Nile - Annihilation Of The Wicked - 15 / 20 Le 10/04/2013 à 19H56

Nile, ce combo si connu dans le domaine du Brutal Death Metal, en partie pour sa rapidité extrême et les influences égyptiennes qu'il met dans sa musique. Ce n'est pas un de mes groupes favoris, mais un des groupes que je respecte le plus, surtout pour leur batteur, George Kollias, cette machine surhumaine programmée pour blaster à un seul pied. Mais également pour Karl Sanders, leur guitariste/chanteur avec une voix très profonde et gutturale. Le reste du groupe est également très talentueux, mais moins que ces deux-là à mon goût. Bref, en 2005, les sphinx du Death Metal sortent "Annihilation of the Wicked", opus épique aux sonorités égyptiennes, qu'on entend dès l'intro, sur "Dusk Falls Upon the Temple of the Serpent on the Mount of Sunrise". Puis, les sitares et autres instruments orientaux font soudainement place à un death metal d'une brutalité rare et d'une rapidité unique. Les blasts pleuvent, les guitares hurlent, le chanteur s'efforce à faire entendre ses infra-sons, la basse, par contre, est très (trop) discrète.

Les titres sont loins des thèmes gore/putréfaction/cadavre du genre, rien qu'en les lisant, on le remarque : "Cast Down the Heretic", "Sacrifice Unto Sebek" ou "Chapter of Obeisance Before Giving Breath to the Insert One in the Presence of the Crescent Shaped Horns". Ce dernier est le titre le plus intéressant car la voix de Pazuzu (oui oui, celui du film "l'exorciste") se retrouve ici, accompagnés de chants utilisés pour l'exorcisme. Je trouve ce moment assez malsain car on a une sorte de breakdown très lourd au niveau du chant et de la batterie.

L'album a donc une qualité rare pour du Brutal Death : l'originalité, mais il est assez linéaire. Cependant, les compositions sont travaillées et pleines de bonnes idées, et donc de bonnes surprises. Les structures sont irréprochables, en fait, la répétitivité de l'album est son seul défaut, mais un défaut de taille, puisqu'un novice aurait de grandes chances de s'ennuyer, et de se perdre dans la complexité de ce disque.

Grâce à son originalité et à son efficacité, "Annihilation of the Wicked" décroche un 15/20. Cet album est une sorte de mélange entre du Death très brutal et "Saurian Meditation", le premier album solo de Karl Sanders, le hurleur du groupe. Bon travail.

Before The Dawn - Deathstar Rising - 20 / 20 Le 10/04/2013 à 19H55

2011, cette magnifique année riche en bonnes sorties, et la meilleure est sûrement celle dont nous allons parler maintenant, qui nous vient de quatre finlandais assez peu connus jusqu'à présent. Cette pure bombe sonique s'intitule "Deathstar Rising", et le groupe génial qui l'a produit se nomme Before the Dawn. Ils qualifient leur style comme du Death mélodique à tendances gothiques, mais c'est bien plus que ça, bien plus qu'une simple copulation entre Marilyn Manson et Amon Amarth, c'est un véritable chef-d'oeuvre, une tuerie énorme. "The First Snow" commence le bijou, guitare acoustique parfaite, et d'un coup "Winter Within" résonne dans nos oreilles avec un riff mélodique énorme, et une rythmique incroyable. Mélodies originales, basse très puissante, mais la chose la plus étonnante venant de cet album est le fait que le chanteur alterne les voix growlées et les voix claires (pas autant que sur un Opeth, mais la voix est beaucoup puissante). On en redemande.

Et on est servis, "Deathstar" commence directement avec une guitare chantante et mélodique, en gardant une rythmique épique et dévastatrice, le riff des couplets relève du génie. Cette chanson se fait plus brutale, et plus intéressante. Le refrain est tout simplement le moment le plus épique de la galette, le solo parfait, la basse admirablement bien composée, et l'originalité est à nouveau au rendez-vous. On se permet même un petit headbang.

"Remembrance" se veut plus dépressive, et plus sombre, ce qui prouve qu'aucune chanson ne ressemble à une autre, et que le groupe est unique. Les mélodies sont toujours présentes, en masse, et composées avec une grande intelligence. Le refrain est triste et accrocheur. On entend même des blasts sur "Unbroken", et là on se tape un gros headbang, et un bon pogo si vous êtes en concert. La composition relève une nouvelle fois du prodige. Mon titre préféré du CD.

Pour ne pas être trop répétitif, je généralise pour les autres. Des mélodies Dream Theater-iennes se font entendre sur "Judgement", "The Wake" est très épique et technique, notamment à la batterie. C'est aussi le titre le plus brutal. On aimera aussi un "Sanctuary" presque entièrement acoustique, car il y a des blasts à la fin et pendant les refrains. La voix est quasiment toujours claire. Sortez le tapis de prière pour les mélodies de "Butterfly Effect", titre encore une fois très original. On finit le tout avec "Wreith" et son refrain bizarre et ses guitares sèches. Un fade-out, et c'est malheureusement terminé.

De toute l'année 2011, malgré "Sounds of a Playground Fading" d'In Flames et "A Dramatic Turn of Events" de Dream Theater, sans compter les siamois "Ghost" et "Deconstruction" de monsieur Townsend, "Deathstar Rising" reste pour moi la meilleure sortie. L'originalité et l'intelligence des compositions offre à cet album un 20/20 largement mérité (note que je met rarement). Les titres sont dansants et épiques, absolument parfaits. Rien à dire.

Anathema - We're Here Because We're Here - 19 / 20 Le 10/04/2013 à 19H53

2010 ! Le meilleur album de cette année n'atteindra pas la note maximale, mais s'en rapproche beaucoup. Et on l'aura attendu, puisque après 7 ans d'absence les anglais d'Anathema reviennent sur la scène du rock progressif, mais ils ont une attitude différente, et une façon différente de penser. Car il faut le rappeler, le groupe jouait à ses débuts du Death Metal très dépressif et sombre avec des petites touches symphoniques, puis a dominé le Metal Atmosphérique jusqu'en 2003, où les chansons étaient très dépressives, mais tout cela est terminé. Car en effet, le groupe revient en 2010 sous les couleurs les plus claires, la joie la plus totale, et la sérénité qui leur manquait. Leurs précédents albums (notamment "Eternity", chef-d'oeuvre de 1995) étaient très froids et hivernaux, alors que ce "We're Here Because We're Here" s'annonce plus ensoleillé et jovial que jamais, rien qu'au niveau de la pochette, qui fait rêver, mais aussi au niveau musical.

L'album commence avec le meilleur titre, "Thin Air", qui monte en puissance petit à petit, grâce à une rythmique incroyable et une force inimaginable. Le titre se calme un peu, puis revient dans cette espèce de puissance musicale, cette euphorie pleine de soleil, cet agréable après-midi d'été, ce sentiment extatique qui parcourt votre corps, et ces choeurs féminins irrésistibles. Attention chef-d'oeuvre, allez vite écouter cette chanson.

Un piano, une voix très claire, c'est "Summernight Horizon" qui se déclenche. Un autre morceau d'une puissance énorme, beaucoup plus féminin et estival. Mesdames et messieurs, voici LE tube de l'été 2010, plus besoin de chercher dans votre pseudo-artistes de zouk à la con. Le sentiment que provoque cet album est assez indescriptible, on peut seulement dire que c'est un sentiment plutôt agréable, mais surtout planant. On vole au-dessus des nuages avec ça.

Pourtant, on a l'impression de descendre légèrement au début de "Dreaming Light", ballade pianistique amoureuse (ce qui quelque part m'embête un peu, mais bon, ce qui compte avant tout c'est la musique hein), mais ce n'est qu'une simple illusion passagère, car la puissance revient à la fin (OMG la parfaite combinaison entre la guitare et les claviers).

"Everything" poursuit le CD, la musique est beaucoup plus atmosphérique sur ce titre, et la voix féminine (celle d'un homme en fait, Ville Vallo du groupe HIM) est très présente. Le refrain est déchiffrable à la première écoute : "Everything is energy, and energy is you". Ensuite, un titre beaucoup plus progressif et reposant arrive, il s'agît d'"Angels Walk Among Us", avec son refrain puissant et accrocheur, en apportant tout de même une petite tristesse, même si la musique reste extrêmement ensoleillée.

"Presence" est une interlude progressive menant à "A Simple Mistake", qui est plus dans la veine de "Summernight Horizon", mais beaucoup plus planante et progressive (les fans de vraie musique vont adorer). "Get Off, Get Out" est le titre relax, pour les amateurs de Ghost, de Devin Townsend. "Universal" est le sommet final de la puissance, avec la fin tellement amplifiée que ça fait mal aux oreilles. Et "Hindsight" est le formidable retour à la réalité, avec ses solos magnifiques.

L'album est également très original, personellement, j'ai jamais eu l'occasion d'écouter de la musique de la sorte avant. Ce voyage récolte un 19/20, pas volé. Merci aux frères Cavanagh, et aux autres d'ailleurs, pour cette heure majestueuse en leur compagnie.

- Ballade Cuntre Lo Anemi Francor - 19 / 20 Le 10/04/2013 à 19H51

Amis de la poésie bonjour. Dans les contrées maudites de la France médiévale se cache un groupe de Black Metal franchouillard qui vaut son pesant de cacahuètes, dénommé Peste Noire. Nous allons aujourd'hui nous intéresser à leur album "Ballade cuntre lo Anemi francor", un album aussi rance que les fruits pourris servis aux gueux, un album qui pue la haine et la crasse. Bref, un régal.

Pour commencer, petite parenthèse sur l'artwork de cet immonde opuscule. Une seul couleur dominante : un vert moche et sale, avec un dessin représentant un ménestrel. Voir le logo du groupe suffit à résumer l'album : des croix renversées, un pentagramme satanique, le chiffre du Diable. Vous allez être servis en saleté.

Niveau sonore, c'est le chaos absolu. Son crade et hyper-saturé, batterie simple mais cohérante avec le reste, basse presque inaudible. Et pourtant, dans tout ce ramdam musical, on trouve de magnifiques mélodies, des riffs ingénieux, et un chant excellent pour le genre. On aura même le droit à quelques chants militaires, des exhortations nationalistes et des solos merveilleux. Le tout est bien orchestré, certes mal produit mais rempli d'émotions (ce qui est finalement le plus important).

Nous avons donc ici un album sincère, extrêmement ingénieux et totalement jouissif. 19/20.

Devin Townsend - Ghost - 16 / 20 Le 10/04/2013 à 19H48

Le moment est venu d'en finir. Mais pas de façon bourrine comme Devin avait l'habitude de le faire, bien au contraire ... Cet album est tout simplement unique, certes il se rapproche de la musique New Age et du chill-out, mais il a ce plus, cette chose, qui fait qu'on n'écoute pas Ghost comme un simple CD de relaxation. Je suis désolé mais je vais devoir faire du track by track sur celui-ci, tant sa beauté est immense et son style inclassable.

On commence avec "Fly", qui justement nous donne des ailes, rythme lent, batterie jazz, flûte, effets sonores, guitare acoustique, et la voix envoûtante de Devin, qu'on avait que très peu entendu jusque là. Vraiment la meilleure façon de décompresser, dès les premières minutes, on comprend que cet ablum est l'opposé de Deconstruction, aussi bien par son artwork extrêmement naturel que par cette musique ... indéfinissable. Les mots ne suffisent pas, écoutez-le, vraiment, écoutez-le ! Vous allez vous sentir bien, surtout si vous êtes dans une mauvaise période.

Vient ensuite "Heart Baby", pour moi le titre le plus doux et le plus relax de ce joyau musical. On commence tout doucement avec une guitare acoustique, puis le clavier, la flûte rejoignent le mouvement. Mention spéciale au passage à 1:54, le plus tranquille et envoûtant de l'album, il vous plongera dans les abysses les plus profondes de votre âme, vous rappellera les meilleurs souvenirs de toute votre vie, vous mettera dans un état quasi-extatique, euphorique, joyeux également. Voyage dans l'infini garanti.

Puis d'un coup retentissent des arpèges de guitare accompagnés d'une flûte, vous ne vous en doutez pas, mais le chef-d'oeuvre de l'album commence, et il a comme nom "Feather". Je vous conseille d'ailleurs d'aller voir la vidéo sur Internet, avec les images du film "The Lovely Bones". Car impossible de ne pas mettre d'images sur cette chanson, vécues ou inventées. La joie est telle et les voix féminines tellement ensorcellantes, que vous ne pourrez pas retirer votre casque, à moins d'être un humain sans aucun goût, car il faut le dire, c'est de la bonne musique. Le refrain est prenant, les voix aiguës de Devin avec le clavier sont originales et captivantes. A 4:30 commence vraiment la musicothérapie. Instruments à vents en tout genres, les voix féminines sont maintenant seules, Devin est derrière sa guitare, sa basse et son clavier. Car oui, sur cet album (comme sur les autres d'ailleurs), il s'occupe du chant, de la basse, de la guitare, et des claviers. Rien que ça. Le ton devient plus dramatique vers la fin.

Mais ça ne dure pas, car "Kawaii" commence, et ce titre est pour moi celui qui se rapproche le plus de la pochette, et il fait effectivement penser à Kawaii, l'île au Nord de l'archipel d'Hawaii. Palmiers, soleil couchant et vagues au programme. En 3 minutes seulement. Guitare, chant et quelques claviers discrets seulement. Chapeau bas, l'ambiance est définitivement créée.

Un passage ambient commence, avec la voix de Devin, et celle de Katrina Natale, car il faut la citer tout de même, elle fait partie intégrante du CD. Il s'agît de "Ghost", la chanson-titre. Puis un rythme jazz sympa arrive, avec choeurs et guitare. Et le même refrain pendant toute la chanson : "How about a body at moonlight, how about a body at home, how about a body at moonlight, how about a body alone" puis d'autres plans suivent : "I don't want to bother your moonlight, I don't want to bother your soul, say, cold, cold, cold ..." Les paroles sont fournies en achetant Deconstruction, puisqu'elles ne sont pas présentes sur le livret de Ghost, qui ne contient que des images prises dans la nature tropicale. Ambiance jungle donc.

"Blackberry" est plus accessible, plus nostalgique aussi, plus ... adolescente. Rapport avec celle de Devin ? On pourrait le penser en regardant les paroles : "Young love, it's all the blackberry wine". Au début de la chanson on peut entendre les grenouilles, que l'on avait déjà entendu sur la chanson "Hypergeek", de l'album Synchestra, sorti en 2006, quand Devin se droguait toujours. Encore les grenouilles, et "Monsoon", chanson acoustique commence. Pas de chant sur celle-ci, juste le repos, encore une fois. Et la flûte.

Etant en manque de vocabulaire, je vais généraliser sur les chansons restantes, déjà parce que je les aime moins, même si elles sont énormes, donc je préfère les décrire généralement. Cette partie étant beaucoup plus ambiente que le début de l'album, les guitares sont plus rares, les chants plus lents, la réverbération est plus forte. Les claviers sont beaucoup plus présents en revanche. Reste la chanson "Radial Highway", la chanson bonus, uniquement sur Internet ou sur iTunes. Plus industrielle, plus étrange, elle ressemble plus à "Ghost 2", (voir à la fin de la chronique de Deconstruction). C'est sur cette note bizarre que se termine notre édition spéciale de Ghost. Le voyage est terminé.

Alors que peut-on retenir de ces 79 minutes (72 pour l'édition normale) ? Eh bien que Devin a profondément changé, même si on pourrait penser le contraire en écoutant le chapitre précédent, Deconstruction, véritable hymne au chaos. Mais on retrouve aussi un artiste profond, soucieux de la qualité de sa musique, plein de sentiments, mais également très polyvalent. De plus, je rappelle que Ghost est vendu avec Deconstruction (même si on peut les acheter séparément comme moi). Ce CD mérite un bon 16/20, car encore une fois, le créateur de Ziltoid l'omniscient a su faire preuve d'originalité et de créativité. Je ne regrette pas d'avoir payé 19€ pour ça.

Devin Townsend - Deconstruction - 16 / 20 Le 10/04/2013 à 19H47

Nous revoici donc en 2011, avec un double album (et même triple album, on le verra tout à l'heure), en ce mois de juin (yeah, le mois où je suis né). Et trois slipcases, l'une très métallique et bizarre, celle de Deconstruction justement, et une slipcase très naturelle et belle, celle de Ghost, le chapitre suivant. La troisième est en réalité celle du coffret Ghost + Deconstruction intitulé "The Calm and the Storm", vous pouvez le trouver à 28€ à la FNAC de Dijon, ou dans un magasin Cultura. 10 titres s'offrent à nous, avec 76 minutes au compteur (pour l'édition spéciale, que je possède). Une pochette totalement folle et sombre, attendez-vous à du chaos les enfants.

Car effectivement, cet album est la définition même du mot, ou plutôt de la notion du chaos. Du début relax et indus de "Praise the Lowered", à la fin sympho et bizarre de "Ho Krll", la chanson bonus de cet album. Je vais brèvement décrire ce CD, sans toutefois faire du track by track. Donc on commence avec "Praise the Lowered", qui parle d'alcool, de vin, probablement l'ancien alcoolisme de Devin, et aussi de drogues, de coke, et de marijuana, toujours en rapport avec le passé addictif et fou de Devin, le musicien hyperactif venu des ténèbres. Les beats indus du début sont très relax, un passage vers 2:30 très planant, ensuite, explosion de violence : le chariot brûlant et déjanté de Deconstruction est lancé, et fonce à toute vitesse vers l'Enfer le plus noir et le plus chaotique. Pourtant, un moment de calme apparaît, c'est le début de "Stand".

"Stand", qui justement commence doucement, se termine pourtant en symphonie du Death Metal, car l'invité sur cette chanson est ni plus ni moins : Mikael Akerfeldt ! Oui oui, le guitariste/chanteur d'Opeth, qui a récemment quitté Bloodbath, pour des problèmes de growl. Pourtant, la voix est tellement efficace, sur ce titre, tellement puissante et violente, qu'on ne peut résister. Un passage plus calme vers les 6 minutes, et on repart à 7:35. "Juular" suit, le tube de l'album, court et simple, avec encore une fois un couplet plutôt calme, et la voix d'un vieux necrophile enragé prend le relais pour un refrain du tonnerre ! (tiens, il me semble avoir déjà utilisé cette expression pour Addicted)

J'arrête le track by track dès maintenant, car les 4 pistes suivantes sont impossibles à détailler, tant le chaos est sans limite, tant cette partie de l'album est malsaine, et incroyablement folle. Donc en gros, des grosses orchestrations, des guitares et des basses enragées, des blasts surhumains, sans toutefois faire du Brutal Death linéaire et sans intérêt (cf Colonize the Rotting "Composting the Masticated"). Les invités sont toujours plus incroyables, notamment Joe Duplantier du groupe Gojira. On retrouve le riff de "Stand" sur "Planet of the Apes". Un passage intéressant à la fin de "The Mighty Masturbator", puisqu'une chorale bizarre chante pendant que Ziltoid (oui oui, l'alien buveur de café) déclame un discours tel un maître de cirque. Je vous avais prévenu, sa folie n'a pas de limites.

"Deconstrcution", le morceau phare :you don't say?: de cette gifle énorme, cette machine de guerre, cette bête infame qu'est Deconstruction, arrive, et commence par ... Devin qui défèque. Et oui, rien de mieux que de placer le bruit de ses propres déjections sur un CD. Il est question de cheeseburgers, de bière, de sexe et de viande, et Devin nous rappelle à la fin de la chanson qu'il est végétarien. Ca blaste dans tous les sens, les orchestrations pullulent. Mais il est temps d'en finir, c'est pour ça que vient ...

"Poltergeist", le dernier morceau de l'édition normale. Devin crie : "Let's finish this, now!" Et le morceau est parti, d'ailleurs c'est le seul où aucun invité est présent, du moins au niveau du chant. Mais ne vous croyez pas hors d'affaire, le massacre continue, ça hurle, ça bourrine, encore et encore, jusqu'au cri final : "STAAAANND!!!" Et l'album s'arrête, brutalement. Puis vient la bonus track, "Ho Krll", calme, indus et ambiente, qui fait office d'épilogue. Au bout des 10 morceaux, on est lessivé, fatigué, bref déconnection du monde totale. Bravo, vous en êtes venu à bout !

Blague à part, ce CD mérite bien un 16/20, par son originalité et sa violence, en restant musical hein. Il plaira à tous les fans de SYL, et aux curieux en général.

Si vous achetez cet album, vous obtenez également un code permettant de télécharger "Ghost II", et les paroles de "Ghost". Etant donné que "Ghost II" est donné avec cet album, je vais le chroniquer maintenant.

Un bruit d'orage, puis une basse, la même pendant tout le morceau, et des voix, relaxantes, nous envahissent, c'est "Drench", le premier titre sur 4 de ce Ghost 2. Suivent ensuite deux morceaux aussi acoustiques que reposants, "Fall" et "Mend". Ils ont un pouvoir de méditation très fort.

La dernière chanson de ce MCD (mini CD) est "Watch You", une ballade amoureuse, plus commerciale, avec une batterie. Et à la toute fin, surprise, en acoustique, on reconnaît le riff de "Stand", déjà repris sur "Planet of the Apes". Et ça se termine, lentement, mais magnifiquement, de façon majestueuse.

En conclusion, ce petit bonus est bien relaxant et reposant. Même si je préfère "Ghost" pour ma part. Celui-ci est certes moins complet, mais tout aussi efficace. 14/20, parce que pour un complément, ça vaut son pesant de cacahouètes.

Devin Townsend - Addicted - 19 / 20 Le 10/04/2013 à 19H46

Re-voilà donc Devin sur un nouvel opus qui s'annonce plus coloré que jamais, du moins c'est ce qu'on pense en voyant d'abord la slipcase. Et c'est vrai, de nouvelles couleurs, de nouveaux horizons s'étendent sur la musique du DTP : notamment le fait que la chanteuse principale de l'album soit Anneke van Giersbergen, et que les musiciens aient changé (évidemment Devin est toujours là).

Les chansons en général sont plutôt heavy (excepté "In-Ah!", ballade acoustique tranquille, accompagnée d'un piano). Tous les titres des chansons se terminent par un point d'exclamation, petit détail. Les batteries sont parfois synthétiques (comme sur le refrain de "Bend it Like Bender!", très efficace, et chanté par Anneke donc). Je vais essayer d'éviter le track by track, même si c'est difficile sur ce genre de CD.

Donc la voix de Devin apparaît tout de même, mais souvent dans les passages violents. Encore une fois, l'exception est "In-Ah!", mais aussi dans le début de "The Way Home!". Les paroles sont plutôt philosophiques, mais pas du tout en rapport avec l'artwork de la pochette je trouve.

On le pardonne, la musique est tellement bien écrite qu'on s'y perd. La fin d'"Addicted!" dure presque 2 minutes de fade-out après un passage rythmique étrange. On dirait un peu la musique de Devin quand il se droguait, mais il y a toujours un truc en moins ... ce grain de folie ... cette coupe de cheveux bizarre. Blague à part, Addicted se révèle être un album de très bonne qualité niveau composition, mais aussi niveau interprétation, surtout le chant divin d'Anneke, et avec une production du tonnerre de Brest.

L'album est aussi sûrement le plus moderne et actuel de tous les travaux du monsieur : utilisation de samples, comme sur "Bend it Like Bender!" avec la phrase de Bender "Game over losers I have all the money", mais aussi dans les thèmes, bah justement gardons le même exemple, "Bend it Like Bender!" est bien sûr une référence à Bender, le robot rigolo de la série animée Futurama, du même créateur que les Simpson au passage. Revenons à nos moutons.

Dans cette galette pleine de bonnes surprises, on trouve notamment une reprise d'"Hyperdrive", chanson apparue d'abord sur "Ziltoid the Omniscient", l'album parlant de cet alien buveur de café. Ici, elle est chantée par ... Anneke (si on s'y attendait). Très puissante, plus moderne, cette nouvelle version a complètement rajeuni la première. "Numbered!" sonne plus années 90, et c'est encore plus énorme, plus puissant.

J'aimerais revenir une dernière fois sur "Bend it Like Bender!", chanson phare de l'album (elle a mérité un joli clip en japonais d'ailleurs), car en concert, c'est un rituel assez particulier. Déjà, elle est souvent jouée en fin de setlist, voire en rappel, et pour une raison bien simple : on se déchaîne complètement ! Devin invite une cinquantaine de personnes sur scène, pour venir danser et "to have some Bender". Un exemple ici : http://www.youtube.com/watch?v=pT15ILSys7Y

Conclusion : Un très bon disque qui prouve une fois de plus le génie créatif qu'est Devin Townsend. Il mérite un bon 19/20, largement. Par l'originalité et la beauté de ses compositions, ce disque monte très haut dans mon estime. Merci Devin, une fois de plus.

Devin Townsend - Ki - 16 / 20 Le 10/04/2013 à 19H44

Cet album est déjà plus acoustique et moins hardcore que les précédents DTB. Pourtant, après quelques écoutes, on remarque que Devin a tout de même gardé le même esprit que pendant la période où il se droguait.

Justement, voici le contexte "historique" de l'album : Après "Ziltoid the Omniscient" en 2007, à la naissance de son premier enfant, Devin a décidé de faire un très long break, d'arrêter la marijuana et l'alcool. Il disait même ne plus croire en l'industrie du disque, et qu'il composerait sa musique seul, chez lui. Il eut beaucoup de mal au départ, car il n'était plus sous l'emprise des drogues. Mais avec le temps, en 2 ans, pas moins de 60 titres furent composés, dont les 13 qui composent le premier album de sa série, le DTP.

Le Devin Townsend Project est un concept qui consiste en une tétralogie (donc 4 albums). Les albums sont vendus avec des slipcases, le logo du DTP dessiné de différentes manières. Les 4 albums composant la tétralogie sont "Ki", "Addicted", "Deconstruction" et "Ghost".

Niveau musical maintenant, Les guitares sont très généralement clean, ou légèrement saturées, et les passages violents sont rares (sur "Disruptr" et "Heaven Send" notamment). L'album reste progressif, mais une chose a changé : le chant. Voix claire, plus de "chant de cygne", mais quand même quelques énervements (rien de grave en ce qui concerne les fans de SYL, on verra ça sur Deconstruction).

Les titres simples (caractéristiques de Townsend) sont toujours présents : "A Monday" est une suite d'arpèges lents pendant 2 minutes, ou encore "Quiet Riot", un oxymore acoustique, et court, car "l'émeute silencieuse" ne dure que trois minutes, en incluant un silence de 30 secondes à la fin, qui mènent à la piste cachée, "Demon League".

Ché Aimee Dorval vient chanter sur "Gato", rythmique et classique, mais tout à fait agréable à écouter. La fin de "Ki" (le morceau, pas l'album) est le moment le plus fort du CD, une guitare acoustique avec bruits industriels et chant.

Et le moment le plus violent de l'album se situe à la toute fin de "Gato", avec le "beware the bad people, everything's evil" si j'ai bien pigé, hurlé. Mais rien de grave encore une fois, on est loin de la violence de City. L'album est très polyvalent, car il y a aussi des moments très calmes, comme sur "Lady Helen", une ballade acoustique relaxante avec des claviers lointains. "Terminal" est une magnifique chanson également. Mais vous n'avez rien vu, "Ghost" est beaucoup plus calme.

Il nous reste l'artwork, très vert (rapport avec la passion de Townsend pour l'écologie ?) et ancien pour la slipcase, tandis que la "vraie" pochette est en 3D, avec des superbes photos du DTP en 3D aussi, et les paroles sont sur un papier calque avec la signature de Devin à la fin. Beaucoup de goodies donc.

En conclusion, un album extrêment calme, même si certains passages sont plus violents, cet album est le résultat de la cure de 2 ans qu'a pris Devin. Même si pour moi c'est le pire de la tétralogie, il reste tout à fait honorable et écoutable, je lui donne un bon 16/20. Le temps de Ziltoid est définitivement terminé.

Ses prochains concerts
Aucun concert à afficher