Gojira, Trepalium le 11/02/09 - Nantes (Olympic)

Gojira est de retour en France pour promouvoir le très bon The Way of All Flesh. En ouverture on retrouve les excellents Trepalium, autre groupe phare de la scène Death française. On aura vu pire comme première partie ! De passage à l'Olympic de Nantes, voici le résumé de cette soirée incontournable pour tout amateur de gros son.

Pour moi Trepalium est un groupe idéal pour ouvrir pour Gojira. Habitués à la scène depuis nombreuses années, le groupe a livré ce soir à Nantes une prestation impeccable en jouant une grande partie du tout récent XIII. Sorti pendant la tournée, je n'ai malheureusement pas réussi à me procurer le dit disque avant de les voir en concert. Du coup je n'ai pu que regretter de découvrir les titres ce soir là, après tout c'est toujours mieux quand on connait les chansons !
Quoiqu'il en soit les nouveaux morceaux sont très solidement défendus par le groupe, on retrouve la même efficacité que sur Alchemik Clockwork of Disorder, à savoir cet habile mélange entre Death, Groove et Jazz (le solo d'Addicted to Oblivion est magnifique). Les guitaristes sont impressionnants de dextérité, à en dégoûter plus d'un avec leurs plans complètement alambiqués joués à toute vitesse. A côté de cela le groupe est bien emmené par le chanteur qui a une pêche d'enfer et qui a surtout su progressivement haranguer une foule à l'origine bien timide. Belle prestation en tout cas pour ce grand groupe qui mériterait d'être plus connu.

Setlist Trepalium : Daddy’s Happy, Glowing Cloud, Perversion of Reality, Addicted to Oblivion, Inner Hell, And Now..., World Plague, Decayed Emotion, Saddistik Peace, Fant-Easy Reality

Après Trepalium Gojira donc. L'ambiance monte d'un cran lorsque les landais montent sur scène avant d'entamer leur set par Oroborus et ses plans en tapping, toujours sympas à voir en live. Le son est impressionnant de netteté, bien qu'un chouïa trop fort à mon goût. Mention spéciale pour la basse de Jean-Michel Labadie, aussi puissante que ses headbanging !
Oroborus était une petite mise en bouche puisque le quartet enchaine ensuite avec The Heaviest Matter of the Universe et Backbone. A ces deux noms est-il nécessaire de préciser que dès les premières notes le public s'est littéralement déchainé ? Tout du long du concert ce fut la même chose : les pogos n'ont pas cessé, tout comme les slams, qui, il faut le souligner, sont favorisés par la hauteur parfaite de la scène de l'Olympic. Bref, la salle a tremblé ce soir là, et c'est bien normal vu la puissance dégagée par le groupe !

Gojira a bien entendu fait la part belle a ses deux derniers bébés, délaissant du coup Terra Incognita et surtout The Link (aucun titre de joué). On connaissait From Mars to Sirius en live, on découvre maintenant en toute logique les morceaux de The Way of All Flesh qui prennent ici une dimension tout autre. The Art of Dying est encore plus impressionnante que sur disque (le passage « Art of dying, is the way to let all go »... waouh !), Toxic Garbage Island est très efficace, A Sight to Behold bien entrainante, et enfin The Way of All Flesh –  que je trouvais un peu fadasse sur l'album –  m'a complètement bluffé avec sa force et ses voix sorties d'outre-tombe. Gojira a choisi ce morceau pour terminer son set, du moins avant le rappel car le groupe revient sur scène avec Terra Incognita, une jolie instrumentale bourrée d'harmoniques à la guitare avant d'enfoncer le clou avec la furie de Vacuity, véritable bijou d'une lourdeur incommensurable.

Logiquement ovationné après sa performance, Gojira est resté longtemps sur scène pour remercier et saluer son public, sourire aux lèvres. Les frères Duplantier sont même partis en slam dans le public !
Enfin bref, Gojira n'a rien perdu de sa superbe en live, et je ne saurai que trop vous conseiller d'aller les voir s'ils passent près de chez vous, le détour en vaut largement la chandelle.

Setlist Gojira : Oroborus, The Heaviest Matter of the Universe, Backbone, Love, From the Sky, A Sight to Behold, The Art of Dying, 'Drum Solo', Clone, Flying Whales, Toxic Garbage Island, The Way of All Flesh, Terra Incognita, Vacuity.

Second avis:

... légèrement différent de mon coté. Bien évidemment la soirée fut un très très grand moment de musique extrême mais je serais surtout moins enthousiaste sur Trepalium.

Très carrés, les gars des Deux Sèvres ont le métier et un talent de composition certain, c'est indéniable. J'ai pourtant été bien moins convaincu cette fois que par leur passage en ouverture du Hellfest 2006 dans des conditions, il est vrai, totalement différentes. Ils auront semblé un peu à l'étroit sur la scène de l'Olympic à moitié bouffée par le drumset de Mario (Gojira) qui tronait déjà en bonne place avant le début des hostilités et ont du coup un peu peiné à lancer ce grain de folie qui jusqu'à présent m'a toujours plu chez eux. Vraiment dommage. Mais le principal soucis qu'aura finalement eu le groupe c'est surtout d'ouvrir pour Gojira, véritables stars de la soirée qui, rétrospectivement, auraient probablement fait oublier n'importe quelle première partie tant leur prestation fut magistrale.

J'ai pour ma part énormément aimé le (gros) petit dernier des landais et attendais donc avec impatience un live bien plus brut de décoffrage que ce à quoi ils nous avaient habitués avant leur envol en terres U.S. Autant dire tout de suite que je m'étais bien fourvoyé:
Il n'est même plus question de comparer le Gojira nouveau avec (l'excellent) groupe live que nous avions quitté il y a quelques temps de cela. Cette formation a pris une envergure telle que je n'aurais pas imaginé celà possible. C'est à peine si on reconnait les quatre français tellement ils ont gagné en prestance. Le show, surtout axé sur leur deux derniers albums, fut une véritable démonstration de force d'un groupe au sommet. Mario n'en finit plus de progresser, le charisme de Joe est à peu près aussi époustouflant que ses growls (plus puissants et caverneux que je ne les avais jamais entendus), Jean-Michel, déchainé et le sourire aux lèvres, en fait des tonnes alors que Christian ne cessera de communiquer avec un public qui n'avait vraiment pas besoin de ça pour répondre au quart de tour à la moindre solicitation.
Le son est énorme, le final de Flying whales est apocalyptique (quelle claque ce titre!), le rappel (classique mais) inévitable. Les oreilles bourdonnent, les nuques sont en feu, mes yeux pétillent et tout le monde, groupe compris, est aux anges au sortir d'un concert monstrueux conclu par de longues minutes d'ovation et de remerciements mutuels entre les landais, toujours accesibles, et le public.
Non, définitivement, le Gojira que nous connaissions n'est plus. Oubliez le. Vive Gojira (et merci les tournées étatsuniennes).

Craipo

Bran (Février 2009)

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