Envy, Bossk le 20/10/22 Paris (Trabendo)

Ca fait quelques années que la réputation de Envy à plutôt bien augmentée en France même si le groupe se rapproche doucement des trente ans de carrière et est resté plutôt confidentiel, du moins pour un public plutôt de niche et amateur des musiques Screamo / Hardcore. Mais depuis trois ans, un petit festival du nom du Hellfest a bien aidé à populariser plus largement le groupe japonais (même s’ils étaient déjà venus sur des éditions précédentes). En 2019 notamment, où Envy avait réalisé un set explosif éblouissant (amenant une Maroquinerie blindée à mort quelques mois plus tard) puis cette année rebelote au Hellfest, ce qui nous amène en cette mi-octobre pleuviote 2022 avec une salle plus grande, mais pas moins complète : le Trabendo.

Ce qui est chouette, c’est que ce sont les anglais de Bossk qui ouvrent en première partie et j’ai toujours en mémoire l’excellent Audio Noir sorti en 2016 pour leur mélange audacieux de Post Metal qui peut autant aller se nicher dans des alcôves Post-Rock toutes douces, tout comme faire rugir les amplis avec de larges couches de gras Stoner comme avec le morceau Heliopause qu’ils joueront ce soir. On y trouve aussi Atom Smasher aux riffs implacables et quelques titres de Migration issu de leur nouvel album de 2021. Le truc, c’est qu’autant j’aime beaucoup la formule sur album, autant sur scène, c’est une autre paire de manche. Pas parce que les anglais déméritent ce soir, loin de là, mais c’est plus pour le public qu’on sent que leur approche assez unique coince un peu, surtout si on ne connait pas Bossk au préalable, notamment pour ses riffs Stoner qui font un peu étrange en première partie d’Envy et puis aussi parce que Sam Marsh au micro n’intervient qu’à seulement quelques instants bien ponctués, laissant beaucoup de place à la partie instrumentale. Donc on comprend que ça ait laissé pas mal de gens un peu sur la touche au vue de toutes ces conditions, mais je maintiens que Bossk est un très bon groupe, un peu à part des scènes « Post » justement et que c’était un bon concert.

Rapidement, les japonais prennent place sur scène pour réaliser quelques balances, puis c’est parti avec Footsteps In The Distance et il ne faut pas bien longtemps pour qu’Envy se mette dans la poche le public. Il faut dire que les récentes prestations du groupe sont toujours pleines d’énergie et qu’avec The Fallen Crimson paru en 2020 (dont ils joueront trois morceaux ce soir) ils nous témoignent de leur plein de vitalité et de leur très grande forme. Et puis la musique d’Envy se prête particulièrement bien à la scène, avec un Tetsuya au chant qui vit toujours autant ses paroles avec ses hurlements plaintifs, ses murmures ou ses parties parlées pleines d’émotion, tout comme sa gestuelle fascinante. Dans tous les cas, on sent un groupe définitivement soudé ce soir, comme depuis plusieurs années et qui prend plaisir sur les planches même si la taille de la scène du Trabendo semble un peu petite pour eux car tu sens bien que les musiciens aimeraient encore se lâcher davantage. Par contre, dans le public, ça ne se prie pas pour pogoter parfois de manière assez virulente, comme si on était sur un concert de Hardcore. C’est à la fois cool et un peu gênant puisque les compositions des japonais demandent quand même un peu de recueillement et d’écoute vu la sensibilité et l’émotion de l’ensemble. Toujours est-il que sur scène, dans la fosse ou sur les côtés, tout le monde semble vraiment hyper content d’être là, de prendre beaucoup de plaisir avec ce côté communion qui rassemble le public et les musiciens. Côté setlist on déniche un petit nouveau avec Seimei issu de l’ep qui sortira prochainement, de magnifiques moment Post-Rock avec le classique et indétrônable Scene, Hikari très beau également et des moments plus frontaux (Two Isolated Souls) et bien évidemment le morceau qui retourne le cœur du public, le classique Farewell To Words. Cerise sur le gâteau, Envy nous gratifiera non pas de un mais de deux rappels avec A Warm Room puis Go Mad And Mark histoire qu’on ressorte du Trabendo en sueur, mais avec un large sourire aux lèvres. Définitivement, Envy est un groupe à voir en concert qu’on se le répète encore et encore.

Pentacle (Novembre 2022)

Merci à Vedettes pour l'invitation.

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