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Sick Of It All, Walls Of Jericho le 16/11/06 - Mont-de-Marsan (Café Music)

Même si, au départ, on pouvait trouver curieux le fait d'avoir collé cette étape du Persistance Tour à Mont de Marsan, en plein coeur de la forêt des Landes, finalement on ne pouvait pas trouver meilleur écrin que le Café Music pour célébrer les vingt années de carrière de Sick Of It All. Dissimulé dans la cale de la Marine qui descend vers le Midou, le club s'ouvre par une austère porte de fer sur une salle où pierres et poutres apparentes impriment une chaleur et une intimité au sein de laquelle viennent progressivement se lover environ 300 personnes.

Ayant écouté la prestation d'une oreille (vraiment) distraite, on passera rapidement sur l'épisode Ghoulunatics, groupe québécois qui ouvre le bal, pour passer tout de suite à Walls Of Jericho qui, n'était la présence de Sick Of It All en tête d'affiche, aurait aisément pû passer pour le plat de résistance de la soirée. Les récents échos faisant état de l'explosivité du concert parisien de l'avant veille laissant augurer le meilleur, le combo de Détroit était attendu de pied ferme. Les premières notes de "A Trigger Full of Promises" refroidissent toutefois mes ardeurs. Le son est sourd, pas très fort (avec une guitare en moins SOIA a été cataclysmique), et l'entrée en matière robuste attendue débouche sur un pétard quelque peu mouillé. Malgré les louables intentions de ses membres, se démenant comme de beaux diables, Walls Of Jericho a du mal à faire décoller un set ponctué de problèmes techniques. Problèmes de basse et pétage de cordes débouchent sur une prestation assez décousue où même "All Hail the Dead", "And Hope to Die", "Plastic" ou "With Devils Amongst us All" ne parviennent pas à restituer le dynamisme des skeuds. Le public, pourtant, n'en a cure, enchaînant circle pit sur circle pit et récompensant l'ardeur d'une Candace Kucsulain survoltée qui, dans le registre tough guy, montre qu'elle n'a de leçon à recevoir de personne. Walls of Jericho clôt sa prestation sur le "Bro Hymn Tribute" de Pennywise, toujours efficace pour hérisser le poil d'une salle désormais chauffée à blanc afin d'accueillir comme il se doit la légende du hardcore new yorkais.

Dès que résonnent les premières notes de "Take the Night Off" et que déboulent sur scène Pete et Lou Koller, craig Setari et Arman Majidi, tout le monde a conscience que la soirée va prendre de l'ampleur. Le son est énorme, les frères Koller débordent d'énergie, le public est prêt à s'enflammer. Les ingrédients sont réunis pour concocter un cocktail explosif. Et personne ne sera déçu.
Le quatuor enchaîne sur "Good Lookin'Out" et, "Upraising Nation" hausse encore l'ambiance d'un cran. C'est vraiment parti. Rien à faire pour rester de marbre devant un Pete Koller déchaîné et un Lou Koller plein de vivacité. Les morceaux, d'une efficacité redoutable, vont se succéder dans une ambiance de feu. Certaines chansons, telles "Goatless", "Forked Tongue", "Busted" (avec Craig Setari au chant), "Evil Shemer" ou "Maladjusted" explosent tout. Et "Scratch the Surface" atteint des sommets : Lou Koller organise un wall of death, le "Pete side" face au "Craig side", qui déclenche un pogo endiablé sur l'un des meilleurs morceaux du groupe. Toute la salle bouge, reprend en choeur les sing-a-longs ; ça slame, ça sue, ça pogote, ça s'élance dans de furieux circle-pits, c'est du délire.
Puissance, efficacité, vivacité, Sick Of It All dans toute sa splendeur. Ces quatre gars sont fabuleux, la scène est leur élément : ils sont là pour se faire plaisir et surtout nous faire plaisir. Lou Koller tend le micro pour que les premiers rangs se fassent entendre, il parle et plaisante comme s'il était entouré de copains, instaurant une chaleureuse connivence avec le public dont peu d'autres groupes peuvent se vanter. Aucune fioriture, aucun gimmick : l'esprit du New-York hardcore à l'état pur et un respect total des fans.
Après une heure trente de concert et plus d'une vingtaine de morceaux (pour la plupart extraits des albums Death to Tyrants, Scratch the Surface, Built to Last et Blood, Sweat and no Tears), le show se termine sur "Call to Arms" et "Built to Last" avant un rappel sur "Us Vs Them". Et il est quasi émouvant de voir ensuite Pete, Lou, Craig et Arman serrer la main des fans et échanger quelques mots avec eux comme s'ils n'étaient qu'un petit groupe local. Une simplicité et une humilité qui force le respect. Franchement, on se sent fier d'être fan d'un groupe ayant une telle mentalité et une telle attitude, apportant autant de chaleur.
Nous rejoignons l'humidité de la rue, le sourire aux lèvres, vidés et sereins. Heureux ! Vingt ans de carrière n'ont en rien compromis la sincérité, émoussé l'envie ni atténué l'énergie des new yorkais. Sick Of It All a une nouvelle fois démontré qu'il était avant tout un groupe de scène, c'est là qu'il prend sa réelle dimension ; qui ne les a vu ne pourra jamais apprécier le groupe à sa juste valeur. Car, en hardcore plus qu'en tout autre genre musical, la vérité est sur les planches.

Fragone et Falbala

Falbala (Décembre 2006)

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