Agnostic Front + Lazare + 17 Seconds Left Le 106, Rouen, le 11-12-2013

Pour ce concert je me rends au 106 de Rouen, salle récente inaugurée en Novembre 2010, composée en partie de l'équipe qui évoluait au sein de l'Abordage d'Evreux (organisateur du Rock Dans Tous Ses Etats), et donc déjà bien installée dans le paysage musical français.

La soirée débute avec les Eurois de 17 Seconds Left (Eurois, c’est le nom qu’on donne aux habitants de l’Eure (27), ce département connu pour…), que j’ai eu l’occasion de découvrir en première partie d’As We Bleed lors de sa soirée funéraire et qui m’avait plu, notamment pour sa nonchalance, sa bonne humeur mais aussi pour ses riffs qui bien que simples font mouches et vont à l'essentiel. Deux morceaux seront nécessaires pour que le groupe soit pleinement à l’aise sur scène, et pour que le public commence à rentrer dans le bain. Ce genre de pits n’est pas difficile à motiver et rapidement sous les appels de la chanteuse Jennifer (polyglotte qui nous gratifiera de vocaux en portugais), les premiers moulinets font leurs apparitions. Bien que Sébastien l'un des deux gratteux pensant à deux reprises avoir des soucis, colla son oreille à l'ampli tout en continuant à jouer pour vérifier (me troublant assez pour que j'en parle ici), la dizaine de compositions puisant son inspiration aussi bien dans le rapcore que dans le metal, défile sans accroc et au fur et à mesure la salle se garnit, le tout est bien maîtrisé, de quoi chauffer les corps de belle manière pour ce qui va suivre.

Débarque alors Lazare sous les yeux d’un public un peu plus conséquent, je ne les connais pas et découvre donc une formation munie de deux vocalistes, l’audience plus au fait que moi ne s’y trompe pas et accroche sensiblement plus à leurs compositions, le combo hardcore façon années 90 qui évolue à domicile propose un set techniquement de qualité. Lazare quitte la scène en ayant fait son taf, la salle est chaude, après un set un peu entâché par le manque de contact, la froideur des différents membres et dans un registre qui ne les incombe pas, par le semblant de combat de catch qui aura eu lieu entre un gros barbu un peu tendu du string et deux gringalets maladroits mais visiblement pas méchants.

Le temps aux papas du New-York Hardcore d’installer leur matos, à la salle de se remplir complètement de coreux, et la tête d’affiche de la soirée peut investir les lieux introduite par son habituelle mise en bouche empruntée à Ennio Morricone. Avant même les premières notes d’Addiction, Vinnie Stigma balance des grenades dans l’assemblée histoire de nous prévenir qu’on va en prendre plein la face, et le moins qu’on puisse dire est qu’il ne nous a pas arnaqué sur la marchandise. En très peu de temps, tout le monde ou presque se prend au jeu d’un Roger Mirer des grands soirs, se met à bondir et s’engage dans les demandes de circle-pits incessantes du bonhomme. J’ai d’ailleurs pour l’occasion pu vérifier qu’il n’est pas possible d’en traverser un avec trois bières à la main (merci au cobaye). Pas coutumier des concerts du style, je sais néanmoins qu’ils sont plus courts que ceux auxquels j’ai l’habitude d’assister, et pourtant Agnostic Front me comblera également de ce coté, les vieux classiques Dead To Me, Crucified, Gotta Go, The Eliminator comme les tubes plus récents n’y échapperont pas. Les new-yorkais auront en plus la bonne idée de conclure leur set avec une reprise des Ramones et son cultissime Blitzkrieg Bop. Un show très bien ficelé, des bougres heureux d'être là comme à la première heure et un public enjoué furent les ingrédients d'une soirée réussie.

Je suis vraiment satisfait d’avoir enfin pu voir ce pilier de la scène Hardcore mondiale en piste, et par la même occasion d’en faire un live report. Je remercie Thomas et plus généralement le 106.

Sugarbread (Décembre 2013)
Partager :
Kindle
A voir sur Metalorgie

Laisser un commentaire

Pour déposer un commentaire vous devez être connecté. Vous pouvez vous connecter ou créer un compte.

Commentaires

Pas de commentaire pour le moment