Shai Hulud, Winds Of Plague, Dead Hearts le 14/12/2007 - Lausanne/Suisse (Romandie)

Retour au combien attendu que celui de Shai Hulud !! Après l'annonce du split fin 2003, la vive émotion provoquée, le buzz créé dans tous les médias HxC internationaux avait déjà poussé les deux " cerveaux " du groupe que sont les deux Matt (Fox et Fletcher) à réfléchir à deux fois à leur décision... et les revoilà !!

Pour les non-avertis, Shai Hulud peut probablement revêtir la casquette de groupe mythique de l'histoire du hardcore... dès leurs débuts vers 1997, leur approche se partagea entre tradition hardcore pure et simple, et certaines inclinaisons à outrepasser celle-ci, pour flirter avec un côté metalo-technico-chaotiques plus sombre, tout comme cette soirée du reste !!! Comme si ce tour de retour ne servait finalement qu'à redéfinir l'univers Shai Hulud... Les deux support bands font chacun partie d'un côté de la balance.

Nous entrons en un timing parfait dans cette salle fantastique du Romandie de Lausanne, petite certes, mais aux installations sonores claires et puissantes comme rarement... Première surprise, la salle est loin d'être pleine !!! Peut-être une mince soixantaine de téméraires venus se frotter à cette affiche bigarrée.

Dès les premiers accords de Dead Hearts, on sait quasi-instinctivement à quoi s'en tenir... anti-original, prévisible, déjà entendu deux cents fois, les critiques sont faciles. Pourtant leur hardcore sauce New-York (pas exactement la ville mais l'état, ils sont originaires de Buffalo, comme des certains Snapcase avant eux...), reste d'une efficacité sans borne !! un brin de Sick Of It All par-ci, un peu de Shutdown ou de Raised Fist par-là, le tout parsemé de bons breaks hatebreedesques, et de quelques essais de mid-tempos dignes des meilleures formations de 15 ans d'âge. Ceci étant dit, à la manière d'un Comeback Kid ou de With Honor, ils apportent un petit truc supplémentaire, non négligeable. Un certain côté qui rock en ce qui concerne Dead Hearts... La recette est plus connue que celle du Coca-Cola, mais fonctionne à chaque fois !

On enchaîne par Winds Of Plague. En voyant le groupe suivant effectuer tant bien que mal le changement de backline, de viles moqueries s'emparent déjà de nos esprits malins... Le chanteur et son look de Matt Pokora portant un t-shirt crustpunk aux manches coupées maison, un clavier HS démonté et rangé après 15mn de vains branchements. Bref, nous au moins, on était chaud... Winds Of Plague pratique une sorte de mix de death et black metal avec des éléments de metal symphonique. Comprendre un gros fourre tout. On donc droit à des passages techniques, à des accélérations black metal, à du chant tantôt guttural tantôt aiguë à la Dani de Cradle Of Filth et même deux occurrences de chant clair à moitié rappé... A vouloir tout faire, Winds Of Plague se perd. Dommage car il y a un potentiel.

Juste le temps de saluer le gagnant de notre concours qui s'est donc vu inviter à cette date suisse avant que  Shai Hulud n'entre en scène. Jugulaires saillantes, sautillements d'échauffement, moulinets de bras, et feu ! Clairement ils nous font bien comprendre qu'ils ne sont pas venus enfiler des perles, et qu'ils comptent purement et simplement nous botter le cul !! S'en suit une déferlante " historique " de tubes datant en grande partie de 8 à 10 ans !! Toute la rage, le dépit voire la misanthropie du groupe s'expriment dans une communion impressionnante avec les quelques acharnés présents, tous fans. Si l'esprit est hardcore au possible (proximité, sing-alongs, jumps, etc.), il serait dangereusement réducteur de s'y limiter. Chaque titre peut passer le plus soudainement du monde d'un punk-hardcore rapide à un metal aérien, le tout articulé par des breaks déstructurés à la technique qu'aucun suédois digne de ce nom ne saurait dénigrer. La dimension mélodique et émotionnelle des disques fut néanmoins quelque peu difficile à rendre dans un tel contexte de joie, de furie libératrice. Des paroles aux introductions de chansons, Shai Hulud distille son discours avec énergie et bonne humeur. Pas de retour en loge, l'apparition du rappel sera mécanique, suivi d'un autre... puis d'un autre... au point de ne plus savoir quel morceau jouer et de pêcher les requêtes des accros du devant (dont la cover du Linoleum de NOFX) ! Dur-dur de retranscrire de tels moments...

Damien Pontus (Décembre 2007)

Un très très grand merci à Antoine ainsi qu'au Romandie

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