Wolves In The Throne Room Point Ephémère

Le Point Ephémère, réputé pour son dynamisme en matière d’évènements artistiques et culturels de tous les horizons, accueillait dimanche 30 octobre les très à la mode Wolves In The Throne Room (WITTR), accompagnés pour l’occasion de leurs collègues Wolvserpent et des Français de Danishmendt. Et autant le dire tout de suite : ceux qui étaient venus pour s’évader après une semaine merdique au travail en ont pour leur argent.

20h30, les gars de Danishmendt montent sur scène, concentrés. Inconnus au bataillon en ce qui me concerne, les Parisiens nous balancent en pleine tronche un metal expérimental aux frontières du sludge, du post-core et du doom. En somme tout ce dont je ne suis pas capable de parler. Mais peu importe ! Si elle manquait parfois un peu d’entrain, la prestation reste prenante et haletante. Transpirant et tremblant sous l’effort, le frontman part en délire, matraque sa console pour en faire jaillir des samples tordus tout en éructant son chant rauque et puissant. Les autres musiciens ne sont pas en reste : le batteur nous assène ses patterns chaotiques tandis que les guitaristes, quand ils ne sont pas occupés à défoncer leur instrument à coup de mur sonore, nous infligent des bruitages et autres soli qui agressent les oreilles. En bref, une bonne surprise, même pour moi qui suis novice en la matière. Reste à voir si la version studio tient aussi bien la route!

Une vingtaine de minutes et beaucoup de t-shirt WITTR écoulés plus tard, la lumière s’estompe à nouveau pour Wolvserpent. Obscur au possible (cf les photos), le groupe évolue dans un doom blackisant qui tranche net avec la violence du groupe précédent. Trois pistes pour un total d’environ 45 minutes de show, dont une superbe instrumentale de 20 minutes au violon et synthé, appuyée par un éclairage bleu et doré diffus et des jets de fumée virevoltants. Wolvserpent nous transporte dans les plaines rocailleuses d’Amérique, où gisent des crânes de buffles à moitié ensevelis et où des tribus indiennes pratiquent encore des rituels en l’honneur de Mère Nature. La batteuse (oui oui !) est en transe, et répète inlassablement ses patterns lents et alambiqués tandis que le frontman pose ses riffs doomesques hypnotisants et pousse ses râles gras.
Un beau tableau gâché néanmoins par des (passez-moi l’expression) casse-couilles qui prenaient des dizaines de photos avec leur flash, alors que les groupes avaient fait mettre des pancartes pour éviter ce genre de désagréments. Le frontman a même fini par interpeller lui-même les premiers rangs pour les faire arrêter de mitrailler à tout va.

Bon bon, le doom c’est bien beau, mais c’est lent ! Nous c’qu’on veut avec les copains, c’est du blast beat des Enfers ! La foule se tasse comme les Rois de la Forêt sont sur le point de faire leur arrivée. Après nous être assurés que les metalleux sont bien des clichés ambulants (« BLACK METAAAL ! », « SATAN ! »), les lumières s’éteignent totalement. Seules les bougies disposées aux quatre coins de la scène fournissent un peu de lumière. On déroule également de superbes bannières représentant des animaux de la forêt, version « black metal ». Le cadre est posé et fait déjà son effet : la tension monte. Puis le loup alpha, le chef de meute, foule les planches, dans un dense nuage de fumée. Wolves In The Throne Room affirme ce soir son assise sur le trône, défiant et foudroyant du regard les jeunes prétendants au titre. Thuja Magus Imperium ouvre le bal, et même sans la voix claire, le charme opère immédiatement. Tous les ingrédients sont présents : les murs de guitare impénétrables, la batterie imprévisible, la superbe voix criarde d’Aaron Weaver…
Oui, le rendu était éblouissant du début à la fin du concert. Les riffs résonnent dans nos petits cœurs vibrants alors qu’on se sent pousser des ailes, on se laisse aller à ces blast beat aussi violents qu’apaisants. Ahrimanic Trance, Cleansing, I Will Lay My Bones Among The Rocks And Roots... Des choix pertinents qui mettent l’accent sur la fureur tout en conservant des passages mid-tempo plus calmes. Des titres qui raviront les fans des différentes époques de WITTR puisque la setlist recouvre la quasi-totalité de leurs albums. Le final Prayer of Transformation, présente sur Celestial Lineage, est méconnaissable, comme l’autre Weaver continue de faire jouer ses cymbales et ses roulements de toms sur l’ensemble de la piste.

A peine le temps de remettre , que paf, les spots se rallument. Hochement de tête discret en guise de remerciement, merci messieurs dames, le show est fini, emballez c’est pesé ! C’est ça, la classe. WITTR nous a gratifié ce soir d'un show mémorable, clairement digne des albums qu'il a pondus. "Hail to the king, baby", comme dirait l'autre.

                                                                                     


                                                                                     Photos by Kim Malo, thanks!

DaFredz (Novembre 2011)

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