Converge, Rise and Fall, Animosity Le 23/06/07 - Paris (Nouveau Casino)

Cela faisait plus de deux ans et la tournée succédant à You Fail Me que Converge n’était plus venu foutre une déculottée à ses fans français. Et en deux ans, le statut de la formation a plus qu’été chamboulé dans le paysage hardcore européen, entrant définitivement dans le saint des saint des formations respectées, adulées, et tout simplement cultes. Ce samedi 24 juin 2007 au Nouveau Casino de Paris, 6 mois après la sortie d’un No Heroes presque en demi-teinte, était le rendez-vous fixé par les bostoniens à ses fans parisiens, et autres frustrés du Hellfest, tenu le même week-end quelques centaines de kilomètres plus loin. Le moins que l’on eu pu dire en entrant dans la salle, c’est que le festival Nantais n’avait absolument pas porté préjudice à la date, puisque la salle affichait complet, et ce depuis plusieurs jours. D’ailleurs la petite salle parisienne pleine à craquer allait se révéler être une véritable fournaise, ce dès le début de la soirée.

Ce sont les jeunes américains d’Animosity qui ouvrent le bal, pleins de bonne volonté et d’énergie. Leur deathcore déstructuré réussira  à faire monter la sauce efficacement avec un set incroyablement carré et des titres violents et éparpillés. Non sans être d’une originalité débordante, les 5 musiciens s’en sortent tout de même avec les honneurs, tant par leurs qualités techniques que par les côtés très progressifs et punchy de leur musique. Suivent au programme les belges de Rise and Fall, et leur sludge très sale dans le pur esprit d’un Iron Monkey survitaminé et dopé au hardcore moderne. Mais les harangues du chanteur auront beau tenter d’y faire quelque chose, la linéarité des titres en sera bien vite venue à bout d’un public pressé d’en finir et de passer aux choses sérieuses. Car dès la fin du set des belges, les prestations des deux premières parties seront bien vites oubliées.

Avec Converge, c’est un autre univers qui s’ouvre à tous, un univers extrême, chaotique, un cri rageur et douloureux, une décharge d’énergie surpuissante et exténuante. C’est Kurt Ballou qui entre en scène le premier, entamant seul le riff d’introduction crissant de Plagues avec force. Et lorsque ses trois comparses le rejoignent pour terminer un titre puissant et lent, le Nouveau Casino exalte, devinant bien l’explosion qui se profile. No Heroes arrête le temps, marque le début d’une tempête surviolente. Le chaos explose, tout tourne, tout bouge au rythme de la batterie d’un Ben Koller évidemment hallucinant et de l’agonie d’un Bannon survolté. Les titres s’enchaînent à une vitesse folle, la température monte encore, et chacun se laisse aller à se défouler sans la moindre retenue, dilapidant ses forces à vivre des titres issus de disques usés jusqu’au plastique. Explorant principalement ses trois derniers albums, le quatuor américain puise dans son répertoire les titres les plus véloces, Eagles Becomes Vulture, The Broken Vow, Drop Out, Last Light, Versus, s’autorisant à aller chercher un vieux mais efficace Bitter and Them Some. Sans donner le moindre répit, Nate Newton et Jacob Bannon trouvent tout de même le temps d’offrir une communication chaleureuse à toute la salle, et le vocaliste fou furieux, dans des crises quasi épileptiques offre une complicité aux premiers rangs que j’avoue avoir rarement vue chez une formation de l’ampleur de Converge.  En une très courte heure, la prestation des américains se révèlera d’une générosité précieuse, faisant ressentir et vivre à chacun l’essence même des émotions qui régissent sa musique. Et c’est à une apogée monstrueuse que les 4 gaillards quitteront la scène sous des acclamations bien méritées, le visage fatigué, mais heureux et détendu, pour revenir interpréter quelques secondes plus tard un Concubine d’anthologie.

Ce soir au Nouveau Casino, Converge aura une nouvelle fois assis sa domination, son statut acquis grâce à une extrémisation du hardcore. Converge est une expérience ultime, évidemment encore plus live que sur disque, une musique qui vient du cœur, et atteint le notre, une musique moderne jusqu’auboutiste et jouissive.

manulerider (Juin 2007)

Partager :
Kindle
A voir sur Metalorgie

Laisser un commentaire

Pour déposer un commentaire vous devez être connecté. Vous pouvez vous connecter ou créer un compte.

Commentaires

Pas de commentaire pour le moment