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Sepultura, Legion Of The Damned, Flotsam And Jetsam, Mortillery le 04/03/14 Rennes (Antipode)
Les concerts Rock / Metal sur Rennes se comptent désormais sur les doigts de la main, mais Garmonbozia est toujours là pour nous faire brûler les quelques calories superflues et nous claquer les tympans avec une affiche 100% Thrash Metal. Bon, les puristes feront toujours la gueule en râlant que Sepultura c'est plus du Thrash ou que Legion Of The Damned est plus Death que Thrash, mais honnêtement on se tamponne bien de leur avis, surtout que niveau influence, c'est une réussite puisque la date affiche complet quelques heures avant son lancement.
Arrivés sur le tard, nous manquons le canadiens de Mortillery, qui, si on en croit les fringues des mecs (et des deux filles dont l'une est chanteuse) et la pochette d'Origin Of Extinction paru l'année dernière chez Napalm Records, joue un Thrash old school porté sur le Crossover. Les quelques échos glanés ici et là furent positif en tout cas.
Dans la famille old school, je demande le père : Flotsam And Jetsam des vétérans issu des années 80 où Jason Newsted fût bassiste pendant quatre ans avant de rejoindre Metallica. Malheureusement, le groupe n'atteindra jamais la réputation du géant restant sans cesse dans l'ombre des big four of Thrash. Et pourtant, c'est une bonne leçon de Speed / Thrash que vont nous donner les américains ce soir, mené par Eric A.K très très en forme. Alors bien sûr, ça joue bien, avec des rythmiques galopantes calculées au poil de fesse, des riffs hyper Heavy balancés à toute vitesse avec des cris plus aigus que ceux de ta petite sœur. En plus de ça, les quelques embardées mélodiques sont bienvenues, les morceaux plutôt variés issus pour la plupart du réenregistrement de No Place For Disgrace, mais dit comme ça, ce qui n'aurait pu être qu'un concert cool, monte de plusieurs crans en capital sympathie grâce à son chanteur qui a quasiment la même motivation qu"à ses premiers pas sur scène. Du haut de ses presque 50 ans, le frontman en impose, motive la fosse, marque chaque break d'un geste du bras, se déplace d'un bout à l'autre de la scène. Autant les autres musiciens exécutent impeccablement (et statiquement) leur musique, autant Eric fait passer le groupe dans la catégorie supérieure, rendant la chose jouissive et très énergique. Difficile de rester de marbre face à une telle prestation à la fois rétro, cool et fun.
Changement de plateau pour les néerlandais de Legion Of The Damned avec qui l'on va monter monter de quelques crans en violence brute grâce à leur mélange Death / Thrash moderne. Les balances laissaient déjà présager de la déflagration à venir. Le quintet monte sur les planches en mode attaque des clones avec leur belle crinière blonde ondoyante (sauf pour le batteur). Second effet Kiss Cool, le son est, comme on le prévoyait, hyper fort et la musique ne laisse nullement la place à quelconques nuances. Ici, ça bastonne sévère, ça tranche dans le lard, bref ça bourrine. Un peu dans le vide hélas, parce que si l'on admettra que les débuts font forte impression par leur puissance de feu style blitzkrieg, passé les premiers titres, ça à tendance à tourner en rond. C'est aussi le style de Legion Of The Damned qui ne fait clairement pas dans la dentelle, mais le son plutôt moyen privilégie l'impact à la compréhension des compositions. Les néerlandais tentent bien d'instaurer quelques ambiances plus dramatiques avec quelques rares arrangements, mais ce n'est pas franchement une réussite. Donc au bout d'un moment de double pédale, encore de la double pédale, toujours de la double pédale et cette impression d'écouter plus ou moins toujours la même chose, on finit par se lasser et on préfère se ravitailler au bar dans l'attente de Sepultura.
La salle s'est tassée et le groupe que tout le monde attend est là. Trauma Of War comme un boulet de canon dans nos oreilles jeté en pâture aux loups sans aucune forme d'ultimatum. Derrick Green qui a visiblement retrouvé un coiffeur nous annonce la couleur pour ceux qui pouvaient encore en douter : « beaucoup de gens ont dit de la merde sur nous ces dernières années, mais nous sommes bien Sepultura. ». Si la phrase fait son petit effet, la réalité n'est pas aussi glorieuse. Les premiers morceaux issus de leur derniers albums se tiennent bien, font leur petit effet dans la foule. Parce que la puissance sonore est indéniable, parce que les musiciens font le taff, surtout portés par la motivation de Derrick et d'Andreas. Mais deux choses viennent ternir le début de la représentation. D'une part le son est ignoble avec une section rythmique bien trop en avant et la voix de Derrick surmixée. Autant dire que pour capter le jeu d'Andreas c'est quasiment mission impossible. Alors oui, question efficacité c'est indéniable, mais on est en le droit d'attendre bien mieux que juste du bourrinage mono-neurone. Et bien entendu le second point inévitable lorsque l'on parle de Sepultura, c'est que les gens veulent entendre les classiques, les premiers émois de leur adolescence. L'on ne retiendra donc pas grand chose des dix premiers morceaux, mais dès la reprise de The Hunt des New Model Army et celle du tribal Da Lama Ao Caos de Chico Science And Nação Zumbi pour lequel Derrick passera au percussions et Andreas au chant, il semble s'opérer un changement comme un second concert, celui que tout le monde attend vraiment. Le son est toujours relativement moyen, mais l'ambiance n'est plus la même. Tout s'accélère, Inner Self et Territory sont de putain d'attentats sonores, Refuse/Resist est scandé par la foule et Arise, bordel, Arise! La fin de set est véritablement intense et met la fosse d'accord. Là, on comprend pourquoi le concert est complet, pourquoi les gens se déplacent toujours pour voir Sepultura. Le rappel est prévisible, mais néanmoins indispensable : Ratamahatta et bien évidemment Roots Bloody Roots finissent par nous en mettre plein la tronche et nous faire jumper sur un final aussi épuisant que chaotiquement jouissif. Pas besoin d'en dire plus, les derniers titres valaient clairement le déplacement!
Setlist Flotsam And Jetsam :
01. Me 02. Dreams Of Death 03. Hammerhead 04. Iron Tears 05. Escape From Within 06. Gitty Up 07. Live You Die 08. No Place For Disgrace
Setlist Legion Of The Damned :
01. The Apocalyptic Surge 02. Mountain Wolves Under a Crescent Moon 03. Son Of The Jackal 04. Ravenous Abomination 05. Summon All Hate 06. Pray And Suffer 07. Doom Priest 08. Death's Head March 09. Cult Of The Dead 10. Armalite Assassin 11. Legion Of The Damned 12. Twilight Zone
Setlist Sepultura :
01. Trauma Of War 02. The Vatican 03. Kairos 04. Propaganda 05. Impending Doom 06. Manipulation Of Tragedy 07. Convicted In Life 08. Dusted 09. Desperate Cry 10. The Hunt 11. Spectrum 12. Da Lama Ao Caos 13. Inner Self 14. Territory 15. Refuse/Resist 16. Arise 17. Ratamahatta 18. Roots Bloody Roots
Merci à Garmonbozia pour l'invitation.
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Pas un super grand fan de Sépultura mais je venais pour leurs 30 ans ( ça se fête quoi !) et surtout pour voir LotD...et je ne suis pas tout à fait d'accord avec Pentacle, j'ai pris mon pied total sur LotD, ok c'est un peu plus rétro et moins varié mais bon dieu ce que ça envoie. J'ai passé tout le concert dans le pit, j'en redemandais à la fin de leur set et j'étais loin d'être le seul ! ( et merci à eux pour les bières après le concert c'était top ;) )
Quant à Sépult, 7 1ers morceaux dans le pit aussi, en sueur jusqu'aux poils de cul, des sourires, des cris et des étoiles dans les yeux parmi tous les participants, ça envoyais du lourd mais j'avoue qu'après LotD je trouvais que ça manquait un peu de speed ( sauf sur "propaganda" : une tuerie ! Uuuurrrll ) et arrivé à "dust" on s'est regardé, on a reculé et on a fini au bar...et on a vu de loin en taillant la bavette sur refust/resist, arise pour lesquels on a regretté de pas être retourné dans le pit on sentait que la tempête faisait rage.
Comme quoi ... des gouts et des couleurs ça ce ne se discute pas, la fête était là, on en a tous eu pour notre compte, soirée boucherie comme on les aime ! Elle restera gravée dans notre granit de menhir breton l,,/. Merci aux artistes et à toute l'équipe Garmon et celle de l'antipode ! l,,/.