Cortez+Verdun Black Sheep / Montpellier

Sachez-le, Montpellier est un nom sur la carte des musiques extrêmes en France et a peu à rougir d’autres villes.  Pour preuve, Cortez, combo qu’on peut dorénavant qualifier de culte même si encore trop peu connu, en a fait une étape de sa première tournée depuis…longtemps ! Avec une sublime nouvelle galette à défendre, les hostilités étaient donc ouvertes au Black Sheep (ancien Baloard) avec Verdun en première partie a.k.a l’un des groupes les plus lourd au sud de Lyon a.k.a je truste les premières parties de ma région comme si ma vie en dépendait.

Bon comme vous vous en doutez, ça ne va pas franchement faire dans la dentelle ce soir. Malgré la disposition plutôt…singulière de la salle (un gros pilier au milieu, mais bon je commence à avoir l’habitude),  l’affluence est assez importante, remplissant presque l’endroit, ce qui augure de bonnes choses, la réputation des locaux n’étant plus à faire et visiblement celle de Cortez est au-delà de mes prédictions. Ça fait plaisir, la vie d’ma mère.

Avec seulement deux groupes à l’affiche, l’orga se permet de faire commencer le show assez tard, ce qui n’est pas pour me déplaire (aaaaaah nostalgie d’il y a quelques années où faire commencer un concert à l’heure dans le sud n’était même pas envisageable). Première passe pour Verdun. Le chanteur se prend les pieds dans le tapis avec un problème technique et le tractopelle débute sans chant. Respect total au chanteur qui reprendra le morceau sans micro en attendant que le problème soit réglé, et qui réussira à se faire entendre, du moins au premier rang. Le reste du set se déroulera sans accro, la setlist se déroulant sans aucune encombre et avec l’entrain agressif et la pesanteur professionnelle du groupe. Début de rudesse dans le public. Final intense. Bref, encore une victoire pour canard.

C’est donc avec une salle bien bien échauffée (on ne s’est pas économisé en coup d’épaule) et une bonne ambiance que les trois suisses s’installent sur scène. Pas de chichis, comme à son habitude, Cortez délivre ses containers de décibels à la face du public en commençant par l’ironiquement nommée Temps-Mort. Autant vous prévenir : je fais partie de ceux qu’Initial avait marqué au fer rouge à sa sortie et j’attendais de les voir en concert depuis mes première écoutes. Ce concert fut à la hauteur de mon attente. Tension omniprésente, partout, tout le temps. Exécution parfaite de chacun des musiciens, le batteur étant toujours à peu près aussi énorme et talentueux. Très étrange sensation d’entendre de nouveaux morceaux, de voir un groupe qui a pris bien 7 ans mais dont l’émotion délivré  reste fraîche comme au premier jour.  Rapidement, c’est le bordel devant la scène, ça se lâche. Rudesse de rigueur. Les riffs rendent l’assistance folle. Même ceux qui restent statiques en sont médusés. Tant de violence et tant de sensibilité, tant de lourdeur mais tant de finesse. C’est d’évidence un groupe à part, rare, dont il faut d’autant plus apprécier toute incarnation « en vrai ».
La plus grosse partie de Phoebus sera recrachée avec hargne, ne faisant qu’un ou deux détour par Initial en n’y distillant que l’essentiel avec un El Vetic qui restera dans les mémoires, ou du moins dans la mienne, comme un moment d’émotion musicale et humaine intense. Rudesse, Rudesse ! Est-ce nous, pauvres pêcheurs au mouvement facile, ou l’énorme présence de Cortez qui aura fait reculer le public presque contre les murs ? Quand cessera la petite heure de cette démonstration de talent pur qui sera passée comme un bloc, le groupe est lessivé, l’assistance aussi. Et pourtant, remettre le couvert n’aurait pas été de trop.

Bref, dans cette grosse cave montpelliéraine, la Suisse emmerde le monde. Et nous aussi.

Garik (Mars 2013)

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