Devenu la salle des concerts « underground » à Paris, le Batofar accueille ce soir une affiche Emo-Noisy-Rock proposant dans l’ordre les Français d’Exsonvaldes, le Nord-américain Jonah Matranga, et les Suédois de Last Days Of April.
Longtemps croisé dans le public des concerts parisiens, c’est une très jolie histoire qui a amené le groupe sur scène ce soir. En effet, charmé par la prestation de Simon en ouverture de son propre show en novembre dernier, c’est Jonah lui-même qui a voulu qu’Exsonvaldes joue ce soir.
Tantôt influencé par Death Cab For Cutie, tantôt par les Get Up Kids, les compositions très bien interprétées plaisent à une grande partie de la salle. Tous les ingrédients sont d’ailleurs réunis, belle voix maîtrisée, mélodies agréables, musiciens carrés, bon contact, il n’y a guère que ce petit manque de personnalité, qui disparaîtra avec l’expérience, qui porte une légère ombre au tableau. Le set sera d’autant plus plaisant, qu’il sera agrémenté à sa toute fin d’une énergique reprise du cultissime « Mother Mary » de Far, avec excusez du peu Jonah Matranga au chant. Bref, Exsonvaldes : groupe à suivre !!!
Toutes les occasions sont bonnes pour que Jonah joue dans la capitale. Ainsi cette opportunité de le voir ouvrir pour Last Days Of April ne fut que trop bonne. Après une courte séance de démontage de matériel, le charismatique ex-chanteur de Far, Gratitude… réapparaît guitare à la main, I-pod en poche. Toujours aussi loquace, il contrôle néanmoins ses envies et entame son set sur « Livin’ Large » Confronté à une guitare capricieuse, mais porté par une sublime voix intacte, la magie opère… comme d’habitude. Compositeur d’un inépuisable vivier de titres, il propose un simple mais judicieux choix. Alternant classiques « Smile », «Perfect Pair », nouveaux morceaux – dont certaines paroles ressemblent étrangement à «Believer » et très anciens titres comme ce «Girl» ressuscité, la setlist a de quoi ravir fans et simples spectateurs. Il suffit d’ailleurs d’observer le public pour s’en convaincre : pas un bruit n’est perceptible lors des passages murmurés, lorsque les instants les plus bruts sont littéralement hurlés par les connaisseurs. Malheureusement, limité dans le temps par cette place de 1ere partie, Jonah doit quitter la scène au bout d’une trentaine de minutes et environ dix morceaux. Toutefois, dans sa quête perpétuelle du bonheur du public, il finit le concert par une petite série de titres à la demande, dont la conclusion : « Lukewarm » où viendront se mêler – tout en gardant tonalité et rythme - des couplets de « Bury White » Une nouvelle occasion d’admirer, pour ceux qui en douteraient encore, sa fantastique capacité à modifier et réarranger ses morceaux. Le concert est maintenant terminé, mais le rendez-vous est pris pour dans « 4 mois au plus tard » !!
LastDaysOfApril par Djou
C’est en formation réduite, guitare basse batterie, que LastDaysOfApril monte sur la scène sur les coups de 21h30. Rapide coup d’œil à ce (nouveau) line-up donc et c’est désormais une certitude, Karl Larsson et LDOA ne sont plus qu’une seule et même entité ; autre certitude, pas de clavier et ainsi dire peu de chance d’entendre "The Days I Recall Being Wonderful"ou "Make Friends With Time (Instrumental)". Pourtant, Dieu sait que cette dernière avait fait des ravages presque trois ans auparavant. Bref, le set s’annonce carré, plus accès sur le line-up et son énergie, au même titre que le dernier album. Ce qui n’empêche d'aileurs pas le groupe d’amorcer le concert crescendo avec cette déflagration emplie de nostalgie qu’est "Lost & Found". Cette dernière n’aurait pas juré au tracklisting d’Angel Youth. La salle se re-remplit lentement avant cette autre ouverture, d’If You Lose It en l’occurrence, qu’est "It’s On Everything" : vif, mélodique, ultra-catchy, le public apprécie d’autant plus, avant que Karl et ses deux comparses ne rempilent sur le dernier opus avec "Melbourne". Aucun temps mort, mais pas de réelle communication avec la salle non plus, le trio continuera d’alterner les pistes de sa discographie, avec plus ou moins de succès auprès de son audience : mixage "Aspirins & Alcohol"/"If You". Décidément, le groupe prend toujours autant de plaisir à jouer "If You", et ça se sent : bassiste la tête dans le guidon, guitariste tout sourire, le batteur a son heure. S’ensuient "Want to Go", le single "Who’s On the Phone?", et, il fallait s’y attendre au regard du dernier entretien avec le frontman, l’inévitable "Will the Violons Be Playing ?", que l’on a d’ailleurs pas beaucoup entendu…les violons. La fin de set privilégiera encore et toujours les trois derniers albums avec "Get Out While You Can", la dévorante "Angel Youth". A la manière de Mark et Tom, pour ne pas citer le groupe, Karl annoncera le dernier titre, "Live the End", avant qu’ils ne quittent la scène, que l’assistance ne les applaudisse, et qu’ils ne reviennent pour un dernier rappel qui se voudra aussi calme (indice n°1) que la performance de Jonah. C’est généralement à ce moment là donc que nos neurones s’activent, façon roue de la fortune, et s’interrogent sur le(s) prochain(s) titre(s). Et il n’y en aura qu’un, celui-là même qui ouvrait le set trois ans plus tôt (indice n°2). Roulements de tambour : certains l’auront deviné, d’autres vécus, l’inoubliable et poignante "At Your Most Beautiful" qui clôt la soirée de la plus belle des façons. Finalement l’histoire ne fait que se répéter, l’absence de certains titres est cruelle, tout autant que l’éviction des deux premiers albums, ajoutez à cela une exécution très (trop ?) rapide du setlist, et un vidage des lieux tout aussi rapide, et vous obtiendrez un gros bémol. Nostalgie quand tu nous tiens…