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Hellfest 2008 : Vendredi Clisson - Hellfest le 20/06/08

Clisson : Jeudi 19 Juin 2008. Ca fait un an qu’on attendait que ça et nous y voilà enfin. Le Hellfest est toujours debout et nous on repart encore pour trois jours d’extrémisme musical sur fond de grande fête, de hurlements, de délires décalés et de houblon. On pourrait dire ça tous les ans et ça n’en resterait pas moins vrai. Après une édition 2007 largement perturbée par une météo exécrable qui aura mis en évidence puis largement amplifié les conséquences de certains manques au niveau de l’organisation, Ben et son équipe nous annoncent un festival plus carré que jamais, alors que Catherine Laborde a eu la bonne idée d’annoncer un temps plutôt clément. Pas moyen de savoir lequel des deux arguments a fait se déplacer la foule cette année mais il semblerait bien que l’extrêmeux soit finalement (et heureusement) plus dur au mal et pas si échaudé que ça par une édition précédente pour le moins cahotique – contrairement à ce que l’on avait pu lire ici et là il y a un an. Toujours est-il qu’en fin d’après midi les deux premiers campings sont déjà largement bien remplis et que les festivités ont déjà commencé depuis quelques heures pour certains. Entrées et sorties du site réorganisées, navettes pour aller dans le bourg, camping déplacé… les changements sont déjà légion. Le temps d’installer une tente sur un bout d’emplacement encore libre aux cotés du petit groupe de métalorgiens ayant fait le déplacement que je constate que le pré-fest dispose d’un public déjà en ébullition. De plus le beau temps est au rendez vous pour le moment. Pour le moment oui, car ce soir Grum Lee donne le premier de ses concerts d’adieu au Metal Corner (encore une nouveauté), situé juste à coté du camping. Les oreilles vont surement vriller dans la joie et le n’importe quoi. Mais en attendant c’est l’heure de l’apéro et du manger…

Jeudi soir: Grum Lee met le feu au Metal Corner. Un concert totalement fou, toujours placé sous le signe de la reprise manquée, avec une nouveauté néanmoins puisqu’absolument tous les titres en anglais sont (mal) traduits en français cette année. Festival d’adieu oblige, les fans sont tous là et se chargent de chauffer l’ambiance. Quelques pogos sur Johnny Halliday, circle pits en acoustique et plusieurs classiques plus tard (Courir sur la colline, L’autoroute de l’enfer…), le Metal Corner s’est transformé en Mecque du n’importe quoi. Un concert fou vous dis-je. La soirée s’éternisera dans et en dehors de la tente et le festival est, lui, déjà parti sur les chapeaux de roues alors même qu’il n’a pas vraiment démarré. Ca promet pour Ultra Vomit

 

Vendredi : Cette fois ça y est le festival est officiellement ouvert. Queues infiniment raccourcies du fait d’un nombre de point de contrôle plus élevé, un stand info à l’entré du site du festival, une réorganisation de la disposition des scènes… on a du mal à croire qu’il y a un an à la même heure le fest était au bord de la rupture et que Mumakil devait jouer devant un public réduit.

Cette année ce sont les nantais d’Ultra Vomit qui ouvrent la danse. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les quatre zouaves attirent une audience impressionnante étant donné l’heure et la teneur de la soirée du Jeudi. Des cheveux longs, courts, des dreads, des casquettes, Bob L’éponge… tout le monde est là. Fetus arrive sur scène grimmé en Lemmy Kilmister (Motörhead) avec un superbe T-shirt Guitar Hero et présente le groupe (« We are Motörhead and we play rock n’ roll !») alors que Flockos arbore un T-shirt Blink-182… bref le grand délire. Le set commence logiquement par Quand j’étais petit au bout duquel Fetus va révéler devant nos yeux ébahis qu’ils ne sont pas Motörhead, puis enchainer avec la majorité des titres du dernier album (et notamment Je ne t’es jamait autans aimer, avec le vrai refrain) mais aussi deux titres plus anciens dont Booba. Un concert génialement stupide mais qui réjouit à peu près tout le monde et qui aura en plus eu le mérite de nous faire vivre l’expérience extrême ultime : faire « coin coin » avec des centaines de métalleux, pour la moitié encore / déjà bien entamés dans la bonne humeur à 12h30 lorsque le groupe se voit obligé d’interpréter Je collectionne des canards (vivants) sous la menace par un canard (géant). Difficile de rêver meilleur commencement pour le fest.

Eluvetie : Je tente par curiosité. A vrai dire je m’ennuie assez vite et préfère finalement aller faire un tour au carré VIP avec le grand sachem, puis au camping en attendant Danko Jones.

Danko Jones : Grosse bouffée d’air au milieu d’une programmation assez extrême. Il y a deux ans, les canadiens avaient ravi le public. Les voilà de retour pour un concert qui sera pour ainsi dire la copie conforme en - terme d’esprit - de leur dernier passage à Clisson. Toujours aussi Rock n’roll avec un discours rassembleur et des titres qui font toujours autant mouche, le quatuor assure sévèrement, porté par l’énorme charisme de son leader qui ne cessera encore une fois de vanter les groupes du festival et par-dessus tout autre, Motörhead. Le concert est vraiment bon mais, les ayant déjà vus, je préfère m’éclipser pour aller découvrir Alchemist que m’a chaudement recommandé Guillame peu de temps auparavant.

Alchemist : Découverte complète d’un groupe dont je n’avais jusqu’alors qu’entendu parler au détour de discussions musicales… verdict : je suis totalement conquis. Il se dégage une ambiance envoutante assez unique du Métal des australiens. Le groupe déroule sa force tranquille sur la discover stage a grand renforts d'un Metal hybride sombre, ultra puissant et planant. Alchemist en impose: la grande classe. Déjà je note dans un coin de ma tête : « réécouter dès que possible ». Je finis tout de même par repartir du concert, la tête ailleurs, histoire de retourner voir comment se débrouille Danko Jones pour son final (la réponse est déjà connue : comme un as). Je n'ai visiblement pas manqué grand chose par la suite puisque le groupe a apparemment explosé un ampli... dans le genre handicap on fait pas mieux - meme si pour le coup ils ne méritaient pas ça.

Bleeding Through : Changement d’horaire et de scène suite à quelque soucis rencontrés par Madball (qui jouera donc en toute fin de journée sous le chapiteau de la discover stage). Bon alors Bleeding Through fait du Metal hardcore, ce n’est nouveau pour personne. Un brin de mélodie, de la mosh part partout et surtout là où on l’attend. Le plus ? La claviériste (rare pour le genre). Comme souvent c’est une bombe. Comme toujours… elle ne sert à rien puisque sortie du studio on ne l’entend tout simplement pas, noyée qu’elle est derrière le gros son de ses acolytes masculins. Les têtes bougent, un nuage de poussière se lève rapidement, preuve d’une activité certaine dans le pit. Pour ma part je finis bouger aussi, mais c’est juste parce que je m’ennuie: cassos.

Septic Flesh : Septic Flesh est de passage au Hellfest cette année alors que le combo signe son grand retour avec un Communion largement acclamé. Pour ma part c’est une découverte quasi totale puisque je n’ai que très peu pris le temps d’écouter avant de venir sur le fest. Et quelle découverte! Bien aidés par un public au complètement au taquet, le groupe fait monter l’ambiance très, très vite. Le déferlement sonore que constituera la prestation des grecs est réellement impressionnant : Leur Brutal Death Atmosphérique, pétri d’ambiances grandiloquentes est terriblement prenant et dégage une puissance phénoménale (Communion et ses cœurs accompagnés de bout en bout par les fans les plus acharnés, par exemple). Grosse démonstration de force donc et, pour ne rien gacher, les titres issus des deux derniers albums sont tous autant de perles et c’est remonté à bloc que je ressors du concert. Magistral.


Paradise Lost : Là encore, un ténor que je ne connais malheureusement que très peu. C’est l’occasion ou jamais. Le groupe est visiblement heureux d’être là, offre une prestation de bonne qualité et finalement assez rock n’ roll pour ce que j’en ai vu. Le devoir  m’appelant au camping, je pars au bout de 4-5 titres, persuadé que le groupe est assurément à approfondir meme s'il semblait légèrement donner dans la retenue. La journée se déroule décidément très bien et on peut d’ores et déjà s’attendre au meilleur pour la suite.


Sick Of it All : Quelque peu ralenti sur le retour du camping, c’est de l’extérieur que j’entendrais le set des papes du NYHxC débuter sur l’énorme Take the night off. A peine rentré, c’est la ruée. Sick of It All, c’est mon premier concert hardcore et mon premier gros pit il y a quelques années. Une claque monumentale. De là découle à peu près tout le reste depuis. Impossible donc de manquer ça. A la limite de la zone rde turbulences, la gueule totalement enfarinée par l’énorme nuage levé par un pit en furie, ça fingerpointe dans tous les sens, reprend les cœurs à s’en arracher la gorge. A vrai dire c’est intenable mais tout le monde s’en fout. SOIA a un réservoir d’hymnes sans fond (dont les incontournables Scratch the surface et Step down bien évidemment), Pete et Lou sont des piles électriques animées d’un enthousiasme toujours aussi bluffant. Un grand moment de bonheur clôturé par l’envahissement en 2-step de la scène par les roadies et connaissances du groupe qui rongeaient leur frein depuis de longues minutes. Folie. Le genre de groupes que l'on voudrait voir absolument tous les ans!


Rotting Christ : J’aperçois le groupe en coup de vent. Un des seuls trucs de Black que j’aurai vu cette année en fin de compte (ce qui est bien dommage). Je ne connaissais pas mais quelque chose me dit que vu les arrangements et la puissance lachée sur scène, je finirai par y revenir un jour.


Katatonia : Premier représentant du trio atmosphérique britannique présent cette année, Katatonia est attendu au tournant. Monstres du Doom Death depuis reconvertis avec succès au Rock à tendance dépressive, les suédois se concentreront bien évidemment sur Viva Emptiness et The Great Cold Distance leurs deux derniers et excellents albums. Le chanteur a une gueule de cousin machin qui aura fait sourire pas mal de monde mais à vrai dire on s’en tamponne… rien ne peut gâcher le plaisir d’enfin entendre My twin, Deliberation, Consternation ou Ghosts of the sun en live. Le groupe se trimballe une réputation de mollassons sur scène. Il n’en est rien mais pour le coup force est de reconnaître que Katatonia semble hésiter entre donner une pêche supplémentaire  à leurs morceaux (tentative d’adaptation à l’affiche généralement beaucoup plus extrême ?) et conserver l’esthétique sombre de son rock atmosphérique. Dommage. Mais comme déjà dit le plaisir de voir ces titres écoutés un nombre incalculable de fois exécutés devant mes yeux l’emporte….

Kruger : Enchainement magique sur la Discover Stage où Kruger précède de peu Baroness, une des grosses sensations de la première moitié de l’année. Le programme est tout choisi et je ne bougerai donc pas du chapiteau pendant près de deux heures. Bien qu’étant surtout amateur de la première moitié de carrière des suisses, ce concert m’a enchanté. Le groupe possède d’un son très puissant et d’un chanteur un brin allumé qui compense aisément un certain classicisme que l’ont sent poindre régulièrement au détour de leurs compositions. En effet, bien qu’encombré par un imposant micro, Reno, intenable, n’hésitera pas à aller se percher en haut d’un des murs d’enceintes (sans pour autant oublier une seule seconde le déroulement du show). Complètement ailleurs, le combo finit par emporter de larges suffrages au cours d’une prestation forcément marquante et je suis pour ma part réconcilié  avec certains de leurs titres plus récents. Opération réussie.


Baroness : A peine Kruger parti, je me rue au tout premier rang, collé aux barrières crash et bien décidé à ne pas manquer une miette d’un concert que j’attends fermement depuis l’annonce de la participation de nos adeptes du rock lourd. Leur dernier album est bon mais j’attends toujours le déclic… Une fois le concert démarré il se fera de lui-même. Enfumée, psychédélique à mort et hyper énergique, la musique des américains envoute littéralement l’assemblée, moi le premier. Garik (dont on reparlera par la suite), placé trois personnes plus loin n’en peut plus, pas plus que moi finalement. C’est le scotch total, le riffing est génial et le groupe prend visiblement autant son pied que nous. Fin du concert, je quitte le chapiteau. Le groupe n’a pas prononcé un mot de tout son set, avec pour résultat un headbang de masse et une énorme ovation. La classe.

Testament : Encore une tentative pour un groupe que je ne connais, cette fois, que de nom. Premier échec total. La voix m’est insupportable au possible et je n’arrive du coup même pas à me concentrer sur les autres éléments de la musique. Je prends la fuite au son de la phrase fétiche du week end (« On se boit une bière ? »).


In Flames : In Flames ou le dilemme… Je les ai manqués au Fury Fest 2005 et m’en suis longtemps mordu les doigts. D’un autre coté j’ai de plus en plus de mal avec leur orientation musicale et il est l’heure de manger. C’est donc depuis le camping que j’écouterai (avec un son très clair) les trois quart d’une prestation qui me confirme que je n’aurais probablement apprécié qu’un titre sur trois. Ce qui fait peu… De retour juste à temps pour voir l’impressionnant bouquet pyrotechnique final je me dis qu’il faut bien  leur reconnaître un sens du show. Bon, certains font autant avec beaucoup moins mais les réactions sont quasi unanimes : le concert était excellent. On ne peut pas le leur retirer.


Madball : le retour. Déjà présents en 2003, 2005 et 2006, ce sont des habitués du festival (Fury Fest, puis Hellfest). Madball fait du Madball ni plus ni moins et c’est toujours aussi puissant et énergique. Les tubes pleuvent, les coups aussi. Les quelques soucis leur auront au moins permis de jouer à un horaire digne de leur standing mais  auront eu pour contrecoup de les envoyer se produire sous un chapiteau (Discover Stage) où on se sentira très vite à l’étroit. Pour ma part je suis usé et coupe l’expérience à la moitié du set pour aller voir Venom. Le concert était bon, comme toujours et le public ultra motivé. Bref du classique, et encore une réussite en ce premier jour de festival.

Venom : Légendes surestimées pour les uns, guignols pour certains, très bon groupe pour les autres, Venom est quoiqu’on en dise un des arguments phare du Fest cette année. Que l’on aime ou pas le groupe reste culte. Passons sur le look  de Cronos (bien fatigué…), l’immonde pantalon à strass du guitariste et leur mur déco de plusieurs dizaines d’enceintes, tous totalement too much (c’est aussi ça le charme de la chose) et parlons plutôt musique… Venom c’est du grand guignol en effet. Sauf que Venom c’est cool, tout simplement. Quoiqu’on pense de l’attitude, de la qualité de leurs dernières sorties, de leur réel impact sur le Black Metal etc. lorsque l’on voit Venom sur scène on comprend « pourquoi le Metal ». Un peu comme pour Motörhead finalement… Les compos sonnent parfois terriblement datées, les textes tirent sur le ridicule et le guitariste à une fâcheuse tendance à multiplier les pains mais peu importe. L’assistance étant restée jusqu’à la fin est malheureusement peu élevée (un peu comme pour les Dead Kennedys il y a deux ans de ça). Ce fait couplé aux éléments précités n’est pas forcément très rassurant si l’on considère qu’une captation devait à la base être réalisée pendant ce concert dans l’optique de la sortie d’un DVD… Dommage.

Craipo (Janvier 2009)

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