Devin Townsend - Deconstruction - 16 / 20 Le 12/10/2011 à 23H48

Pas fan de Devin Townsend en dehors du DTP et de Ziltoid, j'ai quand même sacrément attendu cet album.
Le principal problème de l'album est son côté très autiste : on imagine Devin sentir un certain potentiel dans des morceaux (la montée de Stand par exemple), mais au final leur construction "face à l'ordi" plutôt qu'en live leur confère une mollesse étrange (Stand, donc, et la première moitié de Planete Of The Apes). Le fait de vouloir tout mettre n'est pas en soi un problème, c'est plutôt la manière dont les choses sont mises.
Du côté des points forts, la prod est quand même une grosse réussite vis-à-vis du nombre de pistes enchâssées dans les morceaux. De même, je trouve les "airs" de l'album très inspirés. L'ensemble en très chantant, tout se retient très bien malgré les difficultés de construction, de nombre d'instrus...grâce aux choeurs notamment où à des refrains assez tueur (Julaar, l'accélération bien sentie au refrain, la partie de Greg Pusciato sur The Mighty Masturbator, Joe Duplantier sur Sumeria). Au sujet les invités, justement, certains sont effectivement très discret (j'ai mis du temps à trouver le chanteur d'Opeth, franchement en retrait), mais beaucoup remplissent ce même rôle d'"aération" de la musique par des timbres différents (le chanteur de Gwar dans un ton encore plus burlesque est très bien placé, la chanteuse sur Pandemic apporte une touche "plus épique tu meures" assez marrante aussi).
Au final l'album souffre de ces quelques morceaux moins inspirés et de sa démarche peut-être trop introspective. Si ça ne suffit pas à pourrir ni l'ensemble de l'album, ni certains moments comme l'extraordinaire envolée batterie désynchronisée et voie suraiguë du milieu dudit morceau Deconstruction, ça empêche en revanche ce disque d'être un "grand" disque.

Mothlite - The Flax of Reverie - 12 / 20 Le 02/04/2011 à 18H26

Devin Townsend - Ziltoid the Omniscient - 18 / 20 Le 10/02/2011 à 13H39

Ziltoid The Omniscient est un album extraordinaire.
Je ne suis pas fan de son oeuvre avant cet album, que ça soit avec Strapping ou en solo, mais cet album surclasse tout ce que j'ai entendu de lui avant.
Il a en effet cet aspect un peu "catalogue" (ce n'est pas péjoratif) qui satisfera sans doute les connaisseurs, ravis de voir des clins d'oeils ici et là.
Il a aussi, et c'est la première chose qui attire l'oreille vierge, si je puis dire, de toutes ces références, une histoire barrée, un humour omniprésent qui crée une empathie immédiate pour Devin et ses personnages.
Il faut souligner, comme le fait la chronique, son extraordinaire écriture. Les morceaux se tiennent dans un tout cohérent, une suite logique, et ils peuvent pourtant parfaitement être pris indépendamment les uns des autres.
Plus qu'une redite intelligente, un genre de "conceptual continuity" à la Zappa, Ziltoid crée. Il y a des morceaux fabuleux (Solar Winds, Color Your World, ZTO, les 3 pièces les plus ambitieuses), il y a aussi quelque chose en plus, au-delà du rire provoqué par cet excellentissime artwork ou par les paroles.
Zappa (encore) l'a fait avec Joe's Garage et son propos propos manifeste ("Music is the best" sur Packard Goose) derrière l'histoire tout à fait hilarante. Devin n'est assurément pas dans un message politique, la liberté de la musique, comme Zappa, mais peut-être dans une chose plus proche d'un théâtre de l'absurde. Des personnages s'agitent en vain sur un petit théâtre. La fin de The Greys, très dure, et le révélateur Tall Late en témoignent.
Un peu comme un film des Frères Coen (je pense surtout à A Serious Man), Ziltoid est l'incarnation même d'une comédie tragique.
Zitloid The Omniscient est un album puissant et essentiel, qui se découvre avec le temps et les écoutes.

Mogwai - Mr Beast - 10 / 20 Le 10/02/2011 à 13H03

C'est un album dégueulasse.
Au premier abord, il est très séduisant. Morceaux efficaces, tous très identifiables, ils restent bien dans la tête (Travel Is Dangerous, Auto Rock).
C'est le but (inavoué ?) de l'album que de faire des titres FM, plaire à la majorité (c'est d'ailleurs leur plus grand succès). Ce que l'album gagne en efficacité et en instantanéité, il le perd indéniablement en qualité d'écritures : mais où sont les grandes montées d'un Like Herod, la noirceur toute récente d'un I Love You I'm Going To Blow Up Your School, l'extraordinaire simplicité de la BO de Zidane ?
Il est en fait le penchant inverse de Come On : Die Young. Ce dernier a un son dégueulasse et vraiment rebutant et possède pourtant des perles qui se découvrent avec le temps, et le travail d'écoute.
Ici point de travail de notre part. On subit la musique comme des légumes heureux, contentés d'avoir une montée typique de Mogwai mais sur seulement 3 minutes.
Travel Is Dangerous est la parfaite illustration de l'intense plaisir que procure cet album, et de sa rapide consomption.

Seether - Karma and Effect - 12 / 20 Le 07/02/2011 à 01H05

Solefald - Norrøn Livskunst - 14 / 20 Le 15/12/2010 à 21H40

Vraiment un bon album que celui-ci. Varié et accessible, riche en mélodies, il fait un bon contrepoint à l'Icelandic Odyssey qui laissait un sacré goût d'inachevé malgré un gros potentiel.

Ulver - Bergtatt - 14 / 20 Le 12/12/2010 à 23H54

Je trouve la chronique un peu abusée.

C'est un bon album. Un black assez atypique, il sonne assez lointain (le chant sur I Troldskog Faren Vild en est le meilleur exemple), comme si Ulver avait déjà une certaine distance avec cette musique.

La prod est pas géniale mais elle ajoute à cette impression de distance, qui nourrit elle même un certain sentiment de nostalgie et de profond regret(plus que de furie ou de tristesse).
L'album est bien écrit, la division en chapitres fonctionne bien, les morceaux ont chacun leur identité.

Néanmoins ça ne reste qu'un album de black très réussi. On est loin du niveau proposé par Ulver quelques années plus tard, l'intelligence du propos, de l'écriture...Le meilleur est à venir.

Agalloch - Ashes Against The Grain - 10 / 20 Le 22/09/2010 à 12H21

En ce qui me concerne j'ai du mal avec Agalloch.

Comme sur The Mantle les titres sont bien écrits, bien travaillés. Il y a un fond intéressant et seule la production mériterait un peu plus de boulot à mon goût. Ça manque de profondeur et de chaleur (la reverb à toutes les sauces c'est bien mais ça fait plastique au bout d'un moment).

Non le vrai problème d'Agalloch c'est son chanteur. Pas que sa voix soit trop bourrine, ou ai un timbre étrange, je suis trop ouvert pour être gêné par ça. Il est juste mauvais : sa voix criée, façon black, n'a aucune puissance, elle est bourrée de reverb pour simuler une profondeur qu'il n'a pas. Quand à sa voix claire, outch, c'est nasillard et tout aussi faiblard, sans aucune technique pour compenser.

Bref la voix me tue dès qu'elle sort du bois et m'empêche d'apprécier le bon travail de composition du groupe.

The Body - All The Waters Of The Earth Turn To Blood - 14 / 20 Le 09/08/2010 à 15H36

Klone - Black Days - 12 / 20 Le 06/08/2010 à 16H41

Year Of No Light - Ausserwelt - 14 / 20 Le 23/05/2010 à 21H39

Olafur Arnalds - Eulogy For Evolution - 14 / 20 Le 23/05/2010 à 01H28

L'album est bon. Olafur Arnalds a un talent indéniable.

Néanmoins les morceaux font parfois trop patchwork (à l'image de l'artwork, très réussi par contre). Je pense notamment 3055 et sa partie batterie quelconque et franchement discutable, ou encore 3326 et son solo de violon sympathique mais un peu en dehors de l'album.

L'EP Variations Of Static est plus réussi, mais n'est malheureusement qu'un EP...Les deux sont à écouter.

Olafur Arnalds - Variations Of Static - 16 / 20 Le 23/05/2010 à 01H23

Très bon disque, sa courte durée est autant un atout qu'un inconvénient.
Cela lui permet de moins s'éparpiller que Eulogy For Evolution, il se recentre et avance : un ton plus bas, plus grave, moins froid dans sa production.
Il n'en reste pas moins frustrant de n'avoir que 20 minutes à se mettre sous la dent, même si de cette vexation naît un grand plaisir d'écoute.

Ufomammut - Eve - 16 / 20 Le 22/05/2010 à 02H07

Toujours plus loin, toujours plus fort. EVE est la fin d'une époque pour Ufomammut qui a pondu là le meilleur album de sa (pour le moment) courte carrière. En réalité je n'imagine pas comment ils pourront repasser derrière, sauf par du changement, tant cet album possède de qualités.
Tout est bon, de la prod plus dynamique et profonde que celle d'Idolum, jusqu'au songwriting plus minimaliste et allant à l'essentiel que jamais.
L'essentiel, voilà ce qu'Ufomammut a capté avec cet album : la crème d'un doom/stoner au relents psyché.

Ihsahn - After - 16 / 20 Le 14/05/2010 à 14H57

Un album foutrement bien écrit, bien produit. L'apport du saxophone made in Shining apporte un plus indéniable (Undercurrent et l'incroyable A Grave Inversed).
J'ai pas aimé ses deux autres albums, donc tentez le coup si vous êtes intéressé. C'est pas transcendant mais vraiment très bien foutu, on sent qu'il y a du métier derrière ce disque. Il y manque un grain de folie, quelque chose qui sorte réellement des sentiers.
A noter l'artwork vraiment bien.

Them Crooked Vultures - Them Crooked Vultures - 12 / 20 Le 14/05/2010 à 14H49

Vu le niveau des bougres, on était en droit d'attendre mieux : manque de relief et de morceaux vraiment au-dessus du lot, manque aussi cruel de créativité. Du stoner rock bête et méchant qui passe bien sans faire bien mal.

Muse - The Resistance - 8 / 20 Le 28/04/2010 à 20H21

Porcupine Tree - Incident - 12 / 20 Le 15/04/2010 à 12H42

Il y avait quelque chose qui clochait chez Porcupine Tree et sur lequel je n'arrivais pas à mettre de mot, notamment sur l'EP Nil Recurring. Cet album m'a donné précisément la même sensation. Ambitieux double album pourvu d'une production claire et précise, tout cela commence bien. Ce long morceau qu'est "The Incident" possède son lot de perles (The Incident avec son électro angoissante, Time Flies et son côté Pink Floyd assumé à 300%, ou encore le finish Circle Of Manias qui porte bien son nom). Au delà de ça l'album est fait d'une espèce de suite interminable de morceaux-remplissages qui peinent à avoir un réel intérêt. Joli mais on s'en serait passé. Le deuxième disque a le mérite de proposer des morceaux intéressants, plus "classiques", mais bien construits. On lui reprochera néanmoins de ne pas avoir de lien réel avec le premier disque, qui donne à nouveau le sentiment d'un remplissage pour dire "le premier disque c'est une seule chanson, mais on est ambitieux donc on a fait un double album".
Bref pour conclure cet avis, je dirai qu'après les avoir vu sur scène en novembre, j'ai trouvé ce que je n'aimais pas chez ces mecs : ils se regardent jouer. Je n'ai pas vu Porcupine Tree, j'ai vu Steven Wilson ou Gavin Harrison. Pour avoir vu Tool ou encore Ulver, le niveau des projections ou des éclairages était franchement faiblard et continuaient à me donner une impression de remplissage. Bref du gâchis parce que ces mecs sont pleins de talent.

Textures - Silhouettes - 12 / 20 Le 15/04/2010 à 12H24

Tout à fait d'accord avec la chronique. Tout ça est trop propre, trop lisse. Il ne manque pas de cerveau à Textures mais il manque une âme, un peu comme Klone en France à mon avis.
Bref ça sent le réchauffé de Mesh ou Devin Townsend, à ceci près que ces deux références n'ont plus rien à prouver. Meshuggah a vraiment atteint un truc immense avec Catch 33, et Devin Townsend, à l'image e Ziltoid par exemple, dépasse largement le strict cadre de la technique et du son propre, comme le pratique très bien, au passage, ces Hollandais de Textures.

Ufomammut - Idolum - 16 / 20 Le 12/04/2010 à 17H17

La prod est un peu faiblarde. Ça manque vraiment de puissance pour soutenir les compos. J'en ai encore plus l'impression depuis que je les ai vu en concert (Stigme, aïe !).
Sinon l'album est carrément bien foutu, avec son lot de perles. Eve est plus réussi je trouve.