Napalm Death, Suffocation, Warbringer le 20/05/08 - Toulouse (Bikini)

Depuis la sortie de Smear Campaign en 2006, on peut dire que de l'eau aura coulé sous les ponts et que Napalm Death n'aura pas ménagé sa peine alignant les concerts à la pelle. Pour la deuxième tournée européenne de la formation de Birmingham avant fermeture pour travaux, c'est Warbringer qui est chargé de mettre le couvers. Formation de Los Angeles,le groupe évolue dans un thrash old school époque 80 où perce l'influence de Dark Angel, Exodus et co. Une bonne présence scénique, un son roots pur jus mais un concert un peu poussif dans l'ensemble, la faute à un John Kevill apparemment pas super inspiré pour combler les trous béants entre les morceaux.
Rien de tel avec Suffocation. Pionniers du brutal death US, les new yorkais mettent tout de suite la salle dans leur poche par les vocaux gutturaux assez impressionnants de Frank Mullen qui compensent assez largement son peu de charisme. Un show maîtrisé de bout en bout mais un peu longagne pour ma part rapport aux attitudes de poser insupportables du bassiste et mon peu d'intérêt pour le genre.
Les engrenages mécaniques d'un "Weltschmers" réorchestrés version industriel sonnent le rappel des troupes devant la scène où prend place Napalm Death. Quelques sourires de Barney, compensant le caractère austère du reste de la troupe, le prologue s'achève et la tuerie débute. "Sink Fast Let Go" en hors d'oeuvre s'abat sur nos crânes avec la puissance du tomahawk. Les débuts sont un peu bancal (bancaux ?), le groupe moyennement en place, mais tout rentre très vite dans l'ordre. Malgré trente ans dans les cannes, un peu de bache, le monstre de Birmingham est en super forme. Barney tourne en rond comme un lion en cage, se déhanchant tel un dératé au milieu de ses partenaires, tout entier dévoués à leur tâche obscure. Shane Embury toujours aussi ombrageux derrière ses mèches de rafia se charge de donner à l'ensemble cette assise rythmique unique palliant assez bien l'absence de seconde guitare, pendant que Mitch Harris supplée Barney par ses cris de gorets. Dans l'assistance, le déchaînement est total, "Suffer the Children" et "Mass Appeal Madness" font monter la sauce que se chargent de faire littéralement exploser "Well All Is Said and Gone" et le fulgurant "Persona Non Grata". Une petite incursion dans les années 80 avec les vieilleries "It's a Man's World" ou "F.E.T.O.", mais surtout "Deceiver" ou "Scum" (curieux d'ailleurs de s'apercevoir qu'aucun membre actuel ne faisait partie de la formation ayant enregistrée ces deux derniers), Napalm Death créé la panique avec un "Nazi Punks Fuck Off" quasi inaudible certifié hardcore pur jus. L'enthousiasme est total, la joie, innefable. Un dernier assaut avec "Siege of Power" et le quatuor se retire comme il est venu, en toute humilité, en toute simplicité laissant à Barney le soin de remercier les premiers rangs. Un sourire, une poignée de main, un petit mot à chacun pour clôre une prestation pas surnaturelle mais efficace et authentique comme on les aime.

Fragone (Mai 2008)

Merci à François et au Bikini.

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