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Herder, Beastmilk, Doomriders le 02/05/14 - Paris (Glazart)
Soirée sueur, bières et riffs de mammouths ce soir au Glazart en compagnie de Herder, Beastmilk et Doomriders. Trois groupes à l’actualité chargée : Herder vient tout juste de sortir son nouvel opus Gods tandis que Beastmilk a fait sensation l’année passée avec son album Climax et Doomriders avec Grand Blood.
La soirée débute avec Herder qui foule la scène du Glazart vers 19h30. « Herder is harder » disent-ils. C’est après environ dix secondes que l’adage est confirmé : ces mecs ont bien un pète au casque. Les cinq hollandais vont se faire un malin plaisir de créer une anarchie scénique assez hallucinante. Le chanteur, particulièrement charismatique, passe la demie heure de set à haranguer le public de son très joli accent français. Particulièrement intenable, il gratifie à plusieurs reprises les personnes au premier rang d’un shampoing énergique. Le mec bouge dans tous les sens, saute partout et dégueule littéralement ses tripes. Et ce n’est pas le seul : le bassiste, dans la même mouvance que son ami frontman va jusqu’à se rétamer sur scène. On peut dire que les mecs savent mettre l’ambiance. En à peine dix minutes ils sont parvenus à mettre le feu au Glazart. Tout ceci au point même de nous exploser les tympans. N’étant pas forcément un fana de bouchons d’oreilles (oui c’est mal), je me suis retrouvé à les bénir pendant la prestation du groupe. Ils jouent fort, très fort, trop fort. Tellement fort qu’il est difficile d’apprécier véritablement les compositions pourtant terriblement efficaces et bien ficelées des cinq gaillards. A leur décharge, il s’agissait de la première date de leur tournée européenne, sans doute ont-ils réglé ce problème par la suite. Quoiqu'il en soit, la devise du groupe est respectée et j’attends de pied ferme leur prochaine venue en espérant qu’ils passent cette fois le volume de 11 à 10.
Alors que la salle n’était pas fort remplie pour Herder, elle l’est pour Beastmilk. Je vous avouerais être complètement passé à côté de ce groupe l’année dernière. Il s’agit donc d’un nouveau quatuor finlandais qui comporte en son sein un membre de Code, Doodheimsgard et Hexvessel. Pas n’importe qui, donc. Mais loin des contrées Black Metal de ces deux premiers groupes, Beastmilk joue un Post-Punk aux relents gothiques particulièrement efficace. Le public, quant à lui, n’est pas dans mon cas. C’est en effet avec une ferveur toute particulière qu’il va accueillir le groupe et s’époumoner à chanter les refrains de chaque morceau joué ce soir-là. Particulièrement surprenant lorsque l’on sait que le groupe n’a que quatre ans avec deux EPs et un album à leur actif. Beaucoup moins surprenant en revanche lorsque l’on a l’occasion de les voir sur scène, tant ils délivrent ce soir là une prestation de haute volée. Très vite un groupe me vient à l’esprit : The Cure. Avec certes une approche davantage Punk, mais on y retrouve l’aspect gothique dont je parlais tout à l’heure. Celui-ci ressort d’autant plus en live, notamment par le biais du chanteur, particulièrement charismatique dans ses gestes et ses envolées lyriques. Presque toujours impeccable dans la justesse et l’intention, il offre un show d’une grande générosité que le public du Glazart lui rend bien. Il y a dans la musique de Beastmilk un côté tubesque évident, sans être pour autant négatif. On pense également à des groupes comme les The Misfits ou encore Bauhaus, le tout porté à une maturation nouvelle. Des morceaux tels que You are now under our control, Fear your mind ou Death Reflects Us donnent furieusement envie de taper du pied, le sourire aux lèvres. Le groupe remporte ce soir un franc succès, les applaudissements sont chaleureux et on ne va pas se mentir : c’est bien mérité. Beastmilk c’est frais, droit au but, bien exécuté et pour le coup, j’attends le prochain album avec impatience.
Vingt minutes plus tard c’est au tour des américains de Doomriders de faire leur entrée en scène. Groupe du fameux bassiste de Converge Nate Newton, Doomriders distille depuis 2005 un Hardcore Punk ultra efficace qui garantissait un set de folie. Déjà bien échauffé par les deux prestations précédentes, le public du Glazart ne va pas mettre bien longtemps à porter à ébullition la fosse. Les quatre gaillards de Boston débutent leur set par un Heavy Lies the Crown tout en puissance qui introduit à merveille l’heure de folie à suivre. Enchainant les morceaux de leur dernier album Grand Blood produit par Kurt Ballou et sorti l’année dernière, Doomriders fait une démonstration d’efficacité à la hauteur des mes attentes. Le son est excellent, chaque musicien assure dans son domaine et Nate Newton est très en forme. Il remercie d’ailleurs à plusieurs reprises le public d’être présent (et de le montrer) à cette première date de leur tournée européenne. Alors certes le groupe ne pratique pas la musique la plus originale qui soit, mais l’alchimie entre eux et le public du Glazart fait complètement oublier cela. À mesure que le concert se poursuit, la seule envie qui nous parcourt est bien celle de secouer la tête comme un dératé sur les rythmiques Punk Hardcore furieuses du groupe, tout en brandissant fièrement notre pinte en guise de remerciement. Les pogos s’enchaînent, rien d’incroyable étant donné le style pratiqué (mention spéciale tout de même au couple à ma droite : rarement avais-je eu l’occasion de voir un jeté de petite-amie aussi parfait dans la fosse). Après une heure de concert le groupe remercie longuement une nouvelle fois le public du Glazart et nous laisse avec le sourire d’une soirée réussie.
Merci à Djou, Charly de Hibooking et au Glazart.
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