilière (Misanthrope), particulièrement en forme ce soir, ont plus d’un tour dans leur sac, et nous gratifient d’un passage pour cette édition 2015 du Hellfest plutôt remarqué. Les français n’auront de cesse de faire évoluer leurs ambiances, pour un résultat bluffant : du doom au death, en passant par de l’avant garde, avec toujours cette mélancolie caractéristique, pas franchement poilante mais très bien orchestrée. Une bonne surprise matinale.

C’est sous une Valley pleine à craquer à seulement 12h50 que Samsara Blues Experiment s’intalle. “It’s crazy !” Les Allemands, agréablement surpris par un tel engouement en début de festival, mettent progressivement en place leur stoner psychédélique à coups de fuzz et de batterie blues rock, le tout espacé par un chant rare et presque aussi inutile que chez Colour Haze. Ajouté à cela un son très bien réglé et les 40 minutes allouées au groupe filent à toute vitesse. Encore une formation estampillée “Deutsch Qualitat”.

La matinée se termine, c’est enfin le moment de sortir l’artillerie lourde du Hellfest. Sylosis entre en scène, bien décidé à distribuer des baffes en stéréo à une foule d’amateurs venue s’agglutiner devant la main stage. Les britanniques, venus défendre leur dernier opus (Dormant Heart), prendront un malin plaisir à secouer la plaine de leurs riffs imparables, mention spéciale à cette section rythmique complètement folle. On ne pourra qu’applaudir et sortir groggy de cette grosse demi heure de thrash particulièrement bien huilé.

Il faudra attendre le début d’après midi et l’arrivée des suédois de Truckfighters pour transformer la Valley en un terrain de jeu pour grands enfants en manque de pogo. Un set sauvage, un public déchaîné, des riffs de mammouth au service d’une atmosphère électrique, bref tout le monde est heureux.

John Bush looké comme un dimanche soir pour sortir les poubelles, il aurait donc peut-être été viré d'Anthrax pour ses choix vestimentaires? Quoi qu’il en soit, le chant est parfaitement mixé (mais la guitare solo en retrait) et permet de profiter pleinement des performance du frontman d’Armored Saint. John bush déconne avec le public et on croirait entendre Queensrÿche, mais avec 10 fois plus de patate ! Voix impeccable et présence scénique énorme : une grosse perte pour Anthrax et tant mieux pour Armored Saint.

On aurait voulu que le concert de Defeater soit mémorable, mais en l’état, avec un groupe qui a du mal à se remettre en selle après les déboires de santé de son frontman et l’horaire bien trop ensoleillé de ce début d’après-midi, on ne sera pas totalement convaincu. Un peu de mollesse, des titres comme Letters Home qui ne prennent pas, mais aussi d’autres morceaux comme Dear Father, Empty Glass ou Blessed Burden qui touchent par les mots de son chanteur ou par l’énergie déployée. Bon, mais à revoir dans de bonnes conditions et en salle.

Godsmack démarre avec un son brouillon, mais fait le job sur son tube Awake. Puis, comme tous les groupes qui choisissent de reprendre du Pantera (Avenged Sevenfold en 2007), on aura droit à un bout de Walk au milieu d’une chanson. Quelques minutes plus tard, le chanteur lance un  wall of death, truc de ouf !

Asphyx n’est pas là cette année, mais du coup on a le droit à Vallenfyre avec leur Death old school matiné de Doom. Mais à 16h, en plein jour, difficile de rentrer dans le bain. Le public de la Altar reste assez froid, surtout dans les passages Doom qui ont du mal à faire effet. Tout l’inverse de leurs fulgurances Death énervées qui castagnent et permettent de sortir de notre torpeur.. 

Billy Idol était un peu l’invité inattendu du jour, pour ne pas dire carrément WTF. D’entrée de jeu le son est très pop et électro plus que punk, ce qui est assez osé devant un public de metalleux. Avec Steve Stevens à la guitare, les solos envoient bien et le groupe semble bien kiffer d’être sur la mainstage. Problème de retour ou de micro, sur plusieurs chansons dont Dancing With Myself, le chant est un peu approximatif, même timide sur le début. Le public est nombreux mais très calme. White Wedding en version posey, Steve Stevens qui fait le show en faisant un duck walk et en jouant avec une guitare à led. Billy se dessape même sur Flesh For Fantasy, mais malgré toutes ces facéties et la collection de guitares, ça reste plat, un peu trop old-school, ou kitsch avec le synthé de Rebel Yell, qui réussit cependant à relever un peu la sauce. Un constat s’impose : Billy Idol est mieux conservé que sa musique !

On attendait Melechesh sous la Temple et la déception sera de mise. Un son aux fraises, peu de voix, aucune guitare intelligible et l’impression de se manger une sorte de Black / Thrash du pauvre, sans les influences orientales et tout ce qui fait la magie de leur musique.

High On Fire débarque enfin sur la Valley. Très attendus par une horde de fans venus prendre une petite fessée, les américains ne décevront pas. D’une violence remarquable, la setlist est sans concessions et les temps morts très rares, si bien que Pike et sa bande perdront tous entre deux et trois litre d’eau, et que le public de la Valley quittera la tente complètement éreinté. Rien de surprenant au programme, High On Fire se contente de ce qu’il sait faire de mieux : du stoner / thrash incroyablement punchy.

Remplaçant de dernière minute de Trap Them dont l’annulation a été officialisé il y a trois jours à peine, Oathbreaker a su se démarquer de ses confrères Belges de Church Of Ra (Amenra, Treha Sektori…) dés ses débuts en s’employant à un son hardcore chaotique, rappelant par moment Converge, ce qui justifie sans soucis leur place sur la Warzone. Au moment où l’intro de Eros|Anteros commence à se faire entendre, les musiciens foulent la scène, rapidement suivis par la chanteuse Caro Tanghe nue pieds et tout de noir vétue. Fort d’un son excellent, le groupe n’hésitera pas à jouer les morceaux les plus calmes et planants aux côtés des plus violents de leur répertoire, sans pour autant prendre le risque de faire fuir le public de la Warzone. Froid mais fascinant, ce concert était à n’en pas douté un des plus intéressants de cette scène souvent répétitive.

Le son est un peu faiblard pour le démarrage de Sodom, ce qui laisse forcément une impression de vide sur les solos des deux premiers morceaux, avec seulement la basse qui assure la rythmique. Mais Tom envoie au niveau vocal et avec le son de basse revu à la hausse, tout s'arrange. Climax du concert sur The Saw Is The Law et Sodomy And Lust. Et grosse ovation à la fin du set pour ces légendes du thrash.

On retrouve Motörhead sur la mainstage en roue libre et en mode mid-tempo. Lemmy est à  peu près dans le même état qu'Ozzy l'an passé, même si la voix est toujours reconnaissable. Le groupe tire du coup son épingle du jeu sur Orgasmatron. Qu’elle semble loin l’époque du Furyfest où le groupe pouvait exiger d’être le seul groupe à jouer sur son créneau horaire. Un set à réserver aux ultra-fans.

Beaucoup de fans attendaient la nouvelle venue du messie japonais, Envy, en terres Clissonaises. Le groupe aura pourtant bien du mal au début à faire prendre la sauce avec leurs nouveaux titres pas du meilleur effet, mais une fois la machine lancée, on se laisse captiver par certains passages grandioses. Et quand ils jouent certains titres de All The Footprint, c’est carrément l'extase. Il est possible qu’on ait placé trop d’attente dans ce concert... qui n’en était pas moins excellent (avec des lights magnifiques).

Lamb Of God et le joyeux circle-pit, bientôt disponible dans la collection Bibliothèque Verte. La précision dans le son et l'exécution prouve que le groupe mérite son nouveau statut de cador de la scène metal. À noter le petit clin d’oeil de Chris Adler qui arbore fièrement un tshirt Megadeth (alors que Dave Mustaine a révélé qu’il souhaiterait bien que Chris ne joue plus QUE pour Megadeth). Bon, par contre on oubliera le wall of death à moitié foiré par Randy

Le set de Mastodon a tout pour plaire, si on occulte le fait que la Valley, pourtant agrandie sur cette édition, soit pleine à craquer. Le son est aux petits oignons, mais vraiment. La voix de Troy est impeccable, on entend chaque riff distinctement, l’ambiance est excellente et la setlist, certes très orientée Once More ‘Round The Sun (qui est un très bon disque avec un paquet de morceaux qui sont déjà des tubes), a tout pour plaire. Même de loin sans voir le groupe, on prend notre pied. On n'en attendait pas tant!

Satyricon réalise une setlist quasi parfaite. Black Crown On A Tombstone, Now Diabolical, K.I.N.G., The Pengram Burns, With Ravenous Anger, Mothern North, bref que du tube. Le son est impeccable, le duo Frost / Satyr toujours aussi charismatique… une valeur sûre.

Pas de secret, la longévité ça se cultive et s'entretient ! N'en déplaise à Lemmy ou Ozzy, déjà à moitié empaillés, Alice Cooper n'a rien perdu de sa voix et de sa patate sur scène. Coté show par contre c'est un peu la déception sur le début de set. Peut-être le fait de jouer de jour (ou peut-être qu'on est des merdes et qu'on mérite pas). Nous n'aurons pas droit tout à fait à la mise en scène et au décor grandiose de 2010, mais Alice nous a quand même gratifiés de quelques happenings et de nombreux tours de magie incontournables sur la deuxième moitié du set (dollars embrochés sur une épée d'escrime, distribution de colliers de perles dans le public, coups de fouet, costume militaire, son passage à la table électrique et sa réincarnation en monstre de Frankenstein, la camisole de force avec l'infirmière psycho et la guillotine...). C’est un peu le bordel sur scène entre tout ça et trois guitaristes sur scène plus un bassiste qu'on dirait sorti d'un episode de GoT avec sa veste en fourrure. Nous avons également droit à un solo de batterie évolutif qui devient solo de basse, puis de guitare avec tous les musiciens en mode “chorégraphie heavy-metal”. Tous les tubes sont au rendez-vous : Hey Stoopid, No More Mr Nice Guy, You Can't Go To Hell, Feed My Frankenstein, Poison... Et en rappel, un medley School's Out/Another Brick in the Wall en rappel. Chapeau, l’artiste.

Five Figure Death Punch est la surprise du jour avec son passage tardif et donc super remarqué. Le son est super propre et d’entrée Ivan Moody annonce qu’il défoncerait bien l'ingé light qui n'arrête pas de lui foutre la poursuite en pleine gueule. Jason Hook se fait plaisir sur une ballade issue du prochaine album avec sa nouvelle guitare double manche, avec des accordages différents. Le groupe ne fait pas dans la dentelle sur Burn Motherfucker, Burn qu'Ivan fait chanter au public. Guitare à led pour Jason, protège-dents qui clignote pour Jeremy Spencer, c'est assurément un concert 2.0 auquel nous avons droit ! On pose son cerveau et on remue le crâne d’avant en arrière : aucune révolution musicale à l’horizon, mais un bon défouloir assuré.

Judas Priest nous offre une bien belle scène avec un double écran qui encadre la batterie sur deux niveaux, et qui affiche notamment la pochette des albums des chansons qui vont être jouées ainsi que des animations. Setlist un peu molle sur la première moitié (Metal Gods au ralenti...) et le chant est assez laborieux sur certains titres, même Rob s'en sort mieux sur les nouveaux (Redeemer Of Soul par exemple) ou alors grâce à de nombreux effets. Quelques solos de gratte sont bien foireux/foirés par Glenn Tipton (You've Got Another Thing Coming). On retiendra surtout le combo à la suite de Breaking The Law, Hell Bent For Leather et Electric Eye (même si sur celle-là, Rob "laisse" le public chanter, et sur les suivantes aussi...). Les tempos semblent moins ralentis qu'en 2011, ce qui sauve les meubles. On ne va pas trop en vouloir à Rob  qui apparemment gardait des forces pour le rappel final avec Painkiller et Living After Midnight. Dommage que pour ce premier, le solo de Glenn Tipton fut un nouveau désastre, alors que Richie Faulkner s’en sortait les doigts dans le nez sur le sien.

Wovenhand a décidé pour son passage au Hellfest de commencer par une sorte de jam Noise Rock chamanique assez étrange avec un son très lourd proche du Doom. C’est vrai qu’avec deux membres de Planes Mistaken For Stars ont les attendait sur un terrain électrisé, mais à ce point là. Pas évident de rentrer dans le set et quand après une demi-heure le groupe commence à reprendre de vrais morceaux du dernier album notamment où l’on est déjà plus dans l’état d’esprit de leur musique façon Folk électrisé. Un bonheur d’avoir ce genre de groupes qui sortent du cadre strict du Metal au Hellfest.

La dernière fois qu’on avait vu Meshuggah à Clisson, c’était en 2011. Même si le set était remarquable et que la mise en scène était déjà impeccable, on était resté sur sa faim niveau son, le rendu des main stages étant trop aléatoire. Rien à dire cette année, tant la prestation était proche de la perfection. Un son incroyable pour l’Altar, un jeu de lumières hallucinant, et une setlist qui ne peut que difficilement être plus efficace : Future Breed Machine, Demiurge, Bleed, I am Colossus, ... 
S’il y avait un groupe à ne pas rater en cette fin de soirée, c’est bien eux, une prestation qui restera dans les annales.

À peine le set de Meshuggah terminé et toujours pas remis de cette monumental baffe qu’on se déplace vers la Temple pour continuer à faire travailler ses méninges avec les Norvégiens de Shining. “Thanks to all those who have not been seen Slipknot !” Ni une, ni deux, le black jazz est lancé ! Ces piles électriques sur scène n’auront pas tardé à chauffer les quelques festivaliers qui n’étaient pas devant la Mainstage pour le show de Noeud-Coulant. Enchaînant des titres plus accessibles de One One One avec des semi-impro jazz saxo-guitare avant d’annoncer un nouvel album dont la sortie est programmée au 7 octobre et qui se dévoilera avec trois titres joués à la suite ce soir. Un avant-goût très prometteur. Les Norvégiens termineront ce concert par leur version de 21st Century Schizoid Man de King Crimson avant d’interpréter I Won’t Forget (you Hellfest) et de longuement remercier le public pour son accueil. Parfaite clôture de journée.

On a eu peur pour Slipknot. Commencer son concert par une intro qui ouvre The Gray Chapter enregistrée en playback alors que Corey aurait pu chanter le texte, ça part mal.
Sauf que visuellement quand on voit les neuf de Des Moines dans leurs nouveaux attirails reprendre une bonne panoplie de leurs meilleurs titres tous albums confondus avec une violence qui rappelle les premiers émois adolescents, ça a une autre gueule. Question show et pour mettre l’ambiance dans un pit, même à 2h du mat’, ils savent faire avec des titres comme Eyeless, Wait&Bleed, Disasterpiece ou même Vermillion. Malgré le chant clair de Corey (très bon - comme sur album) on ne peut pas s’empêcher de penser que ce genre d’artifice, trop systématique, aurait dû rester chez Stone Sour. Mais ça ne nous a pas empêché de bien apprécier leur concert.

Top 3 :

Lelag : Meshuggah, Mastodon, Lamb Of God
Pentacle : Envy, Mastodon, Slipknot
Bacteries : Mastodon, Truckfighters, Slipknot
Florian : Truckfighters, Wovenhand, Judas Priest
Grumlee : Alice Cooper, Armored Saint, Five Finger Death Punch
nonohate : Meshuggah, Envy, Shining

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