L'hiver approche à grand pas et pour se réchauffer, on fait comme on peut. La soirée Stoner programmée en cette mi novembre au Ferrailleur de Nantes tombe donc à point nommée. Puis avec une tête d'affiche du calibre de Karma To Burn, difficile de louper ça.
Les premières parties sont, comme très souvent, locales. Les groupes nantais Thousand Codes et Kubota ont pour mission d'échauffer le public avant l'entrée des routiers américains. Les premiers se décrivent comme un groupe de Post Stoner. Une histoire de promo plus qu'autre chose, mais bon, une fois les amplis hurlants leur décibels, il faut bien se rendre compte que c'est plutôt cool. Dans l'ensemble, les compos sont quand même assez accrocheuses, bien foutues, avec cette essence Rock qui transpire des titres. Hormis quelques transitions un peu bancales et une voix que je juge trop présente, Thousand Codes mène bien son affaire. Un des titres, Phoenix Breath, m'a paru le plus intéressant, ramenant cette étiquette Post Stoner à la surface puisque le groupe inclue un passage Post-Rock rappelant Red Sparowes ou le early-Pelican dans son Stoner. C'est pas encore tout à fait maîtrisé, mais il y a de l'idée. Des débuts prometteurs donc.
Pour Kubota, j'avoue avoir eu un avis très mitigé au début. Commencer par une longue piste Drone / Doom a quelque chose d'assez osé sur ce type du concert où tu t'attends à quelque chose de plus Rock'n'roll. Passé cette longue interlude qui ne me convainc pas du tout, le groupe dévoile une sorte de mélange entre Stoner et Punk-Hardcore. Forcément, les titres se raccourcissement pour passer en mode impac maximum. Tempo multipliés par dix, pied au plancher, le trio balance des morceaux ultra-efficaces et bien burnés. On se prend tout dans la tronche et l'envie d'headbanger devient irrésistible. Malheureusement en fin de set, Kubota peine à se renouveler et l'attention décroche au fur et à mesure.
Voilà enfin nos vieux briscard sur le devant de la scène. Déjà leur stature en impose. Rien de bien farfelu pourtant. Jean, marcel, barbe, casquette, la quarantaine bien entamée, mais une présence. Une vie dédiée au Rock et tous ses excès qui commencent à faire leur effet sur le physique des gars. Puis la machine se met en branle, les premiers riffs tombent. On y est. Karma To Burn c'est le Rock. C'est gras, pêchu, ça donne chaud au cœur. Ils ont beau faire de l'instrumental, les mecs recèlent dans leur besace de plans qui déboitent et de rythmes qui ne faiblissent jamais. C'est simple, le batteur camé jusqu'à l'os, est juste hallucinant avec une force de frappe et un groove qui force le respect. Pas besoin d'avoir 15 toms, 12 cymbales et se la jouer prodige de la batterie pour avoir un jeu puissant et impressionner le public. Il en éclipserait presque ses deux autres compagnons de route. Le captivant frontman, Rick Mullins, laisse trainer sa basse avec lourdeur tandis que William Mecum se pose en maitre de l'hypnose avec ses plans de guitare alternant psychédélisme et groove fantastique. Donc forcément, tu hoches la tête en rythme et tout le ferrailleur semble sous l'emprise du Karma To Burn. C'est quand même incroyable, les types te collent un morceau ultra cool entre les dents pour en enchainer avec un encore meilleur. Si je te dis que les morceaux 5, 14, 20, 30 ont été joué et que l'impact en live est genre dix fois plus important que sur disque, assez facile de comprendre qu'on tient là un putain de concert rock'n'roll. Une heure et demi de gras dans le ventre plus tard, les virginiens déposent les armes et nous, usés jusqu'aux trognon, on s'arrêterait bien là. Sauf qu'ils ont aussi prévus le rappel qui tue avec notamment le classique 34 issu d'Almost Heathen. Serrage de main, sourire sur les visage, les Karma To Burn quittent la scène et laissent le public hagard. Un grand grand merci à eux, c'était tout simplement le concert Rock de l'année pour ma part.
Great ! Thanks !