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Deftones (Le Cabaret Vert), photos/vidéo/interview 29/08/2009 - Charleville-Mézières

Le Cabaret Vert Festival

Vous n'avez peut-être jamais entendu parler de ce festival, pourtant il fait son petit bout de chemin depuis 5 ans maintenant, à Charleville-Mézières, dans les Ardennes. Un million d'euros de budget (soit 3 fois moins qu'un Hellfest cuvée 2009), 40 000 personnes sur les 3 jours, une ambiance franchouillarde, et une équipe/organisation fort sympathique. Ajoutez à cela une programmation éclectique, où l'on retrouve cette année entre autre Ghinzu, Tricky, Birdy Nam Nam et surtout Deftones, pour la seule date française de leur mini-tournée européenne de cet été. Gros coup de poker pour les organisateurs donc (le festival affiche complet).

Pendant que les starlettes d'Oasis nous font une scène de ménage à 200 kilomètres de là, les Deftones sont là, détendus, loin de l'engouement médiatique que leurs apparitions créent lors des différents festivals auxquels ils ont participé cet été (Download, Pukkelpop, Highfield, Reading etc.). L'occasion rêvée pour Metalorgie de rencontrer le groupe au complet (sans leur bassiste Chi Cheng bien sûr, toujours hospitalisé), le temps d'une (courte) interview.


L'interview

"Deftones à Charlevilles-Mézières", euh.....pourquoi?

Abe Cunningham (batterie): Pourquoi pas! C'est beau ici, on est à la campagne, et puis c'est notre seul concert en France cet été. Hier on était en Angleterre, à Leeds, aujourd'hui ici, et demain ...de nouveau en Angleterre!

Quelques nouvelles de Chi à nous transmettre?

Chino Moreno (chant/guitare): Chi est dans état stationnaire, toujours dans le coma. Il a subit une intervention chirurgicale il y a peu de temps, qui s'est bien passée. On attend juste... Parfois il ouvre les yeux, reste quelques instants dans une sorte de coma éveillé, mais ne parle pas.

Comment avez-vous pris la décision de revenir sur scène, sans lui?
Chino
: On avait envie de revenir sur scène, mais aussi de le faire pour lui. On croit en le fait qu'une énergie se transmet de cette manière. A quoi bon rester là-bas et attendre? La meilleure chose à faire pour lui et pour nous est de continuer...

Qu'en est-il de votre prochain album? "Eros" (enregistré avant l'accident de Chi) n'est donc plus d'actualité?
Stephen Carpenter
(guitare): Eros est effectivement terminé depuis l'an dernier mais on a préféré de ne pas le sortir depuis l'accident de Chi. On composé un nouvel album, très rapidement, en quelques mois seulement. Les prises chants et batterie sont terminées, et on va finir tout ça en rentrant.

Et à quoi peut-on s'attendre?

Stephen: à du Deftones! (rires). Mais vous n'aurez rien de nouveau ce soir c'est une certitude.
Chino: Et aucune sortie n'est prévue pour 2009, il faudra attendre l'année prochaine.

Est-ce que les Deftones téléchargent "illégalement" sur internet?

Stephen: Oui moi ça m'arrive. A vrai dire j'en ai un peu rien à foutre de qui télécharge quoi, moi je le fais quand j'en ai besoin, mais je continue à acheter des cd. Aujourd'hui il y a énormément de choses, n'importe qui peut monter un groupe!
Abe: Moi idem, j'achète toujours beaucoup de cd. Et Chino c'est pareil, il vient d'ailleurs d'acheter ce vieux cd de Prince...
Chino: Oui j'adore l'album Purple Rain, j'en ai toujours eu que des copies merdiques, et je viens enfin de me l'acheter.

Y a-t-il des groupes français influençant de près ou de loin votre musique?
Franck Delgado
(samples): Personnellement je suis un grand amateur du label français Ed Banger Records, avec Justice notamment. Le dernier album de Phoenix est également très bon. Et puis bien sûr Daft Punk...

Y a-t-il un groupe avec qui vous avez particulièrement aimé jouer sur cette tournée festivalière?

Chino: mmmh... Faith no more sans aucun doute. Ils ont joué un excellent concert au Pukkelpop la semaine passée. C'est marrant de voir ces générations qui se croisent... Ce sont des anciens. On rejoue d'ailleurs avec eux demain soir en Angleterre, pour notre dernière date de la tournée.

Est-ce qu'il y aura un guest sur votre prochain album?

Chino: Pour l'instant il n'y a rien de prévu, mais il y a de la place sur le skeud. Si tu as des suggestions...

Euuuuh...
Chino
: Non mais réfléchis-y... et tu me diras après l'interview. (je lui ai par la suite suggéré d'écouter A Dead Sinking Story et Insomniac Doze de Envy, sait-on jamais)

Et sinon
Deftones à Guitar Hero ça donne quoi?
Chino: Je préfère m'entrainer à la vraie guitare personnellement, c'est déjà bien assez. Niveau jeux vidéos je suis plutôt Foot, Golf (Tiger Woods est très bon) ou Plate formes type God of war.
Stephen:  Moi à chaque fois que je joue à Guitar Hero j'ai cette petite note de merde qui sort tout le temps, la fausse note... Mais sinon c'est fun!

Merci à vous et bon concert ce soir

Deftones: Merci!


Interview vidéo du groupe réalisée par nos confrères de "Sourdoreille":


Le concert

Il est 20H20 quand Deftones entre scène. Le soleil se couche sur "Charleville-Mézières", dans un décor assez atypique puisque de la scène, on aperçoit le clocher de la basilique, derrière les quelques milliers de personnes curieuses de voir ce phénomène de la scène "métal", agissant maintenant depuis quasiment 20 ans (déjà!). Et ça n'est pas un public acquis à sa cause que le groupe trouvera face à lui, tant mieux après tout.


L'entrée du groupe sur scène en vidéo (backstage), par Sourdoreille:


Deftones n'est pas connu pour effectuer des performances live tonitruantes, surtout d'un point de vue qualité de jeu. Ce soir c'est différent, Chino, en plus d'avoir perdu du poids, a retrouvé de la voix, surtout sur les parties chantées. Les parties gueulées ne sont plus ce qu'elles étaient il y a 10 ans mais peu importe, le groupe se donne à fond ce soir et offre un set de plus d'1h20, ce qui est tout à fait honnête pour un festival. Feiticeira en guise d'intro, suivie par Lhabia et My own summer. Le set couvrira tous les albums du groupe avec en vrac Hexagram, un enchainement Nosebleed/Root, Beware, Korea, Rx Queen, mais c'est la fin du concert qui marquera les esprits. Une sorte de montée en puissance et en intensité entamée avec Back to school et Be quiet and Drive, mais c'est surtout Change, lente et massive à souhait, qui a scotché plus d'un spectateur. Parfaite. Le groupe finira par Passenger et l'inévitable Head Up, un peu usante à la longue en live, surtout en l'absence de Chi.

Mais qu'est-ce qui fait la différence chez Deftones?
Deftones n'a jamais fait partie de ces groupes décriés artistiquement, et le groupe n'a pas non plus vendu son âme au diable alors que la tentation était grande à la fin des années 90 (qui a parlé de Korn?).
Deftones c'est l'histoire de ces 5 mêmes types qui n'ont pas vraiment changé depuis leurs débuts, mais évolués sans cesse, autant dans l'agressivité (Elite, Rats!Rats!Rats!) que dans des envolées mélodiques totalement épiques (Digital Bath, Cherry Waves). Une sorte de "métal rare et précieux" (merci rue89).
Et quand on voit la simplicité et l'honnêteté dont font preuve ces gars-là, on ose croire que ça ne changera pas.

Un grand merci à Nico et l'équipe du Cabaret Vert, l'équipe de Sourdoreille pour les vidéos, et bien sûr Chino et Deftones pour leur disponibilité.

Fink (Août 2009)

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