Sick of it All - Just Look Around - 17 / 20 Le 16/11/2019 à 14H49

Si le début – notamment un "Locomotive" semblant inachevé – fait craindre un album moyen, la suite sera d’un tout autre niveau. Ainsi "The pain strikes" ou "Shut me out" ne restent pas cloisonnés dans des structures trop restrictives et les changements de rythme font mouche. Le groupe frappe juste avec des touches crossover (intro de "What’s going on") et des titres très directs tels que "Never measure up" ou la baffe "Now it’s gone". "Just look around", véritable hymne du groupe placé en plein milieu du disque, marque une pause sombre.
La rage, l’énergie, la sincérité sont là et Sick Of It All maîtrise son sujet musicalement. Ce qui fait de cet album un beau représentant du hardcore des années 80-90.

Unsane - Scattered, Smothered And Covered - 18 / 20 Le 03/11/2019 à 00H41

Les 2 premiers titres sont emblématiques du son Unsane : "Scrape" et ses riffs déglingués, son final hardcore, son clip douloureux ; "Alleged" et son harmonica bluesy, sa rythmique de plomb. Une bonne grosse dose de crasse se glisse çà et là, avec en point d’orgue le lourd et vicieux "Out". Pourtant on arrive à swinguer sur "Can’t see", sans se douter que "Get off my back" va nous traîner en lieu peu sûr. Un poil réconforté de façon fourbe par les 3 titres suivants, on ne sent pas venir "Test my faith" qui nous remet un coup de latte dans les genoux. Le coup de grâce sera porté par un "Swim" écrasant à souhait.
Sacré album, même si je trouve qu’ils ont fait encore mieux quelques années plus tard.

Entombed - Wolverine Blues - 14.5 / 20 Le 02/11/2019 à 23H06

Les passages rock et le solo de "Eyemaster" nous annoncent qu’on ne sera pas dans des abysses de noirceur. Du death des précédents albums, il reste le son, la lourdeur, le côté bourru des riffs et de la voix. Mais ça manque de relents d’ambiance de vieux film d’horreur hormis sur les premières notes de "Contempt". Non, ce qui prédomine ici est la joie de bouger sa boîte crânienne en rythme (le morceau-titre, bien que très court, est un modèle d’efficacité). Pas de mauvais titre mais je trouve qu’il y a un ventre mou avec "Full of hell" et "Blood song" ; dommage sur un album plutôt court. Néanmoins "Hollowman" est là pour relancer la machine jusqu’à mon titre préféré : "Out of hand", conclusion jouissive jusque dans sa toute dernière parole.
Plaisant voire très plaisant mais pas incontournable, j’attendais plus de morceaux marquants.

Burst - Lazarus Bird - 16 / 20 Le 02/11/2019 à 21H46

Pour ne pas altérer son jugement il faut aborder cet album comme celui d’un nouveau groupe. Un virage progressif au détriment de la froideur des précédentes sorties. On est sur quelque chose de plus flamboyant. Si la volonté de fournir un album différent et très riche est à saluer, on peut regretter la perte d’émotion sur l’ensemble. "Cripple god" se rapproche le plus des morceaux passés (voix de Robert Reinholdz fragile, magnifique). Les dernières minutes, par lesquelles le groupe tire sa révérence, sont magnifiques. Le son est limpide et rend honneur à chacun des musiciens. Face à ces compositions protéiformes, certains passages emportent mon adhésion tandis que d’autres me laissent sur la touche.
Malgré tout, la créativité et la personnalité de Burst sont telles que je reviendrai forcément vers cet album (trop) fourni.

Life Of Agony - River Runs Red - 18 / 20 Le 02/11/2019 à 21H41

Un album profondément ancré dans les années 90. On pense à la scène rock de Seattle, à Pantera, au hardcore new-yorkais, à Acid Bath, à Type O Negative… La voix unique de Keith Caputo porte cet album aux allures de nouvelle dramatique. Ainsi le pont de "Bad seed" résonne comme un appel à l’aide, alors que plus tard "The stain remains" annonce la fin de cet adolescent dont les tendances suicidaires sont le fil rouge. Parmi les moments forts on peut noter "This time", "Through and through" et "Words and music".
Un album à part, varié, à la fois efficace et touchant.

Jerry Cantrell - Degradation Trip Volume 1 & 2 - 17.5 / 20 Le 02/11/2019 à 19H47

Jerry Cantrell se fait et nous fait plaisir à explorer différentes facettes du rock. Guitariste de talent, excellent chanteur, compositeur inspiré, il s’appuie sur une base basse/batterie solide. Jugez plutôt : Robert Trujillo et sa basse imposante ("Owned", "Spiderbite", "Castaway"… ouch !), Mike Bordin et sa frappe juste et massive. Sur les meilleures pistes, Jerry prend son temps afin que ses riffs vénéneux hantent notre corps et notre esprit. Même sur les morceaux un peu en deçà ("Angel eyes", plus lumineux, est moins intéressant et moins touchant), il nous régale de soli toujours bien sentis.
Un double album qui se tient sur l’ensemble des 2 volumes, chacun recélant quelques perles ("Psychotic break", "Dying inside", "Thanks anyway" sont à classer parmi les meilleures compositions de Jerry).

Enslaved - Eld - 18.5 / 20 Le 02/11/2019 à 19H30

Longue intro pour transporter dans le temps et l’espace, direction les fjords scandinaves au temps des Vikings. La fureur black/viking ne fait son apparition que brièvement au milieu de "793 (slaget om Lindisfarne)", longue et excellente pièce introductive invitant au voyage. Tout au long de l’album, Enslaved est capable d’assauts hargneux suivis de chants clairs sur fond de nappes de claviers rendant hommage au folklore nordique. Grutle Kjellson est très convaincant dans les deux registres, tandis qu’Ivar Bjornson impose un peu plus sa patte en développant des structures à géométrie variable au riffing inspiré très personnel. Harald Helgeson soutient le tout avec un jeu de batterie plutôt versatile mais sans fioritures, tout est bien dosé. L’album se conclut sur 2 chefs-d’œuvre épiques, "Glemt" et "Eld", au potentiel énorme d’hymnes black/viking.
Une belle illustration de l’authenticité et de la créativité d’Enslaved.

Slayer - Divine Intervention - 16 / 20 Le 02/11/2019 à 19H24

Slayer nous offre un album sombre faisant la part belle au mid-tempo, sans pour autant délaisser les accélérations thrash aux accents punk (la tornade "Dittohead" arrache tout). Le groupe est encore dans ses meilleures années comme le démontrent les intros typiques de "Divine intervention" et "213", ainsi que le pont cauchemardesque de "?". Si musicalement la colère est parfois contenue, Araya est toujours aussi en forme pour éructer ses paroles démentielles.
Très bon album, à la production impeccable (merci pour la basse parfaitement audible).

Klone - High Blood Pressure - 17.5 / 20 Le 30/12/2018 à 19H21

Avec cet excellent EP Klone présente son nouveau chanteur et franchit un palier important qui lui permet d’affirmer son mélange de metal moderne, groove metal et passages aériens. Face à quelques-unes des parties les plus percutantes jamais proposées par le groupe ("Disembody", "Doomsday befalls"), la basse bien audible et l’apport de Matthieu Metzger (samples, claviers et saxophones) sont indispensables au développement de l’identité de Klone. La version live de l’instrumental "Narcomania" conclut à merveille ce "High Blood Pressure", intéressant de la première à la dernière seconde.
Cet EP est une parfaite introduction au style affiné sur les 2 longs formats suivants.

Tombs - The Path Of Totality - 9.5 / 20 Le 28/12/2018 à 22H01

Selon moi cet album (le seul que je connais du groupe) souffre d’un gros problème de son. Si celui-ci est tout à fait adapté à la facette post-punk/gothique/shoegaze de leur musique, il n’en va pas de même pour leur facette post-metal/post-black. Comme si tout se noyait dans le son horrible de la batterie, le pire étant atteint sur les parties blastées bien foireuses qui résonnent encore de façon désagréable dans mon crâne. Certes il en ressort une froideur intéressante mais sur la durée tout semble bien fade et ennuyant. Tout n’est pas de la faute de la production car le remplissage en fin d’album me semble révélateur d’une panne d’inspiration. Alors oui il y a quelques passages à sauver. Comme ces touches post-punk et gothique plaisantes sur "Bloodletters", "Vermillion", "Passageways", "Silent world"… Mais ces morceaux s’arrêtent avant que la sauce ne puisse prendre et sont parasités par des parties supposées puissantes mais en fait désespérément plates.
Certains y trouveront sûrement leur compte, pour ma part jamais le déclic n'est arrivé.

Cathedral - Caravan Beyond Redemption - 16.5 / 20 Le 27/12/2018 à 23H16

Encore plus fun et plus rock, c’est indéniable. Mais on aurait tort de bouder cet opus, tant la maîtrise et la créativité des musiciens sont à même de ravir nos oreilles ("Freedom", "The omega man"). Si la lenteur et la lourdeur propres au doom paraissent bien loin (exception faite d’un passage de la géniale "Dust of paradise"), Cathedral n’oublie pas de nous balancer des pavés stoom dont il a le secret ("Satanikus robotikus", "Earth messiah").
Un très bon album qui vient conclure leur évolution des années 90.

Paradise Lost - Faith Divides Us - Death Unites Us - 18 / 20 Le 27/12/2018 à 00H00

"As horizons end" annonce un Paradise Lost au sommet de sa forme : guitares inspirées alternant riffs puissants, riffs mélodiques, soli prenants, atmosphère solennelle soulignée par d’excellentes lignes vocales, lourde frappe à la batterie. La tristesse, la mélancolie, la gravité sont présentes du début à la fin même dans les passages étonnamment rapides de "Frailty". Pour les bémols : (encore une fois) peu de place accordée à Stephen Edmondson, son des grattes un peu trop propre, manque de surprises. Si on connaît leur discographie on reste en terrain très connu, si bien que l’avant-dernier morceau passe inaperçu et sonne comme une redite peu inspirée de passages précédents et de morceaux passés (couplets à la "Pity the sadness").
Ces bémols ne pèsent pas bien lourd face à la qualité globale de cette réalisation, une de leurs meilleures.

Sur scène Nick Holmes a toujours été inconstant d’un concert à l’autre. La tournée qui a suivi cette sortie n’a pas fait exception, avec un chant faiblard lors de leur passage au Toulouse Metal Fest de 2010. Néanmoins avec le recul je préfère être indulgent avec lui car sur la plupart des morceaux il change plusieurs fois de registre et de timbre de voix, avec des lignes de chant franchement pas évidentes. C’est un bon voire très bon chanteur qui sait créer et enregistrer de superbes lignes vocales, mais pas un chanteur d’exception capable de tout recréer en concert. Donc avant d’aller les voir il faut bien se mettre en tête que le rendu sera moins poignant que sur album. Et dans un bon soir on peut assister à une très bonne prestation, comme ce fut le cas à Toulouse pour la sortie de l’album suivant.

Yakuza - Way Of The Dead - 14.5 / 20 Le 26/12/2018 à 21H53

Dans un premier temps on a 6 morceaux assez directs et courts mais loin d’être conventionnels car la patte Yakuza est bien là (avec notamment la tuerie "T.M.S."), ainsi qu’un interlude assez anecdotique. Jusque-là c’est excellent. Malheureusement la dernière piste est un jam jazzy/avant-gardiste tout calme, pas désagréable au début, mais tellement répétitif et looong… Plus de 43 minutes, pourquoi ? Je n’y trouve aucune variation intéressante, aucune émotion, aucune montée en intensité, aucune instrumentation jubilatoire, juste un fond sonore reposant le temps de parcourir le mince livret.
Terriblement frustrant au final car la partie inintéressante représente les 2/3 de la durée totale. Le reste mérite l’écoute.

Tomahawk - Anonymous - 11 / 20 Le 26/12/2018 à 00H06

Ni vraiment envoûtant, ni vraiment fou, ni vraiment traditionnel, ni vraiment expérimental… Tout cela n’est pas désagréable en soi mais plutôt quelconque. Comme des débuts de bonnes idées sans que l’on monte en intensité ("Cradle song", "Omaha dance", "Totem") afin de procurer de véritables émotions. Et ce n’est pas cette production bien trop plate qui pourrait aider. Sur plusieurs passages je trouve également que les choix vocaux de Patton sont mauvais car trop en décalage avec la musique.
Original mais plutôt raté.

Cathedral - The Carnival Bizarre - 19 / 20 Le 25/12/2018 à 23H18

Peut-être leur album le plus dynamique, avec des titres qui foutent la grosse grosse patate ("Vampire sun", "Fangalactic supergoria"). Néanmoins des morceaux comme "Utopian blaster" ou "Palace of fallen majesty" laissent pressentir que la lenteur doom pourrait resurgir… Ce qu’elle fait le temps du mystérieux "Night of the seagulls", contraste bienvenu au milieu de pistes rythmiquement plus débridées. Tout le génie créatif du groupe éclate à de multiples reprises, dessinant un univers qui lui est propre, soutenu par la formidable œuvre de Dave Patchett.
Un incontournable de leur discographie !

Battle Of Mice - A Day Of Nights - 19 / 20 Le 07/04/2018 à 23H27

Battle Of Mice ou la rencontre étonnante entre une musique atmosphérique inspirée et une chanteuse imprévisible en état de grâce. Julie Christmas est exceptionnelle, son chant se faisant alternativement envoûtant, déchirant, mystérieux, rageur, fragile, terrifiant… Une performance de très haut vol.
L’album est riche en émotions, souvent surprenant, toujours bouleversant.

Leprous - Live At Rockfeller Music Hall - 19 / 20 Le 29/08/2017 à 15H02

Un DVD live ne remplacera jamais ce que l'on ressent dans une salle de concert. Néanmoins il existe quelques enregistrements vidéos qui font honneur aux qualités du groupe sur scène. Ce DVD est de ceux-là. Les lumières, le son, la taille de la salle, l'atmosphère, l'intensité de l'interprétation (invités inclus) rendent cette vidéo exceptionnelle. On ne tape pas dans la surenchère d'effets ou le grandiloquent, ici on cherche à transcender les émotions. Et c'est formidablement réussi. Un bémol tout de même: sur certains passages le montage a un rythme bien trop élevé, qui empêche de profiter pleinement du jeu des musiciens (les amateurs de batterie se rabattront sur les vidéos persos de Baard Kolstad). Autres points à noter: les bonus sont anecdotiques et le concert est centré sur "Coal" et "The Congregation".
Un grand groupe, sur album comme sur scène.

Death - The Sound Of Perseverance - 19 / 20 Le 27/12/2016 à 01H08

Seul un authentique génie est capable de composer un album de cette trempe, avec autant de riffs marquants, de mélodies à tomber, de soli virtuoses et de rythmiques imparables. Une fois de plus Chuck Schuldiner est entouré de musiciens de haut vol, chacun ayant de la place pour s’exprimer. Je ne trouve absolument pas que cet album soit trop démonstratif car l’émotion est omniprésente, sorte de fil conducteur qui permet de garder une accroche quand les enchaînements se multiplient. C'est beau, tout simplement.
Je préfère considérer « Painkiller » comme un morceau bonus, je le trouve trop en décalage avec le reste. Ainsi on a 8 morceaux pour autant de chefs-d’œuvre.

Cathedral - The Guessing Game - 16 / 20 Le 26/12/2016 à 23H50

Avec l’intro et « Funeral of dreams » on sait qu’on aura affaire à un album très libre aux sonorités diverses. Le trio de compositeurs se laisse porter par ses inspirations balayant un spectre allant du rock progressif au doom en intégrant de nombreuses touches stoner, heavy ou psyché. Une fois de plus la production est impeccable, parfaitement adaptée à leur musique. Néanmoins sur ce double album les passages sans effet sur moi sont un poil plus nombreux que par le passé. Surtout avec ce « Cats, incense, candles and wine » bien trop léger et guilleret. Dommage car pour le reste c’est du grand Cathedral, dans le registre du précédent opus.

Quel pied énorme de les voir à Toulouse au cours d’un de leurs derniers concerts ! Lee Dorrian est en très grande forme sur tous les titres, anciens comme nouveaux, et tellement heureux de partager avec le public. Gaz Jennings n'a pas son pareil pour alterner riffs gras et mélodies/soli trippants, tandis qu'entendre les lignes de basse est un régal. Au fond Brian Dixon arrive à insuffler une sacrée patate aux morceaux sans avoir besoin d'en faire des caisses. Mais on touche au divin quand le groupe nous fait deux rappels d'anthologie, dont le premier sur "Hopkins: the witchfinder general". Lee commence le second au milieu du public en déconnant et regarde avec nous ses potes qui font une intro à rallonge. Et quand il remonte sur scène il en invite quelques-uns à monter, si bien que Leo Smee (superbe chapeau au passage) finit le concert en jouant de la basse avec une fille sur les épaules. Un grand et chaleureux merci les gars, vous pouvez vous retirer la tête haute !

Absu - Absu - 19 / 20 Le 22/12/2016 à 20H56

Les 4 minutes introductives illustrent le brio du groupe, associant black, thrash, heavy, nappes de synthé et textes fouillés relatifs à un univers fantastique. Absu n'hésite pas à amener des sonorités surprenantes et cet album comporte son lot de passages épiques ("Those of the void will re-enter"). Et gros plus, Proscriptor est un batteur bourré d'énergie (performances live géniales), souvent enclin à la versatilité ("Nunbarshegunu").
Le boulot est énorme, le rendu toujours jouissif. On a bien affaire à un groupe unique jamais à court d’inspiration ou d’originalité.

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