Mercredi 10 novembre dernier a eu lieu à l'Aéronef de Lille une réunion apocalyptique de groupes de grind/hardcore et autres death métal qui bousillerait le sonotone de ma grand mère. Je dis réunion, car quand Napalm Death part en vadrouille, ils amènent tous leurs copains : un peu plus de 3h de spectacle avec les ricains de Waking The Cadaver, Macabre, Immolation et bien sûr nos papys british grindeux en tête d'affiche du concert.
20h30, le show démarre en trombe avec Waking The Cadaver, groupe ricain de Deathcore qui venait présenter leur nouvel album Beyond Cops. Beyond God. Un bon apéro musical bien mouvementé, ils étaient visiblement très contents d'être là, et ça se sentait. Musique péchue, chanteur impressionnant, j'entends par là que niveau imitation porcine, il avait du talent ! 30 minutes de show, un public visiblement conquis !
21h10, la foule commence à se faire dense, les barmans de l'aéronef distribuent les ravitaillements dans une ambiance bon enfant, les gens sont contents d'être là, ça fait plaisir ! Les premières notes de Macabre se font entendre, les gens se rapprochent. Ambiance psychédélico-dégueulasse au programme : les 3 compères de Chicago prennent un malin plaisir à débuter chaque chanson avec une introduction humoristico-gore où Corporate Death(le chanteur) raconte les tenants et aboutissants de la chanson qu'ils vont interpréter sur fond de bruits inquiétants qu'il fait cracher de sa guitare.
Jugez plutôt :
"I need a victim to do things sickening, I just want to make you bleed. My knife is gashing, your blood is splashing. To see your blood is, what I need."
Avec un répertoire lyrique qui emprunte beaucoup aux assassins, serial killer et autres tarés, croyez moi ça donne quelque chose de plutôt marrant ! La musique est pas forcément très inspirée, mais ça blast dans tous les sens, et certaines chansons se terminent par des airs folks qui ajoutent pas mal de cachet au délire, d'où la rumeur entendue dans la foule (véridique) "En fait ils sont écossais c'est ça hein ?! (rires)", une théorie parmi tant d'autres...
22h05, arrive sur scène Immolation, groupe de death new yorkais qu'on ne présente plus. Ils venaient défendre leur dernier album Majesty And Decay. Pas de doute, sont méchamment doués, ça blaste et ça rriffe à gogo : gros son bien gras. Comme d'habitude, Immolation distribue des baffes en stéréo, et prouve qu'au beau milieu de la scène death d'une platitude affligeante, ils font office de prophètes inspirés... Un peu court, mais rien à dire c'était bien. Peut être pas assez de temps pour sortir les vieux morceaux... dommage.
23h10, le taux de houblon dans l'air a atteint le seuil critique, la réunion gentille de métalleux en tous genres tourne au bordel général. Ils sont là, nos vieux papys du grind débarquent sur scène et dès les premiers hurlements de guitare, la foule part au quart de tour dans un pogo chaotique. Le groupe entame sa set list avec Downbeat Clique de leur dernier album Time Waits For No Slave avec une frénésie folle, suivie par Hung et Continuing War on Stupidity, après j'ai arrêté de suivre, j'ai fait comme tout le monde : me suis jeté dans la fosse, tellement l'ambiance y était bonne. Les 4 anglais ont un peu vieilli (en témoigne la jolie calvitie qu'arbore le bassiste) mais on ne peut pas dire que musicalement cela se ressente. Napalm Death enchaine titre sur titre avec une énergie débordante. Barney (le chanteur) a un peu de mal à se mettre dans le bain, il lui faudra un gros quart d'heure pour se déchainer et montrer le vrai visage de Napalm : la folie ! Ils n'ont pas oublié la merveilleuse chanson You suffer d'une longueur époustouflante (deux secondes) pour ensuite enchainer avec Nazi Punks Fuck Off (une reprise des Dead Kennedys) et son refrain repris par toute la salle :
"Nazi punks,
Nazi punks,
Nazi punks,
Fuck off !"
Un mot sur le son, rien à redire sur les trois premiers concerts, par contre sur Napalm Death, le son était un peu en deçà de ce qu'a l'habitude de fournir une salle comme l'aéronef. Pas grave, les groupes ont assuré leurs prestations, excellente soirée ! Bref, Napalm Death est toujours là, et ils sont sacrément en forme : un grind épileptique débridé, acide et foutrement efficace, qui fait mouche et met d'accord les plus jeunes en quête de sensations fortes comme les plus vieux. Napalm c'est un peu comme un vieux fromage puant : ça pique mais qu'est-ce que c'est bon !
lelag
Napalm Death, Immolation, Macabre, Waking The Cadaver - le 12/11/10 Rennes (Antipode)
N’ayant pas vu Waking The Cadaver et ayant largement détesté Macabre, je ne parlerais que d’Immolation et Napalm Death. Pour ces premiers, la prestation est tout bonnement hallucinante. Death-Metal vicieux et intelligent avec une grosse maîtrise des ambiances, très bien retranscrites par rapport aux disques, le son millimétré aidant. Les riffs sont ultimes, s’insinuent en toi, bousillent les entrailles pire qu’une ingestion de poison avec un Father, You’re Not A Father qui tue tout et les nouveaux morceaux comme Majesty And Decay qui ne sont pas en reste. Bref, une grosse tuerie à la mesure de l’attente suscitée.
Napalm Death c’est dès les premières secondes une grosse pêche dans la gueule ! Malgré l’âge, les mecs sont au taquet, ça va ultra vite et c’est blindé d’énergie fédératrice. Si sur 30min de concert je trouve ça vraiment gros, ils me vident de mes dernières forces, la suite me passionne moins et devient quelque peu redondante. Je crois que je préfère ce déchaînement hyper violent cantonné à un court set, là, une heure c’était trop, même si les fans furent bien servis.
Pentacle