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Derniers commentaires (6 / 13)

Deftones - B-Sides & Rarities - 17 / 20 Le 14/09/2011 à 15H19

Comme toujours, Deftones déploie une musique pleine d'émotions, puissante et fragile à la fois. L'ambiance est plus que jamais versatile, naviguant entre la subtile new wave des 80's, légère comme une bulle (Cocteau twins, The smiths) ou lourde comme le plomb avec le métal alternatif corrosif de Sinatra, Helmet et leur pote de Far. Dansants tendance night-club enfumé quand ils reprennent Sade, psychédéliques gothiques au teint blême avec l'impressionnante reprise de Cure, rockeurs hédonistes et solaires quand ils s'attaquent à lynyrd Skynyrd et à Duran Duran, maitres de leur royaume quand ils revisitent leur propre répertoire en mode accoustique. Virils mais délicats, comme toujours.

Tool - Aenima - 18.5 / 20 Le 12/04/2011 à 12H21

Une porte étrange au bout d'un long corridor. Des bruits s'en échappent, forment un rythme, s'éparpillent. Puis débarque la guitare, au rythme stoîque, martial. La batterie et la basse suivent. Une voix rachitique, étouffée se fait entendre.. Est-ce humain ce murmure?
Stinkfist est une belle entrée en la matière dans le monde parallèle de Tool. Très cinématographique, l'album s'écoute comme on voit un film. Une superproduction holywoodienne qui aurait mal tourné et dont les décors auraient envahi le plateau de tournage. SF qui bat de l'aile ou jungle luxuriante habritant des civilisations oubliées?
Humains déserteurs ou invasion des machines?
Un peu tout ça à la fois. Tool, qui se fait prophète funèbre sur la chanson éponyme, ne veut pas d'un Tchernobyl poisseux mais d'une pluie diluvienne recouvrant le monde. Aenima serait l'arche de Noé musical. On a connu pire embarcation.

" L' arche était haut et large, et sa coque profonde.
Quand tout fut préparé, Dieu a dit à Noé:
" Hâtez-vous, mes amis, il est temps de monter
avant que le ciel gronde et inonde le monde... "
Avec ceux qu'il aimait Noé monta dans l'arche
Et toute sa tribu suivit le patriarche. "

System Of A Down - Toxicity - 17 / 20 Le 24/03/2011 à 16H05

La pêche brute saupoudrée d'humour avec une pointe de contestation de la société, on connaît. Cela peut donner du très mauvais (tous les power groupes pour adolescents, j'ai pas de nom en tête mais je sais qu'il y en a) et du très bon.
Avec SOAD, on penche plutôt vers cette deuxième option. Serait-ce la voix incroyable de Serj Tankian, l'efficacité redoutable des chansons, leur énergie dévastatrice ou les mélodies entêtantes qui me font dire ça? Les quatre, mon général.
On pourrait croire qu'il est facile de caricaturer la musique du groupe mais ils font preuve d'une originalité et d'une fougue qui donnent à cet album un cachet incomparable. Et les joyeux lurons ne sont pas banalement américains mais sont d'origine arménienne, d'où l'influence orientale des compositions: elle pourrait n'être qu'un ornement mais est utilisée avec passion.
Et finalement, on pourrait résumer le disque à une maxime: l'émotion se trouve dans l'action. Car à force de changements de rythme brusques, de refrains entraînants et de riff de guitare surpuissants, ils finissent par nous emmener un peu plus loin que ce qu'on croyait et à nous donner un peu plus que ce qu'on attendait.
En témoigne le final épatant, avec Psycho, ses contrastes vicieusement géniaux douceur/violence, sa montée instrumentale inattendue et Aerials, avec sa mélodie grâcieuse, ses voix qui se superposent dans une ambiance orientalo-tribale sereine. Tout simplement sublime.

Deftones - Saturday Night Wrist - 18.5 / 20 Le 23/03/2011 à 12H28

Dissensions dans le groupe. Divergences musicales. Poids des années. Donc split, me direz-vous? Non. Un album. Couronnement d'une carrière où le rock subit toutes sortes de distorsions, trituré avec malice par cinq garçons dans le vent.
Le lumineux sixième album de Deftones s'ouvre sur une brise aérienne, ou plutôt une bourrasque qui emporte tout sur son passage, et laisse derrière elle des paysages dévastés et des hommes mélancoliques. Hole in the eart est une percée de soleil dans un ciel ombrageux, celui de la discographie de Deftones. Et c'est bien ce qui étonne à l'écoute de ce Saturday night wrist, cette chaleur dans le son et les compositions, cet optimisme qui ne dit pas son nom. Pour le coup, cet opus est à part, avec une ambiance vraiment différente des autres albums. Le tempo est lent, les effets de réverberation sur la voix de Chino la dématérialisent encore un peu plus, les claviers s'invitent dans la partie.
L'émotion n'en est que que plus intense et culmine sur le bouleversant Beware, qui s'insinue dans la chair et les os, fait atteindre la plénitude puis nous assome d'un riff monstrueux à la fin. On en ressort pantelant mais heureux. Et que dire des lyriques cherry waves, xerces et kimdracula, à part qu'on avait pas voyagé aussi loin depuis longtemps grâce à des des guitares.
Dans le livret du disque, il y a des images de la mer, des étoiles et de la voie lactée. Une bonne définition de ce qu'est Deftones, non?

Team Sleep - Team Sleep - 18 / 20 Le 06/03/2011 à 19H24

Le deuxième groupe de Chino Moreno ne représente pas qu'une échappatoire du metallique combo Deftones. Il y chante de la même façon, à la fois éperdument lyrique et inssaisissable, spectre mélodique flottant au-dessus des instruments. Le grain de voix toujours adolescent, dix ans après Adrenaline, force est de constater que l'évolution musicale n'est pas si étonnante que ça: il y a toujours eu un côté calme dans Deftones, depuis le début. Ecoutez Fireal et Fist, Mascara( sur Around the fur), white pony, lucky you, deathblow sur l'album éponyme, saturday night wrist.
Autant d'indices semés sur le chemin menant à l'album de Team Sleep.
Ce disque magnifique se disloque dans un hors-champs qui s'amplifie à mesure qu'il avance. On est à la fois enfermé dans un cocon aux murs capitonnés, froid mais réchauffé par des voix enchanteresses( mary timony sur Tomb of liegia et King diamond, merveilles synthétiques réussissant le tour de force d'être à la fois syncopées, soutenues par un gros beat qui tâche et mélancoliques, crépusculaires) et exposé aux grands espaces( Live from the stage, vaporeux fantôme ambiant ou encore Ever since WWI, lointaine brûme de voix et de guitares). Une philosophie résumée par l'apogée de l'album: le maelstrom vocal de 11/11, titre refermant le disque sur un crescendo beau à en pleurer, prenant aux tripes avec trois fois rien... Rob Crow est à saluer.
Ainsi, Team sleep nous émeut, nous emporte avec une puissance émotionelle rare, à chercher du côté des grands, de the Cure à Radiohead...

Alice In Chains - Dirt - 17 / 20 Le 04/03/2011 à 12H48

Cet album est un trip, aussi bien pour ceux qui l'écoutent que pour ceux qui l'ont créé. Ici le grunge n'est pas que synonyme d'efficacité (hein, Nirvana!). Il cherche à nous attirer par la surenchère d'éléments caractéristiques du rock sombre des années 90, à commencer par la voix de layne staley: puissante, âpre, éraillée. On croirait entendre un bluesman qui chante du metal. Imposant, le gaillard amplifie sa voix, la multiplie pour en faire des choeurs désenchantés, et finit par créer une longue complainte mélodique, malsaine, éprouvante. Le rythme est tour à tour lancinant et affolant, il nous assène des riffs implacables("god smack") ou monte en puissance("angry chair", "rain when I die")pour mieux redescendre l'instant d'après. La chanson éponyme est d'une puissance magistrale: un souffle épique la traverse et quand layne chantonne le riff obsédant au début, d'une voix nasillarde, on en est convaincu: le bougre nous nargue du haut de son micro... Parmi ce déchainement de guitares saturées se trouvent deux ilôts de calme et de lumière: J'ai nommé "rooster" et "down in a hole", presque douces, qui se déploient progressivement dans cette noirceur poisseuse que le disque a mis sur pied. Il se finit sur une chanson au groove discret et efficace, "would". Avec cet album, Alice in chains nous lacère puis nous laisse sur le bas-côté d'une autoroute peu fréquentée... "If I would could you?"

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