Ted Leo Without the Pharmacists L'Espace B

Je suis un chanteur nord-américain né à South-Bend, Indiana ; je me suis finalement posé à New-York. Je joue avec Animal Crackers et Hell No au début des années 90, puis avec Chisel à partir de 1995. Finalement dès 1999, je pose mes guêtres au sein d'un quatuor accompagné de trois "Pharmaciens", avec lequel je sors la bagatelle de neuf disques en dix ans. On me remarque notamment dès 2001 avec un disque nommé The Tyranny of Distance. Des titres comme " Me&Mia " ou " Bottled in Cork " font ma renommée. Je suis vegan, et ai autant de classe qu'un joueur de snooker. J'en suis à mon quatrième passage parisien avec ma dernière formation en date. Je suis, je suis, je suis.... TED LEO!!!!

Là où est Ted Leo, Metalorgie n'est jamais très loin, et pour remporter les quatre à la suite, nous filons ce soir à l'Espace B.
Espace B, qui depuis un an a pris une autre dimension. Exit les petits concerts où les formations françaises de seconde division comme Dark Poetry ou Pony Pony Run Run (à une autre époque où ils jouaient un Emo-Rock plus que discret) trainaient leurs guêtres. L'Espace B accueille désormais de la pointure, tout en ayant conservé leur ambiance intimiste rêvée. Cursive il y a 4-5 mois, Trail of Dead quelques jours, et ce soir Ted Leo&.... & personne!!!!
Coup de théâtre en posant les yeux sur l'affiche de la soirée, c'est « Ted Leo without The Pharmacists »

Cependant, il n'est pas venu seul l'ami Ted, il ramène dans son sillon son amie (qu'on pouvait déjà entendre à ses cotés dans The Spinanes ou sur le remix de " One Polaroid a Day " dans The Brutalist Bricks) Rebecca Gates pour assurer la porte d'entrée de la soirée.
On ne connait pas cette Rebecca, et malgré une entame confuse, on se laissera vite charmer par ces tranches de vie à peine chantées, presque jetées sur de douces notes mêlées à des accords étouffés. On entendrait presque du Leatherface au féminin.
Outre l'atmosphère feutrée, cette ambiance de concert « At Home » permet de petits échanges amusants et de petites anecdotes. Une intermède politique américano-française : « I'm of the 47% », puis l'on apprend également que ses sources d'inspirations vont de Courtney Love à « The Richard Dixon secretary(?!!) ». On ne manque pas non plus la référence alcoolisée (encore et toujours...) à Kim Gordon, ni la reprise des Kinks " Get Down on your Knees " qui glisse toute seule.

45 minutes après avoir franchi la porte, c'est au tour du plus irlandouillards des chanteurs new-yorkais de débarquer. On imagine souvent que chanteur en solo va de pair avec acoustique et ralentissement de tempo, c'est mal connaître Ted Leo. Ce sacré Ted nous prend complètement au dépourvu en accélérant le rythme de manière effrénée. D'emblée donc, il paraît complètement speed ; sous amphets le Ted?
On ne sait pas, on s'en fout, et on aime cette envie et ces titres épurés mais tout aussi rythmés et entrainants.
 En plus de la proximité naturelle due à la salle, Ted s'escrime au parlé français. Un peu maladroit, mais amusant et touchant, le dialogue s'installe à peu près, malgré les blancs du petit public conquis.  On a ainsi droit aux titres à la demande " Me & Mia "par exemple, mais ce n'est pas tout, de petits échanges autour du mot fantôme vont déboucher à ce que Ted nous joue un " I'm a Ghost " qui n'était absolument pas prévu. Suggestion appuyée, temps d'adaptation, réalisation, c'est simplement génial. On aime cette spontanéité.
Autour des titres clasiques " Bleeding Powers "; " The High Party "; " Where Have All The Rude Boys Gone "ou " Bottled in Cork ", Ted est surmotivé, aidé par l'enthousiasme du public « Who cares about the past » peut-on entendre, à nous présenter ses nouveaux titres. Et ils sont nombreux.
Nombreux, mais terriblement inspirés. On retient entre beaucoup d'autres, " The Little Smug Supper Club " ; " Lonsdale Avenue " ou " Cry Everyday (?) ", et l'on se dit que le prochain opus va sacrément valoir le détour.

Dans tout cela, et avant une invitation à découvrir l'excellent label européen le distribuant – La Castanya – un Ovni passe... " Goodbye Blue Sky "des Floyd. Aussi grand qu'inattendu. Il est bien tard, et l'on en redemanderait encore si un tramway ne nous attendait pas pour rentrer...
Et pour la petite histoire, il ne nous a pas attendu.

Undone (Octobre 2012)

Merci à ... de l'Espace B.
Merci à Djou.

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