Severed Head Of State, Gasmask Terror, Massappeal Madness le 14/06/07 - Bordeaux (Bamboula)

Si l'on en croit les murs tapissés de publicités et de posters vantant les mérites des danses africaines, la Bamboula ne semble pas être l'écrin le plus conventionnel pour une affiche de ce type. Qu'importe, c'est une cinquantaine de personnes qui descend la volée de marches menant à cette cave bordelaise au caractère intimiste.

On pénètre dans la salle alors que Massappeal Madness vient de débuter son set. Formation locale affublée d'un nom dont la référence n'échappera à personne, les bordelais distillent un grindcore old school des familles, parfois alléatoire, au cours d'un set ponctué de longueurs et de silences (on aurait pu mettre ça sur le compte de la jeunesse du groupe mais ses membres jouent ensemble depuis 2005) qui auraient pu devenir pénibles n'étaient la bonne humeur et l'insouciance qui régnaient, et surtout l'impatience de voir les autres protagonistes en action.
De fait, un changement de calibre s'opère avec Gasmask Terrör. Les autres locaux de l'étape investissent la scène sans tambour ni trompette et, après un soundcheck des plus brefs, explosent l'auditoire avec un raw punk old school, dans la plus pure tradition des groupes crust british et suédois. Un set solide et efficace, sans trop de parlote, pour une formation déjà expérimentée qui, de "Doomed" à "Wash off the Bloodstains" dresse une véritable déferlante sonore constituant bien plus qu'une simple mise en bouche avant d'aborder le plat de résistance de la soirée. On reparle prochainement du dernier 12 pouces éponyme.

Après un laconique "good evening Bordeaux we're Severed Head Of State", le combo US prend d'assaut la scène au rythme de son punk crust. Le son est énorme, parfois brouillon, mais les personnes présentes n'en ont cure témoin l'ambiance, jusque-là plus que sympathique, qui augmente en nervosité aux sonorités de "No Love Lost" qui introduit le set. De suite dans le bain, Severed Head Of State n'aura ce soir à prêcher que devant des convertis. Kelly Halliburton est excité comme une puce - une grosse puce - et rapidement en nage avec son look de vieux punk et ses longues douilles nous expédiant de temps en temps quelques gouttes de sueur par le nez. Jack Control n'est pas en reste. Même si son duvet de poussin sur la tête lui donne un air plus avenant que sur les anciens clichés, le gazier n'en perd pas plus son agressivité assènant, avec son compère Todd Burdette le bourru, ses "I don't give a fuck" avec toujours autant de conviction.
Durant plus d'une heure, Severed Head Of State nous éclate la gueule aux airs de Power Hazard, dernier ep en date. "Deaths Marionnettes", "A Frigid Chill, Not of Winter", "Adversity" et surtout l'excellent "A Future Like a Guillotine" tamponnent l'assemblée avec fracas, instillant sourires béats et mouvements sporadiques se muant parfois en début de pogo sur les vieux "Charge Ahead" et "Cop On Fire", vite réfrénés par l'étroitesse du lieu. La configuration de la salle ne leur permettant pas de quitter la scène sans passer par le public, les membres de Severed Head Of State se voit forcés d'exécuter deux morceaux supplémentaires pour le bonheur de nos tympans déjà bien meurtris, pour finir en apothéose sur "This Final Scene" le bien-nommé avant de goûter un repos bien mérité et nous laisser retrouver la fraîcheur de la rue Saincric, sonnés par la prestation mais heureux comme des papes.

Fragone (Juin 2007)

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