Dropkick Murphys - Olympia 2010 le 28/01/2010 - Paris (L'Olympia)

Chaque nouvelle venue des Dropkick Murphys dans la capitale, est marquée par une progression  lente mais régulière. En effet qui aurait pu présager que la formation de Boston gravirait si vite les échelons en cinq années? De la Maroquinerie au Bataclan, en passant par le Trabendo et l’Elysée Montmartre toutes les salles mythiques de la capitale ont subi l’ouragan Street-Punk. Toutes ou presque, la plus fabuleuse, intemporelle manquait encore à cette solide liste, et bien en ce 28 Janvier 2010 c’est désormais chose faite, les Dropkick Murphys sont à l’affiche de l’Olympia.

Sans doute possible, la première partie, The Mahones, a été choisie car collant à merveille à l’esprit Irish que colporte la formation de Qunicy. Et oui le "Celtic-Punk" est en vogue ,porté de main de maîtres par la tête d’affiche du soir, ou encore des formations comme Flogging Molly. Malheureusement comme pour tout succès, la (pâle) copie n’est jamais très loin, et l’on voit fleurir ça et là les avatars du style. Qu’ils se nomment Bloody Irish Boys ou The Killigans, leur imagerie à base de cranes et de trèfles est proche, leur amour pour la culture irlandaise certainement sincère, mais leur manque d’originalité et de personnalité flagrant. The Mahones n’est pas à ranger auprès de ces derniers, mais plutôt comme les Blood or Whiskey, à classer du coté des anciens qui profitent de l’occasion pour refaire surface. Toutefois, malgré la meilleure volonté du monde, et la voluptueuse accordéoniste, la mayonnaise a du mal à prendre, ou plutôt la Guiness a du mal à fermenter… La formation canadienne des early 90’s  paraît de fait légèrement empruntée et surtout hors contexte, étant par nature plus Celtic que Punk, il semble délicat de satisfaire, par ce qui côtoie plus la musique traditionnelle que les Sex Pistols, une bande de furieux qui ne demande qu’à en découdre… restent quelques classiques "Drunken Lazy Bastard" ou "Celtic Pride" pour faire presque mouche, et s’en est terminé dans une presque indifférence.

La suite est d’entrée plus couillue, on oublie de fait toute connotation Irlandophile pour filer à New-York, bastion du Hardcore Oldschool, avec un de ses piliers : Sick Of It All. Les moshers et autres adeptes de figures de style vont s’en donner à cœur joie !! et bien non car tout comme les amateurs de balades Irlandaises ils ne sont pas là. C’est donc pour passer d’un extrême à l’autre, une nouvelle fois un public pas forcément en adéquation à la musique proposée, qui regarde s’égosiller / s’essouffler les frères Koller. Il y a bien sûr quelques connaisseurs qui font perler la sueur  au son des "Step Down", "Die Alone", "Built to Last" ou autres nouveautés à venir, mais l’ensemble scène / fosse semble plutôt mollasson, en témoigne ce faiblard Wall of Death de "Scratch the Surface". Seul l’ultime et imparable "Us vs Them" réussira à atteindre un niveau d’engouement convenable pour un monument du genre.

On l’a déjà dit, on le répète, DKM n’est pas le genre de groupe à jouer le juke-box / best-off sur scène, ni à s'étendre dans la promotion exacerbée d'un The Meanest of Times pourtant excellent, et cela s’est confirmé une fois de plus pour cette soirée olympienne. Le credo Irlandais ne semble définitivement pas l’apanage du groupe sur scène, du moins ça n’est pas le cas hors de ses bases, et hors du contexte Saint-Patrick. Et l’entrée sur scène résolument Punk à base de "Cadence to Arms" et "Do or Die", montre si besoin s’en faisait encore ressentir, que la formation de Boston prend toujours autant de plaisir à revisiter ses anciennes galettes, Do or Die en tête, pour le bonheur des plus anciens. Bien évidemment la setlist parfaite n’existe pas, et ce soir nombreux seront les Irlandouillards à regretter l’absence d’un "Fields of Athenry"ou d’un  "Wild Rover" fédérateur. Toutefois, force est de constater que malgré les regrets ressentis sur ces choix , les connaisseurs tout relativement déçus qu’ils puissent être, devront reconnaître que la représentation époustouflante faite par Al Barr en particulier, et toute la troupe en général, consolera toute légitime doléance insatisfaite. Ca court dans tout les sens, joue avec le public – sans toutefois rentrer dans les habituels remerciements dégoulinants – point trop n’en fait, et point trop DKM n’en aura fait.
Le public n’est pas dupe et il sait apprécier le plaisir réciproque ; et si par malheur il s’avérait feint, on se consolerait en se disant que ces artistes sont alors bien meilleurs acteurs, que musiciens, et l’on se complairait tout autant devant cette performance. La foule non plus ne triche pas, et cette fosse pleine de sueur et d’énergie, se laissera habiter, transcender par la musique, rendant le plus inoffensif lambda, en bête furieuse et déchaînée à l’écoute des "Heroes from our Past", "The Warrior’s Code" et autres "The Auld Triangle". Les classiques animations de fin de set : la montée des belles sur "Kiss Me I’m Shitfaced" et l’invasion de scène sur "Skinhead on the MBTA" en seront le parfait exemple: gracieuse comme un cœur cette petite blonde se laissera aller à hurler des refrains ; blessé, il n’hésitera à surmonter la douleur pour rejoindre la scène ; torse nu arborant son tatouage footballistique il complètera son grand chelem des invasions de stage ; ou oubliant le symobolique porte-malheur de la couleur de l’espoir sur les planches, il n’y réfléchira pas à deux fois, vert comme l’Irlande, à saisir ce micro abandonné pour cracher le mythique : « Did he ever return, No he never returned And his fate is still unknown He may ride forever Neath the Streets of Boston He’s a skinhead who never returned.»

Mythique comme l’Olympia, en espérant d’ailleurs que l’ascension s’arrête là, à vouloir braver des sommets inaccessibles, le risque d’une chute fatale n’est pas à exclure. Et mythique comme ce mois de Mars où les Dropkick Murphys iront une nouvelle fois, user les salles de leur ville, celle de Boston, et où Metalorgie sera également présent !!!

Undone (Février 2010)

Merci à Bérengère de Bérengère Promotion. Merci à Laétitia de PIAS. Merci à Djou. Salut à tous les Irlandouillards Parisiens.

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