Danny Brown - Atrocity Exhibition - 17 / 20 Le 21/01/2017 à 14H28

Dans cette époque post-Kendrick Lamar (merci à lui d'avoir rouvert la voie) qui voit le retour d'une certaine exigence de qualité jusque tout en haut des charts Hip-Hop US; où même un trololothug mainstream comme YG se met à essayer d'arrêter de chier des torrents de tracks décérébrées avec pas mal de réussite, un mec résiste encore et toujours à la normalisation.

Danny Brown continue de tracer sa route et vous emmerde. Toujours plus fort, toujours plus loin. Il pète un game dont il n'a vraisemblablement rien à carrer, fout un énorme coup de pied dans sa propre discographie, comme si rien de ce qu'il avait pu faire jusqu'à présent ne comptait. Il y a pourtant un lien évident entre un "Old" vieux de 3 ans et ce nouveau brûlot mais, rien à faire, il va trop vite pour tout le monde. Même Warp Records qui signe cet ovni (qui d'autre?) n'a pas encore tout à fait réalisé ce qu'il vient de faire au paysage Hip-Hop je pense.

Venez le chercher.

Dope Smoker - Marijuana - 16 / 20 Le 18/07/2016 à 20H06

Mais complètement, c'est un peu ce qui fait son charme d'ailleurs.

Lycus - Chasms - 14.5 / 20 Le 09/03/2016 à 20H47

De l'art délicat du Funeral Doom, genre casse gueule au possible où l'on bascule aisément du génie au remplissage inutile. Lycus, heureusement, ne fait pas partie de la seconde catégorie. Chasms est indéniablement un bon - voire un très bon - disque par moments.
La faute peut-être à une approche assez atypique et très "cold" du genre plutôt intelligente qui fait ici son petit effet. Néanmoins l'ensemble semble perfectible: les américains auraient probablement à gagner en épurant encore un peu leur mixture pour laisser leurs particularités s'exprimer. Less is more comme on dit.

Perturbator - Dangerous Days - 16 / 20 Le 09/03/2016 à 20H35

Une bien belle bête cet album. Ca pue le stupre, la moiteur urbaine et le danger à l'ancienne et sans fioriture.
On aurait pu en rester là et se retrouver face à un gros moment Nutella mais, non, le garçon a su insuffler à ses créations une dose de modernité et d'authenticité véritable qui rend le truc incroyablement vivant et prenant. Enorme oui pour ce disque qui ne vieillira déjà plus.

Kaaris - Le Bruit De Mon Ame - 9 / 20 Le 06/02/2016 à 15H15

Un peu le même son de cloche que chez LKJHEZVD ici. Dur de nier le travail du mec et la cohérence de son univers, la solidité des prods... mais le résultat final me dépasse complètement. Je trouve tout le délire désespérément vain et que la forme désert le fond dans les grande largeurs.
Je suis peut être vieux con sur les bords mais toute cette frange du Hip-Hop lancée dans la course à la punchline et qui semble broder tout le reste autour me laisse au mieux insensible, au pire m'agace profondément (c'est ici le cas).
A ce rythme L'Ombre Sur La Mesure, Le Combat Continue ou encore Détournement de Son ont encore quelques belles années avant que l'on vienne les emmerder. Le Hip-Hop n'est certes pas mort, contrairement à que l'on a pu entendre, mais si une chose est certaine c'est que son salut ne viendra de toute façon pas de Kaaris.

Nadra - Allir Vegir Til Glötunar - 15.5 / 20 Le 06/02/2016 à 14H38

Marrant ça fait quelques temps que le groupe traîne dans un coin de ma disco et il venait justement de reparaître sur sur le haut de la pile de trucs à écouter aujourd'hui.
Ceci dit, ce premier long est en effet un vrai disque BM aventureux comme on les aime. Effectivement assez "classique" sur la forme (je ne sais plus trop ce que ça peut vouloir dire dans un genre aussi changeant) mais racé et mélodique à souhait et, surtout, extrêmement sensible. La denrée est désormais de moins en moins rare dans ce genre d'oeuvre mais Naðra en fait usage avec un naturel désarmant sans sacrifier la puissance de ses compos ni les torde dans tout jusqu'à ce que le résultat colle à l'intention.
De l'intérêt d'une interprétation travaillée au service du propos, en somme.

Vivement le live.

Ignite - A War Against You - 11 / 20 Le 02/02/2016 à 19H36

Mon dieu que ce retour peu fracassant est innofensif et propre sur lui!
Rien d'horrible loin de là, surtout qu'après 10 ans de silence studio et l'escapade du sieur Zoli chez les très fatigués Pennywise il y avait de quoi s'attendre au pire. Non ça ne fonctionne tout simplement pas car ce disque est assez quelconque tant en termes de compos que de production (virez moi le peintre en charge de ce mastering, par pitié). Enfin toute cette gentillesse laissera surement un peu plus de temps au monsieur pour faire ses speechs entre deux morceaux live sans trop casser la dynamique. C'est toujours ça de pris.

Sorti par un autre groupe, on passerait d'ailleurs probablement devant sans même y prêter attention. Même joueur joue encore. moi en attendant je relance A Place Called Home.

David Bowie - Blackstar - 17.5 / 20 Le 26/01/2016 à 20H01

Un disque aux airs de bouquet final éblouissant mais à la trajectoire néanmoins étrange dont l'écoute m'évoque le I'm New Here d'un Gil Scott-Heron - héros maudit et visionnaire de la Black-music - pratiquement revenu d'entre les morts en 2009 avant de disparaître après un baroud d'honneur étincelant qui redistribuait les cartes en une petite demi-heure au bout de quarante années d'une carrière aussi riche que chaotique. Un album novateur, puissant, lucide, inattendu et hors du temps, propulsé par les derniers souffles d'un interprète jamais plus en état de grâce que là où il avait finalement toujours excellé: en défricheur, loin de sa zone de confort.

L'ingrédient principal de ce Blackstar n'est autre que Bowie lui même - ou eux-mêmes. Le Thin White Duke est plus que jamais omniprésent et omnipotent, à la fois combustible et objet d'une oeuvre où se superposent plus que jamais et pour la dernière fois chacune de ses milles incarnations. Bowie est ici partout mais demeure insaisissable, et nous laisse finalement perdus dans un labyrinthe de glaces que son inventeur vient de quitter en en emportant les secrets. Belle sortie l'artiste, surtout ne change jamais.

Refused - Freedom - 9 / 20 Le 08/08/2015 à 11H22

Le disque buvard de TSOPTC et Songs to Fan the Flames of Discontent, joué avec la virulence de The Lost Patrol.

C'est triste à dire mais toute considération extra-musicale mise à part j'ai la désagréable impression d'avoir déjà tout entendu ailleurs au cours de ces dix dernières années à l'écoute de ce disque. En mieux. Même si les circonstances du retour et l'expérience du live le laissaient pressentir ça fait bien chier. J'ai beau faire le maximum, impossible de rester indulgent.

Rather be Dead, ouais.

Chaos E.T. Sexual - Ovna - 15.5 / 20 Le 17/05/2015 à 12H16

Le papier tape juste. J'ajouterai pour ma part un léger glissement des sonorités vers un groupe non cité dans les influences mais qu'il me semble difficile d'occulter: les géniaux noiseux de Hint.

Je me fourvoie peut être totalement mais c'est la première impression que ce disque m'a toujours laissé, et elle perdure encore aujourd'hui. Volontaire ou pas, c'est en tout cas bien joué puisque cela permet au trio d'élargir son vocabulaire musical et, certainement de s'ouvrir une voie pour se sortir un peu de l'ombre de Godflesh, le nom qui revient devant tous les autres au moment d'évoquer Chaos ET Sexual.

Slugdge - Gastronomicon - 15 / 20 Le 19/02/2015 à 19H14

Très bon disque en effet. Trop peu d'écoutes encore mais bordel quelle fraîcheur et quelle liberté de ton au service de la puissance!
Je valide pleinement.

Morbus Chron - Sweven - 17 / 20 Le 02/01/2015 à 16H30

Sergeant Thunderhoof - Zigurat - 15.5 / 20 Le 02/01/2015 à 16H29

Baton Rouge - Totem - 16 / 20 Le 02/01/2015 à 16H28

Pallbearer - Foundations Of Burden - 17 / 20 Le 02/01/2015 à 16H28

Jessica93 - Rise - 17 / 20 Le 02/01/2015 à 16H26

Forus - Lights - 13 / 20 Le 30/07/2014 à 19H54

Chouette disque en effet. Un peu trop foutraque et produit par instant mais qui a au moins cet immense mérite de nous remémorer le Strung Out de la grande époque sans avoir à rougir... ni en atteindre l'excellence (un peu comme les Chicagoans eux mêmes désormais). La filiation est d'une évidence telle qu'il est par moments un peu difficile de se faire une idée sur le disque en tant qu'oeuvre originale. Preuve de qualité ou handicap, toujours est-il que Forus parvient à accoucher d'un disque aboutit qui, s'il gagnerait à prendre un peu ses distances avec ses références, montre déjà suffisamment de gages de solidité et de personnalité pour se faire remarquer sur et hors une scène malheureusement un peu à la peine.

Modern Love - Small Stone - 14 / 20 Le 30/07/2014 à 19H32

Tout d'abord il y a la référence aux Wipers qui va bien direct en entrée d'article. Jackpot. Puis, derrière la carte de visite, il y a surtout ces quatre titres qui ont ce qui manque à tant d'autres formation: la spontanéité et la hargne au service de mélodies simples désarmantes de justesse. Restera à transformer l'essai en long former et à dégrossir un peu le son et on tiendra certainement avec Modern Love un des gros instants fraîcheur de l'année (à venir?)

Power Trip - Manifest Decimation - 16 / 20 Le 06/11/2013 à 20H16

Je me souviens encore de cette foutue démo il y a cinq ans de ça. A l'époque le groupe impressionnait déjà à défaut de montrer une maîtrise à toute épreuve, peu aidé qu'il était, il est vrai - par une prod playskool qui fleurait bon la grosse dèche et le bricolage maison.

Puis pour être honnête j'ai totalement laissé tombé le groupe. Iron Age avait sorti son très bon The Sleeping Eye à une époque où Crossover Thrash et succès rimaient encore essentiellement avec Municipal Waste et un peu enterré mon intérêt pour leurs (très jeunes) voisins. Imaginez un peu la bonne surprise lorsque je retombe par hasard sur les premiers extraits de Manifest Decimation il y a quelques mois ça car ces types sont devenus tout simplement énormes.

On lit ici et là beaucoup de références à la scène crossover thrash originelle au moment d'évoquer ce LP. A raison. Mais ce qui fait l'immense force de Power Trip en 2013 c'est que si le groupe, qui vient bien plus du Hardcore que du Thrash, doit beaucoup à ses aînés aux cheveux longs ("Conditionned to Death" par exemple), oublier Integrity en route serait une énorme connerie. Car non content d'être féroce, bardé de killer-riffs et de refuser tout temps mort sans jamais flirter avec la zone rouge, Manifest Decimation se cape d'une aura de haine glaciale, directe et déshumanisée qui le fait allègrement passer de la troupe des gentils revivalistes à la cour des grands. Il suffit d'encaisser "Hammer of Doubt" en clôture du disque pour le comprendre immédiatement.

La branlée inattendue de l'année.

Jungbluth - Part Ache - 16.5 / 20 Le 04/10/2013 à 21H31

Déjà adepte d'Alpinist et extrêmement convaincu par l'EP daté de l'an dernier je ne peux que m'incliner face à ce premier long et abonder dans le sens de notre Falbala.

Jungbluth, sur un créneau pas tout à fait désert du fait du renouveau d'une certaine idée du Hardcore et des relectures et évolutions diverses du genre qu'il a entraîné ces 7-8 dernières années ne fait rien de plus ou de foncièrement mieux que pas mal de groupe se réclamant ouvertement des restes des scènes Néo Crust/Skramz/Postmachin. Les allemands auraient même plutôt tendance à en faire moins. Less is more, ouais. Exception faite de l'énergie brute qui propulse absolument chaque instant de Part Ache.
Moins de codes, moins de prod', moins de prétention, de je m'enfoutisme mais des litres de sueur, de sang, de sirop pour la gorge et des milliers de bornes d'asphalte avalées avec ce qu'il faut de convictions pour ne pas virer dans la professionnalisation. Etre un groupe virulent est aisé, tellement qu'on en bouffe des palettes entières chaque jour. Etre plus que ça, marquer durablement est une toute autre histoire.
Part Ache est à vif, nu de toute protection et s'encaisse tel quel, littéralement. C'est sale et ce disque est une véritable mission suicide. L'avenir nous dira si Jungbluth s'en relèvera pour venir à nouveau nous ébranler mais en attendant, Part Ache n'en finira du coup peut être jamais de m'évoquer All The Footprints You've Ever Left and the Fear Expecting Ahead (Envy).
Autre Graal, autre pays et autre époque, certes, mais il y a ici ce quelque chose d’incroyablement serein, humble et honnête et pourtant si profondément désespéré, abattu sans jamais être tout à fait résigné que la même lueur d'espoir vacillante semble s'échapper de tout ce gris. Car c'est bien vers celle-ci que tend Part Ache. Sinon à quoi bon?

Jungbluth, une parenthèse qui vous veut du bien.