Hot Water Music, Freygolo, R.A.V.I. le 25/06/10 - Paris (La Maroquinerie)

La Maroquinerie. Du de-mon un peu partout. Du soleil sur les trottoirs. Hot Water Music qui sera bientôt . Les potes. Et ce je ne sais quoi de légère fébrilité.

Histoire que notre joie soit complète, Ravi sont les premiers à dépoussiérer les planches. On ne répétera jamais assez comme il est salutaire d’écouter ce groupe. Un groupe en dehors du diktat des modes et des volontés de plaire à tout prix. "For The Masses" et ses notes raisonnantes salut la foule et la foule scintille. De l’énergie, du brute, de la sueur ; pas de chichis et quelque chose qui se définit en un mot : rock. "Pass The Day", "Fuck Friend", "Blue Screen", "The Pain Of Tomorrow Is The Party Of Today", "No Miles Dreamers" etc s’enchainent avec ses choeurs, ses riffs imparables et pour couronner le tout Chuck Ragan vient s’emparer du micro pour la cover de "Cursing Complete" (morceau de Rumbleseat, side projet acoustique de Ragan). A pleurer. De ces moments exceptionnels et rares. Je me dis que les autres groupes pourraient se contenter de chier sur scène que le concert demeurerait une réussite. Tellement cool.

Après ça, il fallait des cojones à Freygolo pour reprendre le flambeau. Mais on sait qu’ils en ont. Les niçois arrivent donc façon one by one, sans claquer des guiboles et les instruments se superposent un à un. A priori, le public des lieux est plus amateur d’emo-punk/post-hardcore trentenaire que de galipettes ska punk et le parterre n’est pas donc très fleuri en conséquence. Ca contraste sec avec les quelques fois où je les avais vu devant une fosse acquise à leur cause. Qu’importe. Les morceaux s’enchainant, le sextuor trouve la carburation nécessaire pour faire chauffer les semelles des gens massés au premier rang. "She Tries To Be Someone", "Inside Conflict’s Toy", "Good For Nothing", "My Daily Grind". L’efficacité est là, le show indéniablement réussi grâce à cette volonté toujours constant des Freyg’ d’être plus punk que ska, et de faire corps quand il s’agit d’envoyer la purée. Et puis ces six ganaches reconnaissables entre mille, ce trombone blanc, les mimiques de Rémi, les déhanchés de Nico, toutes ces petites choses qui font parti du paysage punk français, c’est juste un devoir de les voir et revoir…

Mais tout ceci ne devait pas faire oublier la raison du rassemblement. 3 lettres pour une idylle : HWM. Chris Wollard débarque la clop au bec, les bières à la bordure des amplis. La salle exulte. "A Flight And A Crash" dans ta gueule. Pogo. Chaleur. Postillon. "Remedy "en second gong. Je suis groggy. J’ai peine à y croire. Chris Wollard crève l’écran. Tatouage asiatique au mollet, dextérité folle au bout des phalanges, sourire entre chaque parole, groove incandescent, visage extatique : il incarne cette sensation que tout le monde ressent : le bonheur d’être là, de partager ce moment d’Histoire qu’est la discographie d’Hot Water Music. Et quelle discographie ! "Paper Thin", "Swinger", "Wayfarer", "Sons and Daughters", "I Was On A Mountain", "Giver", "Jack Of All Trades", "We'll say anything we want", "The Sense" y passent. Tracks après tracks, la fosse est sans-dessus dessous, hystérique. J’aperçois Pat le Toulousain (quand on étaient ado, son mail était fandehwm@...... ; ça ne s’invente pas !) qui est à la limite de l’évanouissement. Mais tout le monde a le smile. Ragan distribue les bouteilles d’eau, tourne le micro pour faire participer le public et finit par s’y plonger tout entier, histoire de matérialiser un peu plus encore ce sentiment de communion. Il quitte la scène en prenant chacun de ses compagnons dans les bras (à noter que George Rebelo le batteur du groupe tournant désormais à temps plein avec Against Me, c'est Dave Raun de Lagwagon qui est aux fûts), ému ; avant de revenir pour un dernier baroud d’honneur. Pas un de ces rappels déjà programmé hein, un de ceux qu’exigent les circonstances, parce que personne n’a envie de se quitter, parce que personne n’a envie que les lumières se rallument. 

Presque 20 ans d’existence et une flamme qui – en dépit du hiatus – n’a rien d’altéré. Chapeau bas. Par la qualité du concert, par son engagement, par son attitude, Hot Water Music a donné une leçon, aussi bien musicale qu’humaine. Le meilleur concert de punk vu depuis des lustres ; des lustres !

Turtle (Juillet 2010)

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