Girls in Hawaii Paris, Trianon, le 20-11-2013

C'était le soir des retrouvailles. 5 ans, peu ou prou, qu'on ne s'était pas vu. On les a trouvé changés, fatigués, mais l'air juvénile dans le regard toujours présent. On respire. On devait avoir changé, nous aussi. Déjà, on venait de se qualifier pour la coupe du monde. En 2008, à l'Euro transalpin sur les rythmes de Plan Your Escape, on ne faisait pas les malins au pied de la tour Eiffel, et la Belgique n'était même pas qualifiée.

Plus sérieusement, depuis ce temps qui a défilé pour être oublié, on a vécu le changement des années. Des tragédies parfois; les mecs de Girls in Hawaii le savent. Eux, cela fait trois ans qu'il essaient de remonter la pente. Et un peu moins qu'ils ont décidé de gravir à nouveau les marches de la scène. C'était un peu particulier donc, ce soir.

Il y avait de la tension, à l'ouverture. Un froid suspendu entre "Wars" et "Not Dead", soit deux titres du nouvel album, magnifiques, chacun dans leur souffle mélancolique. On a hésité, comment se présenteront ces 6 garçons autrefois dans le vent? Les premiers applaudissements ont signé les retrouvailles, soulagé, réchauffé. Des encouragements. Alors, les Belges ont accéléré. L'enchaînement "The Fog" / "Sun of the Sons" / "Time to Forget the Winter" fit mouche, bien sûr il ne pouvait pas en être autrement, finalement, et l'on a retrouvé l'espace d'un instant l'insouciance envolée. Zone de confort maximale.

Fébrile mais habile, le set de Girls in Hawaii a constamment navigué entre deux eaux. D'un côté, l'aspect léger, brut et décomplexé qui a forgé From Here to Here et Plan Your Escape ("Found in the Ground", "This Farm Will End up in Fire"); de l'autre, le poids de l'hiver et les manœuvres synthétiques d'Everest ("Mallory's Heights" parfaitement mise en lumière, pour un peu on aurait dansé dessus). Moins immédiats, les titres de ce dernier enchantent par leurs mélodies douces et leurs nappes intemporelles. Inutile de préciser que les deux facettes se sont complétées à merveille, donnant là une vraie leçon d'optimisme après la tragédie. Girls in Hawaii revit au travers de ses accords cristallins (ravissante et vibrante "Misses") et d'un jeu de scène qui va en se libérant. Et même s'il a fallu attendre le rappel pour qu'ils arrêtent d'être sages, ce n'est pas l'envie qui a manqué tout au long de ces 90 minutes.

On a mesuré le succès de la soirée à l'applaudimètre, tous debout, mais aussi aux sourires qui ont émaillé le visage des garçons, vingt titres derrière eux. Des sourires qui en disent long sur l'anxiété qui les animait et le soulagement d'avoir réussi leur retour. Avec le talent qu'on leur connaît, ils ont encore de belles années devant eux, pourvu qu'ils gardent cette envie de vaincre.

Chorizo (Novembre 2013)

Setlist :
Wars 
Not Dead 
We Are the Living 
The Fog 
Sun of the Sons 
Time to Forgive the Winter 
Changes Will Be Lost 
Here I Belong 
Casper 
Summer Storm 
Misses 
Switzerland 
Rorscharch 
Mallory's Heights 
Birthday Call 
Grasshopper 
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Organeum 
Found in the Ground 
This Farm Will End Up in Fire 
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Flavor 


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Merci à Gérald (A Gauche de la lune) et à Djou.

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