La Colonie de Vacances Grrrrnd Zero le 07/03/2013

Lorsque j'arrive sur les lieux du crime par un temps glacial, le Grrrrnd Zero est déjà plein à craquer alors que le set première partie dont je n'ai rien eu le temps de voir s'achève à peine. Je parviens néanmoins à me faufiler entre le bar et la scène qui va accueillir Marvin (je reconnais leur fameux synthé Korg analogique). Pour être honnête je ne m’étais jamais vraiment renseigné sur les concerts de la colonie et m’attendais plutôt à un schéma où les groupes joueraient chacun leur set tour à tour. La taloche en aura été d’autant plus grande! Quand je vois que les quatre groupes entament une espèce d’intro en se répondant puis ensuite à l’unisson, je commence enfin à comprendre ce qui m'attend. Chaque groupe sera donc épaulé sur chacun de ses morceaux, à de rares exceptions près, par les autres qui y amèneront puissance et subtilités. Les moments où les quatre groupes reprennent un refrain ensemble et qui vous prennent par surprise sont carrément jouissifs. L'idée est brillante et brillamment exécutée (il y a tout de même treize musiciens) fait que les titres s’enchainent mais ne se ressemblent pas.



C'est Marvin qui ouvre le bal avec son synthé lors de l'intro. Les compos du trio qui déboulent ensuite louvoient entre nombreux styles allant de l'electro rock au noise et s’avèrent instantanément efficaces. On y retrouve voix de robot et diverses mélodies entrainantes et riffs à fort potentiel de headbang. Je relève par ailleurs que les parties de claviers apportent un gros plus à l’ensemble et permettent souvent de compenser efficacement l’absence de bassistes, un seul sur les quatre groupes.



Pneu, c’est bel et bien la brute de la bande. Si on connait bien la qualité des compositions, force est de constater que l’expérience en live parvient tout simplement à les sublimer. Le son de guitare est gros comme une patate et les plans sont tous plus tordus et impressionnants les uns que les autres. Les paterns de batterie quant à eux font ni plus ni moins que l’effet d’une bonne praline dans les gencives et poussent parfois dans un registre relativement extrême avec blasts et double pédale, ce qui est plutôt appréciable pour les metaleux de base que nous sommes tous au fond (non ?). A nuancer toutefois car Pneu sait aussi attendrir sa gomme au profit de mélodies joyeuses. L’énergie dégagée par le duo est jubilatoire, on en redemande.

Bien que s’apprêtant à s’envoler pour une tournée américaine, Papier Tigre n’a pas boudé pas son plaisir en jouant son set dans une bonne humeur des plus communicatives. Rien à redire, les titres sont toujours efficaces et Papier Tigre nous gratifie d’un rock indé de qualité avec le chant et les mélodies soignées qui ont fait sa renommée.

Electric Electric se trouvait malheureusement à l’extrême opposé de l’endroit où je me trouvais, ce qui n’est pas vraiment l’idéal pour apprécier un tel groupe de noise/math rock. Rassurez-vous, j’ai tout de même pu constater les têtes remuaient devant moi et que les moments où un des gratteux tapait sur des percus additionnelles à la batterie étaient bien sympas.

Pas vraiment facile à retranscrire par écrit, la colonie de vacances en quadriphonie est avant tout une expérience à vivre. Pour faire simple, retenez qu'il s'agit de musique atypique, sans fioritures et possédant une forte identité. En période d'hiver rigoureux, ça donne du cœur au ventre et permet de constater, le sourire jusqu’aux oreilles, que nos groupes made in france sont vraiment talentueux.

Important: Le Grrrnd Zero lutte toujours pour sa survie, pensez à les soutenir.


Merci à Olivié.
Photos:  Romain Etienne / Item


Jeanvaljean (Avril 2013)

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