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Tool, Night Verses le 05/06/24 Paris (Accor Arena)
Alors même qu’en vingt-cinq ans de concerts je n’y étais jamais allé, le sort a voulu qu’en l’espace de onze jours je me rende coup sur coup à Bercy pour deux concerts « vintage » : Tool le 5 juin puis les Smashing Pumpkins le 16 juin. Le fait que je n’ai jamais mis les pieds dans une salle comme le POPB, pardon l’Accor Arena, ne relève bien entendu pas totalement du hasard. Je ne suis globalement pas très adepte des grandes salles et des gros festival où l’on passe plus son temps à regarder un écran qu’autre chose. C’est donc un peu sceptique que j’ai fini par me décider à prendre des billets (en seconde main), me disant qu’il ne me resterait peut-être plus beaucoup d’occasions de voir ou revoir ces formations.
Night Verses vient tout juste de débuter alors que je m’installe dans les gradins. Les californiens sont engagés dans leur set, en cohérence avec leur Djent instrumental très dynamique. Je ne suis pas un grand adepte de l’instrumental mais je vous engage à vous pencher sur Every Sound Has A Color...: Part II sorti en mars dernier car leurs compositions sont loin d’être ennuyantes. Cependant, le trio a beau se démener sur scène, le batteur monter sur son instrument pour haranguer le public, l’ambiance reste définitivement froide. Et pour cause, étant donné les conditions, il est strictement impossible qu’il en soit autrement : les lumières sont à moitié allumées, une partie des enceintes ne semblent pas actives et la salle est aux deux tiers vide. Autre particularité de la soirée qu’il convient de mettre en avant dès à présent : en lieu et place de la traditionnelle fosse, se trouvent des sièges (les fameuses sections "or" ou "diamant"). On y reviendra plus tard mais cette absence de fosse eut, à mon sens, une influence assez importante (et négative) sur l’ambiance générale de la soirée. Quoi qu’il en soit, pendant les quarante minutes qu’il a duré, j’ai éprouvé beaucoup de difficulté à rentrer dans le set sans que cela ne soit dû à la performance des musiciens. J’espère que Night Verses aura rapidement l’occasion de présenter sa musique au public français dans des conditions plus propices.
Le changement de plateau donne le ton de la soirée. Après un premier message annonçant quinze minutes "d’entracte", une seconde annonce, en anglais cette fois-ci nous indique que l’usage de caméras, appareils photo et téléphones portable est interdit sous peine d’expulsion. Sympa l’ambiance.
Les lumières s’éteignent, l’intro de Third Eye laisse rapidement la place à Jambi. Malgré l’impression que les musiciens se trouvent à trois kilomètres (alors même que je suis dans le premier tiers de la salle), la présence des énormes écrans projetant des animations psychédéliques est assez immersive. La configuration de la scène est assez froide : au centre, la batterie est surélevée et entourée de deux plateformes sur lesquelles James Maynard Keenan restera perché la quasi-totalité du temps. Adam Jones et Justin Chancellor se partagent quant à eux le devant de la scène. Cette organisation spatiale fait que chaque musicien semble assez isolé. Le premier morceau terminé, Maynard prend la parole avant tout pour demander à ce que chacun range son téléphone. Il nous explique que rien ne doit faire obstacle au voyage dans lequel la formation nous emmène ce soir. Cerise sur le gâteau, si nous nous comportons bien, nous aurons le droit de filmer le dernier morceau (j’avais à ce propos remarqué que les photographes accrédités avaient été invités à sortir). Si l’intention est compréhensible et que les portables peuvent être une source de nuisance, tout cela est assez infantilisant…
Niveau instrumental, force est de reconnaitre qu’il n’y a pas grand-chose à dire : les morceaux sont joués à la perfection, tout est minutieusement calibré donnant l’impression, malgré l’acoustique médiocre d'Accor Arena, que l’on écoute les versions studio. La basse groove, les soli de guitare sont aériens, le jeu de batterie est tantôt martial, tantôt tribal. Question chant, je ne peux pas en dire autant de la performance de Maynard. Sur certains titres, notamment en début de set, je l’ai senti limite sur les parties criées (par exemple sur Rosetta Stoned). La surabondance d’effets sur la voix m’a laissé perplexe mais peut-être n’était-ce qu’un soir sans, surtout que sur d’autres titres, le chant semblait bien mieux maîtrisé. Parmi les temps fort de la soirée figurent Tolerance que je ne m’attendais pas à entendre et Stinkfist, le point d’orgue du concert. Le solo de batterie de Chocalate Chip Trip, commencé de façon assez étrange avec un Dany Carey vêtu d’une combinaison couverte de led (ambiance Cirque du Soleil) s’avéra au final prenant grâce à l’utilisation de caméras subjectives.
Malgré cette maitrise instrumentale, je ne suis pourtant pas ressorti aussi satisfait que je l’aurais imaginé après avoir attendu dix-huit ans depuis la dernière fois que je les avais vus (2006, Zénith de Paris avec Mastodon en première partie). Il y a certaines choses que le groupe ne peut maîtriser, comme l’attitude d’une partie du public (comme la majorité de mes voisins, stoïques pendant tout le set et multipliant les allers-retours toilettes, bières ou chips). Soit. Tool n’y est également pour rien pour l’acoustique médiocre de la salle (quoique qu’ils avaient la possibilité de choisir une salle plus petite…). Mais pour le reste, choisir la configuration de la salle (sans fosse, certainement pour augmenter le nombre de places vendues à 400€) et imposer un entracte de douze minutes (avec affichage du compteur) n’est pas très cohérent avec l’ambition d’emmener son public dans un voyage immersif. Tout cela me fait penser à du "Metal de salon" très propre, sans une goutte de sueur et sans saveur. Je ne regrette pas du tout ce concert, mais sans cette attitude de rockstar qui est un peu la leur depuis une bonne décennie, l’expérience aurait été parfaite.
Setlist Night Verses : Arrival Vice Wave Åska 8 Gates Of Pleasure Karma Wheel Infinity Beach No. 0
Setlist Tool : Third Eye (Intro) Jambi Fear Inoculum Rosetta Stoned (avec Lost Keys intro) Pneuma Intolerance Descending Schism The Grudge Chocolate Chip Trip Flood Stinkfist
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quel déception ce concert ^^
A part les jeux d'éclairage magnifiques , tout le reste fut très ennuyeux. Aucune interactions avec le public si ce n'est pour nous dire qu'il est interdit de filmer ou prendre des photos. Ils avaient placé dans la salle des "gardes" chargés de faire respecter l'interdiction . Plusieurs personnes autour de moi se sont fait reprendre avec l'obligation d'effacer ce qu'ils venaient de filmer.
Super ambiance. L'intégralité du public est resté assis . Aucune ambiance . l'entracte de 13mn avec un décompte affiché !!
Un solo de batterie un peu long sans vraiment d'intérêt . Un dernier morceau ou on avait le droit de filmer et fin "dancing queen" , le seul moment un peu fun de la soirée .
A 150 euros la place dans les gradins , ça pique un peu .
A cultiver le mystère et la différence , ils ont fini par me perdre . Dommage car le dernier album est une tuerie mais le défendre sur scène de cette manière c'est vraiment navrant. Ce fut mon dernier concert de Tool.