Drogué, complètement drogué à cet album. Il est abouti, puissant/planant et s'écoute en boucle inlassablement. J'avais pas entendu d'aussi bons Hits depuis longtemps "Leathers","Tempest" et "Rosemary" en tête. Plus Deftones avance et plus je les suis davantage. Ils ont trouvé leur son à eux, à nul autre pareil, et ce son devient petit à petit mon son, mon atmosphère, ma vie quotidienne. Tout ce qui sort aujourd'hui que ce soit dans le métal, le rock, l'électro, etc... n'arrive jamais à atteindre ce que peut me donner Deftones. Longue vie à eux!

Le moindre murmure proféré, le moindre son amplifié, la moindre mélodie enlevée sortant de la boîte à musique Deftones me soulève le coeur et l'âme. Cette nouveauté ne déroge pas à la règle et m'inonde les tympans de volupté.

Je tiens dans mes mains l'oeuvre d'art que s'était imaginé créer chino en écoutant dans sa chambre d'ado un certain violator de Depeche mode ou encore un garlands de Cocteau twins.

Je tiens dans mes mains un condensé brut de l'esthétique deftonienne se prononçant en deux mots doux à l'oreille Diamond Eyes. Un écrin, un travail d'orfèvre. Quoi de mieux que cet artwork pour symboliser l'apesanteur des cordes lourdes et la légereté évanescente des modulations de voix de chino.
L'album se veut court et dense, à la fois suspendu dans le temps (parenthèse post-chi cheng?) et bloc solide et cohérent (comme souvent après une écoute prolongée et intensive d'un album de Deftones). Ayant entendu le bonus "ghosts" sur internet, je regrette que cette chanson ne figure pas dans l'album; cela lui en aurait été que plus bénéfique encore, et lui aurait sans doute valu un 20/20 à mes yeux, étant un inconditionnel des longues pistes planantes.

Mon lecteur cd me joue des perles, déjà prêtes à figurer aux côtés de mes amies "bored","fireal","dai the flu","passenger","pink maggit","deathblow",'lucky you" et "kimdracula", elles possèdent un charisme affolant et libèrent une énergie jusqu'alors insoupçonnée, elles sont le coeur palpitant et vibrant de cet album, elles se prénomment "Prince" et "Beauty school".

L'imagerie mentale qui en découle est poignante; elle invite l'auditeur à une ballade en terre inconnue peuplée de bruits sombres produits en échos lointains, mais cette terre finit par prendre la forme d'un monde intérieur propre à nul autre qu'à soi. Lieu tant désiré, qu'on avait l'impression d'avoir un temps perdu la trace, lieu pour lequel rien au monde ne saurait nous le faire quitter car on butterait de nouveau face à une réalité fade et manquant cruellement de cette émotion qui transpire à l'intérieur de notre terre promise DIAMOND EYES.

Je tiens en mes mains l'album que j'attendais avec nervosité depuis si longtemps, l'album que j'avais rêvé avoir sans en avoir eu encore conscience, l'album de Deftones promis à l'état de culte.