Great Mass Over Europe Tour Divan du Monde

Les soirées metal à thème, moi j’aime bien ça. Metal technique, ambiance orientale, brutal death à la française… Il est toujours plaisant qu’un fil conducteur lie plus ou moins les groupes qui montent sur scène, pour un dépaysement total, une escapade dans un autre monde, le temps d’une soirée. Ce soir, la tendance est au symphonique, claviers lounge discrets sur la croisette, ambiance chic et feutrée, voilée de mystères, plume dans le cul et compagnie.
Je disais donc : ambiance fantomatique et mortuaire avec Carach Angren, brutale et lourde de symphonies avec Fleshgod Apocalypse et enfin occulte et dramatique avec Septic Flesh.

One keyboard to rule them all
And in the Darnkess bind them.

Descending

Descending, le vilain petit canard qui n’a pas daigné embaucher de claviériste hein ! Qu’est-ce qu’ils font là hm ? On demande au chanteur de Septic Flesh de réaliser la pochette de son album et on se croit tout permis ?
Claviers ou pas, là n’est pas la question, Descending n’était clairement pas au goût de la plus grande partie du public ce soir et on les comprend : le groupe sert un metal moderne mais surtout quelconque parsemé de breakdown horribles et de redites de rythmiques de Gojira. L’un des morceaux sera d’ailleurs un total plagiat de "Vacuity", la qualité d’écriture en moins. On met également notre veto sur la voix du frontman qui, dirait-on, n’arrive pas ou refuse de vider ses poumons correctement, comme lorsqu’on veut chanter du metal dans la rue sans se faire griller par les passants.

Bref c’est un beau ballet de cordes à vide auquel on assiste, trop rarement relevé par une timide mélodie qui a tôt fait de se faire la malle. Ca se veut énergique mais les musiciens ont enduit leurs semelles de glue donc ils ne bougent pas à part pour headbanger  maladroitement (faut rester en équilibre, pas évident avec une guitare). Parfois on se surprend à taper distraitement du pied, mais on ignore si c’est par ennui ou par impatience. 

Carach Angren

Pendant que les musiciens font quelques allers / retours sur scène en costume pour régler les derniers détails, j’entends des commentaires « c’est quoi ce maquillage ? Pourquoi ils sont habillés comme ça c’est carnaval ou quoi ? C’est ridicule ! »

La lumière s’éteint. L’intro de Where The Corpses Sink Forever s’amorce et les gorges se serrent, les regards inquiets fusent, « c’est quoi ce truc ?? ». Et bam, la pièce commence : "Lingering An Imprint Haunting" nous saute à la gorge. Si vous avez aimé la version studio, figurez-vous que les sensations en live sont décuplées.
On doit tout au frontman, véritable narrateur infernal qui fait vivre les textes horrifiques du groupe de la plus belle manière. Le costume, ses mimiques (la pose qu’il prend pour chanter pour le moins particulière !) et ses expressions faciales Abbath-iennes (Immortal) font de lui le parfait guide pour ses histoires de meurtres et de fantômes revenant hanter les vivants.

S’enchaînent "This Sighting Is A Portent Of Doom" et "The Funerary Dirge Of The Violonist", qui mettra à l’honneur le violoniste qu’a récemment recruté le groupe pour sa tournée (c’était la dernière date pour lui ce soir).

Malheureusement, le groupe subit un problème technique, apparemment une flaque d’eau sur scène venue d’on-ne-sait-où qui sape vingt bonnes minutes de leur set. De quoi être dégoûté ! Les hollandais finissent par revenir, s’excusent et achèvent leur soirée avec "Lammendan".


Fleshgod Apocalypse

Jusqu’à présent la fausse était restée plutôt statique, certains commençaient à bouillir sur place tant l’appel du Pogo gagnait en intensité. Ils vont pouvoir se défouler comme des déments sur le brutal death symphonique des Italiens de Fleshgod Apocalypse. Le bal ouvre une fois encore sur l’intro et la première piste du dernier album en date, "Agony", et il ne faudra pas attendre longtemps avant de voir la fausse se transformer en pit ardent.

A défaut de taper dans l’original niveau set-list, Fleshgod Apocalypse fait le taf comme à son habitude et nous fout la bonne rouste qui fait plaisir. Les slammeurs s’en donnent à cœur joie, ça se met sans arrêt sur le coin du nez , le public est très réceptif au groupe et brandit spontanément le poing (ou les cornes) quand il faut. C’est carré, c’est symphonique, c’est brutal, c’est Fleshgod.

Seul regret : aucune piste de leur EP Mafia, même pas "Through Ur Scars". Argh !

Septic Flesh

Les darons made in Greece montent sur scène, l’occasion de se rendre compte que ce soir le Divan du Monde a fait salle comble. Plus trop moyen de se frayer un chemin pour accéder aux premiers rangs après être sorti prendre l’air, c’est dire. Les Grecs ont mis le paquet sur la déco de scène : une bannière de fond géante, deux flags latéraux et un porte-micro doré tentaculaire. Avec la fumée artificielle soufflée des deux côtés de la scène, la figure sur la bannière de fond n’était plus qu’une silhouette grimaçante qui rendait le tout inquiétant.

Un peu le même topo que pour Fleshgod Apocalypse. Les show de Septic Flesh sont maintenant rôdés et on aurait presque dit qu’ils nous refaisaient le même show qu’il y a trois ans au Nouveau Casino. Seule la setlist change et incorpore des morceaux de The Great Mass et, tindiin, de Sumerian Daemons ! "Virtues of the Beast" et "Non-Believer" seront donc de la partie et leur annonce m’a particulièrement réjoui.

Je ne sais pas si c’est parce que j’étais un peu en arrière mais j’ai trouvé le son un poil faiblard, ça manquait de patate (vas-y de passer après l’ouragan Fleshgod Apocalypse toi). Et finalement le jeu de Septic Flesh ne reposait presque que sur la participation du public, à grands coups de clapements de mains, de blabla et de « let me see your devil horns ».

«  Allez maintenant on va taper dans ses mains les enfants, c’est bieeen. Allez maintenant je vais compter jusqu’à trois et à trois vous allez faire un wall of death ! Supeeer vous êtes le meilleur public de la tournée ! De la Terre entière même »

Voilà voilà, on repassera pour les sensations fortes. Bon j’exagère, j’avoue que l’on prend quand même son pied sur les grosses rythmiques, les orchestrations théâtrales grandiloquentes et sur le refrain de Anubis scandé par toute la salle. Ca c’était stylé.

Conclusion sur fonds de clavecin : une bonne soirée malgré la frustration de la coupure sur Carach Angren et un Septic Flesh qui pour un peu paraîtrait tourner en roue libre en haut du podium. Fleshgod Apocalypse a assurément sauvé la soirée en mettant la fausse sans dessus-dessous. Et Descending been… c’est Descending quoi !

 

Merci à Carach Angren pour l’interview, merci à Garmonbozia et au Divan du Monde. Et merci au nazillon qui s’offusque que ce ne soient pas des groupes français qui jouaient ce soir. Tu vends du rêve mecton.

DaFredz (Mai 2013)

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Commentaires

scorp-mikaLe Samedi 25 mai 2013 à 08H25

très bon article,sauf que carach angren,ce ne sont pas des danois,mais des hollandais,hérétique!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!^^