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Eurockéennes 2005 - Dimanche 03 juillet Belfort

Le 03/07 :

 

13h20 : Arrivée sur le site bien avant l’ouverture des portes afin de mettre en ligne notre report pour nos lecteurs métalorgiens. Comme la veille, le site de Malsaucy est encore désert.  Enfin presque. Les techniciens préparent les scènes ; les multiples cuistos des stands tartiflette-kebab-pâtes-sandwiches-bouffechinoise-mexicaine-churros-crêpes-gauffres-bonbons embaument l’air d’un gras écoeurant mêlé à l’odeur des toilettes sauvages (mélange très caractéristique des Eurocks, proche de celle d’un poulailler géant) ; les jeunes volontaires finissent de nettoyer les immondices qui s’accumulent devant la grande scène (une chaussure, des bières, des bouteilles, des pulls, des boules quiès,…)… Un travail nécessaire mais un effort vain étant donné le civisme tonitruant des festivaliers qui, on peut en être sûr, laisserons l’endroit dans le même état quelques heures plus tard. Les premiers ivrognes ne sont pas encore là que déjà les pompiers sont prêts. Nous on file dans le bus presse pour vous raconter tout ça.

15h30 : Cette journée de festival commence avec la conférence de presse du duo Kas Product reformé pour l’occasion (qui cela dit accepteraient de jouer ensemble si on leur offrait la grande scène). Nostalgie d’un etmps révolu ? On parle technique, nouvelles technologies et de leur façon d’aborder leur musique. On évoque également le concert de la veille auquel nous n’avons pas pu assister.

16h30 : Nosfell débute son set avec une demi-heure de retard accumulé par l’inter-minables perstation de Marcello D2 (ragga rock). Cette fois ci, on en est sur, le son du Chapiteau est digne d’une cave : le volume est comme toujours poussé trop haut, et les basses plombent le reste. C’est dans ces conditions qu’évolue le jeune Nosfell, s’exprimant dans un mélange d’anglais et d’une langue inventée (le klokobetz) ; il se meut tel un pantin désarticulé aux étranges tatouages. Le principe est le suivant : Nosfell enregistre des boucles de guitare, de voix ou de boites à rythmes faites à la bouche et les superpose. Son violoncelliste-bassiste fait de même. Le tout est ponctué de vocalises vibrantes et suraigües comme sur le magique Children Of Windaklo. Le personnage est à l’aise et excentrique ; tout l’inverse du Nosfell à qui on pourra parler après la conférence de presse. Le résultat est inédit, surprenant. Nosfell touche et mériterait la grande scène et son son plus fin.

17h30 : C’est une fois de plus en retard que nous arrivons à la conférence de presse de Bumcello, groupe formé par le batteur et violoncelliste de M (voir concert du samedi). Nous attrapons la discussion au vol. les deux musiciens critiquent la qualité sonore du Chapiteau, expliquant que la Plage correspond mieux à leurs attentes, leur but étant de créer une ambiance intimiste. Ils évoquent ensuite les séances de répétitions publiques à Dijon. Puis viendra le thème des influences du duo qui avoue être très influencé par Led Zeppelin et Jimmy Page. Nous apprenons enfin qu’ils ont fait partie du jury d’une compétition d’Air Guitar lors de la fête de la musique ! En tout cas, sur scène, le duo ne fait pas semblant.

18h00 : Derrière Bumcello, suivent Nosfell et son violoncelliste sur les canapés de la salle de presse. Surprise : Nosfell a perdu son drôle d’accent et son air de marionnette. C’est tout sourire qu’il répond aux questions. Mais si son attention est bien réelle, son corps semble être ailleurs : il est comme un enfant hyperactif à la voix féminine. Par exemple, il enroule frénétiquement le fil du micro autour de sa main et déclare, tout fier de lui : « Tu vois, je fabriques des bretzels ». Il est impressionné, humble et n’en revient toujours pas d’être là. On retrouve chez lui, cette sensibilité qu’il a sur scène et qui, dit il, le pousse chaque soir à une nouvelle lecture de ses chansons. Sa recette pour garder la pêche : eau, sommeil et pas de cigarette. C’est au directeur de conférence que nous devons cette question merdicinale qui a eu pour unique effet, de provoquer la surprise de l’artiste. Concernant leur prestation d’aujourd’hui, les deux musiciens sont moyennement satisfaits.

18h30 : Mass Hysteria déboule sur la grande scène. Mouss démarre par un ironique : « Hi, we’re Sum 41 » (groupe qu’ils remplacent). L’importante foule attirée par les Mass est à bloc. D’entrée le son est très lourd, puissant, et le set bien en place. Il y en a pour tous les goûts, du métalorgien amateur de slams avec les célèbres Contraddiction, Knowledge is Power, Zion, Respect to the Dancefloor, Remède jusqu’aux poufs aux talons hauts et jupettes bien planquées derrière les barrières VIP avec des nouveaux titres de Mass Hysteria (à la grande déception des premiers ; les Mass prépareraient-ils un trio avec Kyo et No One is Innocent avec Europe 2 ?). Heureusement que les Mass ont rapporté leurs anciens titres, le public des Eurocks est là pour ça. D’ailleurs, ça slame dur ; certains ont même sorti les grands moyens : un bateau gonflable ! Le dancefloor chauffe comme à chaque passage des Mass. Décidément, leur point fort restera toujours la scène.

19h30 : Nous arrivons bien entendu à la fin de la conférence des Louise Attaque et on aura juste le temps de prendre une petite photo. Décidément, le programme des conférences de presse nous échappe !

20h50 : Voici venue l’heure d’exhmuer les vieux de la vieille : Sonic Youth, la deuxième grosse arnaque des Eurocks après les EODM. Premier constat : après des décennies d’existence, les Sonic ne sont toujours pas en place : le set est bancal et mal inspiré. Le groupe remporte l’oscar de la musique la moins péchue du festival. C’est mou, c’est fade, tout juste amusant. Ils veulent sans doute qu’on les prennent pour des fous qui expérimentent le son (façon Nirvana, Hendrix). Mais il faudra un peu plus que des gratouillages de cordes et des effets très classiques additionnés à des larsen pour passer pour des soricers du son. Le public ne semble pas trop emballé non plus et reste assze stoïque, à part une poignée de vieux fans. Au son, les Sonic Youth préfèrent le bruit. Seul passage sympa quoique risible : le guitariste qui prend un micro (de guitare ?) et le met dans sa bouche sortant des cris d’agonie distordus, se roulant par terre, faisant le mort… à mourir de rire ! Kim Gordon aura beau tenter de concurrencer Shirley Manson par la taille de sa juppe, elle ne possède pas la moitié de son charisme ni de sa pêche (et oui, l’effet des années sur les corps est terrible !). Le pire dans tout ça aura certainement été le budget consacré à la venue du groupe. Inconditionnels only…

21h45 : On se dirige vers le Chapiteau pour faire connaissance avec les dinausores de l’électro : j’ai nommé Kraftwerk. On les avait aperçu lors des balances à notre arrivée prématurée sur le site de Malsaucy. Mais notre passage sera bref car l’intérêt du show ne semble pas des meilleurs. On a trois bonhommes complètement identiques, chacun derrière son clavier et son ordinateur (eux aussi identiques). La scène pue l’aseptisé mais crache son originalité. Seulement, on sent presque la poussière des années 70 nous remonter dans les narines. Le son sonne gravement analogique (a-til changé depuis ces années ?) et les images qui l’accompagnent du Tour de France de Vélo datent des années 50. on après, on aime ou on aime pas, mais c’est tout de même assez particulier. Chose amusante : à la fin du show on voit disparaître les trois compères… qui ensuite réapparaissent. Mais non, ce ne sont pas eux ; en fait ce sont des robots tout articulés et personnalisés (chacun a la tête de celui dont il usurpe l’identité) et la musique est alors craché par cd. Finalement, en live ou sur cd, rien ne change réellement. De là, on se demande s’il y a finalement un intérêt à assister à de l’electro sur scène.

23h15 : De la musique dub sort des enceintes de la grande scène. Mais, où sont passés les Louise Attaque ? Hehe, ils arrivent, ce n’était qu’une blague. A peine un pied sur scène, le quatuor a droit à une ovation du public, dont le nombre dépasse de loin le nombre d’étoiles que le ciel arbore ce soir. Très vite une évidence s’impose : les musiciens sont très forts, le set est très carré, faisant oublier dans la seconde les fausses performances des Sonic Youth. Le public est fan, survolté, on n’avait pas encore vu une fougue d’une telle ampleur. Les titres s’enchainent au rythme effréné de Amours. On retrouve les grands classiques : Ton invitation, Les nuits parisiennes, Savoir, Arrache-Moi,  J’t’emmène au vent, Vous avez l’heure, Léa… bref, presque tous les titres de Louise Attaque que la foule scande à l’unisson. Sont également parsemés ça et là des titres de Comme on a dit ainsi que des nouveautés frétillantes. Ca danse, ça chante, le sourire arbore toutes les lèvres, la France aime ses artistes. Les 1h15 de concert sont largement dépassées quand Gaëtan Roussel et ses potes remontent sur scène pour un rappel de 5 chansons (pas moins que ça !). Une seule chose à ajouter : la plaine piétinée de Malsaucy doit encore avoir mal. Certes on a loupé Amon Tobin qui se produisait à la Loggia, mais entre un DJ qui passe ses disques et de la bonne vieille variétoche française, parfois le choix se fait d’un trait.

00h40 : Pour le dernier concert du festival, notre choix se porte pour Royksöpp. La mise en scène est sympa : on trouve une petite cabane transparente par la porte de laquelle les artistes s’échappent de temps à autres pour réapparaître miraculeusement sur le toit. Coté musique, les beats se font plus lourds, plus dancefloor et plus up-tempo que sur l’album Melody A-M. La voix de la chanteuse est envoûtante et éclatante de justesse.

01h30 : Mais déjà il est l’heure de rentrer au camping, snif c’est déjà fini ! Alors direction le camping par une voie ferrée non éclairée, fermée pour l’occasion et surveillée par nos amis les gendarmes. La file de jeunes s’étire à perte de non-vue (et oui, il fait quand même sacrément noir mais on imagine bien !). Certains, très fatigués, n’arriveront pas au bout de la ligne droite et préfèreront les douceurs des champs à leur lit bien douillet. Sans doute se sont-ils fait réveiller par la langue râpeuse d’une vache avec l’haleine bien plus fraîche que la leur. Ah que c’est beau la jeunesse ! A l’année prochaine !!!

Dawa (Juillet 2005)

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