Furia Sound Festival 2007 les 29/30 Juin et 1er Juillet 2007 - Paris (Cergy)

Le Furia Sound Festival (11ème du nom) fait désormais partie des grosses armadas de festivals, sur lesquels il faut compter, se partageant le même week-end avec les Eurockéennes (pas mal de groupe faisaient d’ailleurs l’un et l’autres), les organisateurs avaient prévu trois scènes (contre quatre l’an passé) et un chapiteau constituant le village associatif. Les kebabs sont toujours aussi (dégueulasses et) chers, mais ça fleur bon l’ambiance festival, même si le temps n’est pas tout à fait « estival ». Trois jours, trois scènes et plus de quarante concerts.

Vendredi soir, les poids lourds de la chanson française, Joey Starr et Renaud devant, Cassius et Pleymo derrière, font à peine frissonner le tout Paris-province qui s’est déplacé. Billy Talent, imposera un autre niveau, bien plus haut, bien plus déjanté, mais quand même un peu faux.... Frank Black restera Frank Black (un peu comme Barry White), mais c’était quand même mieux les Pixies. Paraît que The Rakes a envoyé leur crème anglaise.

Samedi, votre serviteur n’était pas au rendez-vous, l’affiche avait l’air pourtant relativement sympathique, avec Tété suivie par The Roots et Tryo…alors que sur la scène B, Oxmo Puccino rendait l’appareil à TTC. Ass Ass Ass Ass. On a dû rigoler sévère sur la scène C, Naast venait pousser son cri de colère rebel, le quart d’heure de gloire, mon cul.

Dimanche, Jamait entame les hostilités avec sa chanson manouche française réaliste, entre Mano Solo et Jacques Higelin. Des musiciens en osmose, et des histoires drôles et tristes à la fois, « Jean-Louis barman, notre psy. La seule différence, c’est qu’au lieu d’être couché, on est accoudé ». Nilda Fernadez posera sa voix haute dans un duo remarqué. Vite on se dépêche, on entend déjà les premiers riffs de No one is innocent pour un concert dans un bon timing, la forme revient, on a bien cru jamais les revoir ! La revolution.com est toujours dans les pattes, et K-mar, sur les chansons plus posées a le même timbre de voix que Bertrand Cantat de Noir Désir (Quand est-ce qu’il sort de taule, déjà Bertrand ?). De l’autre côté du site, Tinariwen est déjà en route pour ses contes à dormir debout, six nomades qui quittent leur caravane pour distiller leur blues du désert, en costume d’époque. Un brin répétitif, (un manque de sensibilité évident de ma part peut-être aussi). Comme chaque concerts, chaque festival, on assiste a un défilé de t-shirts avec des inscriptions toujours plus ou moins débile, le palmarès 2007 revient au T-shirts des Fatals Picards « Celui qui fait la révolution, c’est celui qui ne boit pas » égalité avec les deux petites filles d’une bonne 20 aine d’année (cumulée) qui offrent des « free hugs » et Tigrou (le vrai) qui s’était invité dans la partie, ayant échappé à la vigilance de son employeur. Hors compét, le monsieur tatoué BEER (un vrai tatouage) sur le bide et LOOSER dans le dos avec un énorme Smiley en-dessous.
Bon passons aux choses sérieuses, Superbus monte sur les planches, il est 17h, toute la classe de 5ème 3 du collège Marie Curie est là au premier rang, l’ambiance est superbe, trois beaux mecs entourent celle que tout le monde appelle « Jen », la voix est très en retrait (chante-t-elle seulement juste ?), les trois loustics qui jouent avec elle font leur taffe en professionnel, la 5ème 3 rejoint par la 4ème 6 de Verneuil sont hystériques, Jen les fait chanter, taper dans les mains, sauter en l’air, l’ambiance est trop bien. Youpi. Et puis, comme nos modèles c’est Gwen Stefany et Madonna, et qu’on est des fous, et bien on fait une reprise de Nirvana, parce que c’est ce qu’on écoutait quand on a décidé de monter le groupe. Chiant Chiant Chiant. Ça n’empêchera pas Superbus de faire tous les festivals d’été en France, de vendre pléthoe de disque. C’est comme ça. La vie est injuste. Ça me fait penser à cette histoire d’un sociologue qui expliquait qu’il était très important que Thierry Roland soit (ou paraisse) plus débiles que le spectateur, ça confortait le consommateur, et l’amenait à consommer de manière irrationnelle les matchs de foot avec ses commentaires. Faites le lien.
On jettera une oreilles au début du concert de HeavyWeight Dub Champion sans être totalement convaincu par les pose dub électro des américains. Vient ensuite une pointure de la musique expérimentale New Yorkaise, Sonic Youth, Kim Gordon, et confrères. Etonnant. Planant. Sceptique sur la performance. Pas très bien certain d’avoir assisté à un truc bien.
Changement de registre total, avec la troupe de Fermin Muguruza et ses 12 acolytes dans un joyeux festin politico-festif. Délicieux moment que cette reprise par une des choristes de Redemption Song. Ça prône la résistance, l’indépendance, l’anti-américanisme, ça sent le vécu, on reprends les tubes des feu-Kortatu. Queen Of The Stone Age viennent vendre leur tout nouvel effort « Era Vulgaris », dans un décor fait de quatre énormes lampadaires, le son est énorme, l’ambiance est désormais pour adulte, ça sent le stoner rock à plein né, Tony The Tiger (aka Tirgou) est invité sur scène, le concert est impressionnant, alors qu’une heure avant leur show, l’un des membres du groupe était cloué au sol à cause de douleur dans la jambe. On se restaure un peu après une telle boucherie, et Asian Dub Foundation ne nous attendra pas. Dernier concert sur le site, les californiens de Groundation, maître ès du Reggae Roots, et leur chanteur Harrisson Stafford. On découvre une set list variée, où les titres de Hebron Gate, We Free Again et leur dernier opus, Upon the Bridge sont littéralement revisités.
Il est tard maintenant, demain on travail (ou pas), et des trains omnibus relient jusque 3h30 Cergy à Paris, c’est pas beau ça ? A l’année prochaine.