Pas mal de Better Than A Thousand / Shelter ("Reformation Day", "Dear Sound", "Everything"...), un peu de Sick Of ("On the Outside", "Punk Rock Soap"...) et un soupçon de punk rock vieille école ("Wasting Days"), voici grosso modo la 'nouvelle' recette d'I Defy qu'il aura fallu attendre 3 ans avant de pouvoir goûter.

14 morceaux, 33 minutes, ça (dé)file sur les chapeaux de roues et sur un chant garanti 60% Ray Cappo (les parties à tendance claire), 30% Lou Koller (Raoul est parfois très en colère contre la "scène" et la société) et 10% I Defy pour les nuances entre les deux. 3-4 accords carrés et costauds, quelques arpèges et solos, les couplet/refrain s'enchaînent, se suivent et se ressemblent comme des gouttes de sueur. L'énergie est définitivement présente, l'originalité assurément absente - après tout les modèles précités se suffisent amplement à eux-mêmes.

A l'image de la reprise (piste cachée) du "Next To You" de The Police (déjà abordée de façon similaire par Down By Law et The Offspring), On the Outside est un album efficace, bien balancé et exécuté, mais à l'ambition copieusement mesurée. Aussi loin du Guide Michelin que de la soupe en poudre en somme...

Pour prouver qu'ils ne font pas dans la dentelle, I Defy entament les choses sérieuses in medias res: la  "The Firing Line" mélange le hxc old school école New Yorkaise (influs Sick Of It All évidentes sur "Power Of Doubt") et la branche scandinave amenée par Raised Fist and co. On retrouvera d'ailleurs plus loin ces influences suédoises (59 Times The Pain sur "Moment Of truth", Section 8 sur "I Defy"…)
Un chant aigü, criar, hargneux et puissant en adéquation avec la rythmique carrée et tranchée qui ne s'arrête que très rarement sur sa lancée.

Qu'est ce qui démarque donc I Defy du reste de la cohorte? On pourrait évoquer leur inclinaisons hardcore/punk mélodique fricotant plutôt du côté de Stretch Arm Strong ou même Strike Anywhere à la rigueur ("Back To innoncence", "Reminisce"...) Un hxc ambidextre rendu possible par l'intervention d'un deuxième chant plus clair et moins agressif, résolument moins brut.
On a même droit à un titre punk rock ("Unconditional").

Le son est tendu, agressif. Les guitares aux riffs ultra carrés sur 90% des plans n'offrent malheureusement pas énormément de place pour une variation ou évolution poussées (à peine quelques rares et courts solos).

Bref, les amateurs du tout énergique trouveront à n'en pas douter leur compte avec cette cavalcade qui file d'un trait.