Narrows, Drawers, As We Draw Paris, Point Ephémère, le 27-04-2013

Avec ses allures de télégroupe entre Seattle et Londres, on ne voyait franchement pas Narrows faire escale à Paris cette année. Cette date au Point Ephémère est donc une bonne nouvelle pour - enfin - découvrir sur scène le groupe de Dave Verellen (ex-Botch) qui a dû s’accommoder de la distance pour survivre et proposer en 2012 le très bon Painted. Quand on découvre que le tour bus a aussi embarqué pour ce soir les frenchies de Drawers et de As We Draw, alors on se dit qu'on a tout à gagner.

Et ce sont les Lavallois qui ouvrent le bal. Deux jour après leurs compères de Birds in Row, le jeune trio investit la scène à froid avec la même énergie. Un peu timide au démarrage, devant un public encore clairsemé, As We Draw vient présenter quelques titres d'un deuxième album à paraître cette année (3 ans, tout de même après le premier LP, l'impatience monte). A la première écoute, le groupe tient la barre ferme : les nouveaux morceaux, plus rugueux et plus travaillés, sont dans la suite logique de Lines Breaking Circles. En multipliant les breaks et en musclant leur son, les gars d'As We Draw font un clin d’œil appuyé aux ancêtres de Breach tout en conservant ces passages aériens sous assistance respiratoire qui ont fait la bonne recette de leurs précédentes compositions. Du tout bon, donc, pour un groupe qui aurait mérité son grain de folie supplémentaire mais qui a encore une belle marge de progression devant lui.

Direction Toulouse pour le second set de la soirée signé Drawers, avec une bonne paire de couilles dans les mains. Drawers, en live, c'est fat, qu'on se le dise. Et le groupe va livrer un vrai show à l'américaine en direct du bayou. Pensez Crowbar ou Corrosion of Conformity. Toutes guitares dehors, le son mastoc de série et un frontman exubérant et au bord de l'implosion à plusieurs reprises, les cinq bonshommes mettent toute leur énergie dans la bataille devant un public qui le leur rend bien. Les riffs s'empilent, suffisamment variés pour maintenir l'intérêt tout au long du set et on s'attend à tout moment à voir éclater les tonneaux de bière. Ou comment convertir un sludge peu original sur disque, en machine diablement efficace en concert. De quoi assurer un passage de relais blindé à la testostérone pour Narrows.

On a peu parlé de Painted à sa sortie l'an dernier, mais le disque reste pour moi comme leur meilleure sortie depuis la formation du groupe en 2008. Alors qu'il a été composé à distance, j'étais curieux de voir comment pouvait s'articuler la cohérence du groupe une fois réuni. Conclusion : force est de constater, lorsque continue de résonner la dernière note, que Narrows a imposé son savoir-faire aux bandes de jeunes qui l'ont précédé ce soir, malgré des shows de qualité. Le son blindé, le jeu dissonant des guitares bulletproof et la présence impressionnante de Dave Verellen sur le devant de la scène (quelle voix!) ont suffit à clouer le show. En piochant parmi toute leur discographie dans une liste de titres aux riffs imparables ("Under The Guillotine", "TB Positive", "Life Vests Float, Kids Don't" ou encore "I Give You Six Months"), le groupe a offert une prestation de feu, brutale, courte mais intense. 

Rendez-vous est pris pour la prochaine. Car au vu de la prestation de Narrows ce soir, on se dit qu'ils en ont encore sous le pied. Et que le groupe qui ira leur couper l'herbe n'est pas encore formé.

Chorizo (Mai 2013)

Merci à Kongfuzi, au Point Ephémère et à Djou.

Partager :
Kindle
A voir sur Metalorgie

Laisser un commentaire

Pour déposer un commentaire vous devez être connecté. Vous pouvez vous connecter ou créer un compte.

Commentaires

Pas de commentaire pour le moment