20th Anniversary Show 013 Poppodium, Tilburg, Pays-Bas

A l’occasion de leurs 20 ans de carrière, Epica a gâté ses fans par la sortie d’une ribambelle de rééditions d’albums, de clips remasterisés en 4K, d’un DVD live inédit et de deux shows intimistes, dont l’un a été filmé pour le plus grand plaisir des aficionados. L’occasion pour nous de revenir sur ce livestream retraçant la longue carrière des néerlandais. 
Les plus fidèles auditeurs se souviendront sûrement de Retrospect, donné en 2013 à Eindhoven pour leur 10 ans de carrière, où le groupe a fait venir un orchestre sur scène. Ici, il n’en est rien. La salle est clairement bien plus petite qu’à l’époque et pour cause : la formation a décidé de célébrer ses 20 années de périples là où ils ont joué leur tout premier concert, en 2002, en première partie d’Anathema. Un moment plein d’émotions donc, d’autant plus que la première partie du show n’est autre que Sahara Dust, a.k.a. Epica avant de s’appeler Epica. Et pour un petit peu plus de précisions, Sahara Dust n’a enregistré que deux démos, Cry for the Moon et Illusive Consensus, sorties dans l’EP Cry for the Moon et qui ont par la suite étaient ré-enregistrés pour être intégrer dans The Phantom Agony d’Epica. On vous accorde que tout cela est un peu compliqué à suivre !


19h45 : Sahara Dust
Sensorium
Illusive Consensus
Seif al Dein
Feint
Follow in the Cry
The Phantom Agony


Quand on parle de Sahara Dust, on pense clairement aux tous premiers membres d’Epica : Ad Sluijter (guitare), Mark Jansen (guitare et growl/scream), Helena Michaelsen (chant), Coen Janssen (clavier), Jeroen Simons (batterie), Yves Huts (basse) et plus tard Simone Simons (chant). Il est donc tout à fait normal, dans la logique des choses, d’espérer voir les anciens membres de la formation. C’est donc avec une légère pointe de déception qu’entrent sur scène les musiciens actuels d’Epica. Le show commence, le public est clairement au rendez-vous en entendant les premières notes de SensoriumSahara Dust joue la carte “early days” à fond en jouant les titres du tout premier album : The Phantom Agony. Cette première partie est ponctuée de blagues du genre “on remercie Epica de nous avoir laissé l’opportunité de faire leur première partie” ou “on a écrit que quelques morceaux pour l’instant mais on espère bientôt en écrire davantage”. Il faut avouer que c’est assez marrant aux vues de la situation particulièrement cocasse : Epica fait quand-même sa propre première partie ! 
Mais revenons-en à des choses plus sérieuses. Les fans auront été sans nul doute ravis d’entendre en live des titres rarement joués comme Seif al Dein, Illusive Consensus ou encore la sublime ballade Feint. Mais le point d’orgue de ce show est sûrement l’entrée d’Yves Huts à la basse sur le dernier morceau de la setlist : The Phantom Agony. C’est donc sur la version modernisée par Epica - et non l’originale qui pourtant aurait plus rendu justice à la célébration des débuts de la formation - que Sahara Dust déchaîne la foule, baignée par les lumières de discothèque prévues pour l’occasion. Le groupe clotûre alors son show, peut-être un peu court mais cela se comprend car il faut quand même enchaîner les deux heures de live d’Epica derrière, et vocalement, ça peut s’annoncer épuisant.


Petit interlude musical pour évidemment laisser le temps de changer la scène. Et même cette pause est à l’image du spectacle. En effet, on entend dans la salle les morceaux de The Score - An Epic Journey, album lui aussi réédité pour l’occasion. Pour les plus néophytes, il s’agit là d’un album instrumental composé par les néerlandais pour la BO du film Joyride, sorti en 2005.


21h15 : Epica

Cry for the Moon
The Essence of Silence
Storm the Sorrow
Unchain Utopia
The Skeleton Key
Kingdom of Heaven - part I
Kingdom of Heaven - part III
Rivers 
Once upon a Nightmare
Final Lullaby
In all Conscience
Code of Life
Omega - Sovereign of the Sun Spheres
—------- RAPPEL
Sancta Terra
Beyond the Matrix
Consign to Oblivion
Outro : Pirates of the Caribbean


Rideau toujours accroché devant les musiciens, Simone Simons entonne les premières notes de Cry for the Moon, le morceau qui les a fait connaître 20 auparavant, avec une projection de quelques images du groupe datant de leurs prémices. Puis le voile tombe dès l’intro passée, laissant apparaître une chanteuse habillée en princesse Disney metal et une bande de potes prêts à s’éclater toute la soirée. La foule est en délire, scande les “forever and ever” du refrain dans un parfait unisson, et les feux d’artifices et pyrotechnies utilisés dès le début ne font qu’accroître ce sentiment de moment inoubliable que s’apprêtent à vivre tous les gens présents dans cette salle. 
Quelques morceaux plus tard, les fans sont aux anges lorsque Mark Jansen annonce qu’ils vont jouer Kingdom of Heaven - Part I. Du pur bonheur pour les “Epicans” entre riffs déchaînés, envolées lyriques et rythmes de batterie qui ne cessent de changer. Inutile de dire que les auditeurs sont définitivement conquis lorsque les notes de Kingdom of Heaven - Part III résonnent. Pour parfaire cela, après le voyage au royaume du paradis, le groupe nous offre un nouveau moment hors du temps en faisant entrer sur scène une chorale pour interpréter la version de Rivers a capella. 

Mais Epica réserve encore bien des surprises au public. Mark Jansen révèle officiellement que depuis plusieurs mois, ils travaillent sur un nouveau projet musical, visiblement une collaboration avec leurs amis. En guise d’amuse-bouche, les musiciens nous proposent alors une toute nouvelle chanson. Jorgen Munkeby ( Shining ) entre sur scène pour nous proposer une superbe intro au saxophone sur le titre Final Lullaby, suivi par un duo entre lui et Simone Simons. Le morceau est bon, assez différent de ce qu’a l’habitude de proposer la formation néerlandaise, mais c’est toujours une bonne nouvelle que de voir un groupe sortir des sentiers battus et tester de nouvelles choses. Petit bonus pour le saxophoniste, c’était son anniversaire ! Clairement une soirée qu’il n’est pas prêt d’oublier. Plus d’infos sur ce nouveau projet devraient sortir avant la fin de l’année, on pourrait même attendre une nouvelle chanson dans les mois qui viennent. L’intro de Code of Life résonne, et Simone Simons, de part ses vocalises orientales, plonge la salle dans le désert du Sahara, sublimée par la prestation de danseuses derrière elle. Les membres donnent toujours l’impression de passer un excellent moment tous ensemble et de s’amuser comme des petits fous. Depuis le début du concert, Coen Janssen ne cesse de courir de part et d’autre de la scène grâce à son clavier roulant, ou de se déplacer carrément au micro avec Isaac Delahaye (guitare) grâce à son synthé “kit pieds libres”. 
Mais la chanteuse annonce la dernière chanson de la soirée : Omega - Sovereign of the Sun Spheres. Le morceau débute et deux acrobates font leur apparition, prêtes à voltiger sur un cerceau au symbole de l’infini. Le titre se termine de manière épique grâce à sa montée progressive dans les aigües et aux feux d’artifice, ainsi qu’à l’entrée des choristes de Rivers et du chœur d’enfants présent sur The Skeleton Key


Depuis quelques morceaux maintenant, on constate que les membres, surtout Simone Simons, ont l’air épuisé, surtout à cause de la chaleur. C’est sûr qu’entre la pyrotechnie, les feux d’artifices, le matériel qui chauffe, les fumées, le public - tout ça dans une petite salle - on comprend mieux pourquoi Isaac Delahaye sue à grosses gouttes ! Mais ça ne les décourage pas, bien au contraire. La chanteuse demande aux spectateurs s’ils doivent jouer d’autres morceaux, et évidemment ils n’allaient pas dire non. Après une petite pause permettant au groupe de recharger les batteries, Sancta Terra ouvre cette phase de rappel. Une nouvelle fois, les amis s’amusent énormément, Coen Janssen et Issac Delahaye se partagent le micro puis décident tous deux de sauter de la scène pour rejoindre la foule. Évidemment, le claviériste décide de s’octroyer un petit crowd surfing avec son synthé ambulant, comme il a pris l’habitude de le faire lors de la précédente tournée des festivals. Le show se termine alors sur l’éternel Consign to Oblivion, laissant l’opportunité au public de faire un wall of death, pour le plus grand bonheur de Mark Jansen qui s’amuse à chaque fois à donner le top départ. 


Le spectacle donné par Epica ce samedi 3 septembre 2022 restera évidemment dans les annales du groupe, notamment grâce à l'intimité de la salle, créant forcément plus d’interaction avec le public et donnant l’illusion d’une seule et grande famille. La synergie entre les membres et les blagues souvent énoncées ne feront qu’accentuer cette idée. Voir que les musiciens prennent toujours autant de plaisir à jouer ensemble, après tant d’années sur les routes et en studio, nous donnent forcément l’envie de s’amuser avec eux. Cependant, les morceaux joués sont principalement ceux entonnés tout au long de l’été. Il est un peu regrettable de ne pas avoir pioché des titres plus anciens, sans compter que l’album Consign to Oblivion fait aussi l’objet d’une réédition pour les 20 ans de la formation. Le manque de guests présents pour ce spectacle se fait aussi sentir. L’idée générale qui ressort après ce concert est qu’on est bien loin de la célébration lancée pour Retrospect. Ceci dit, ce désir de jouer dans une petite salle - d’autant plus qu’ils y ont donné leur tout premier concert, comme dit plus haut - et de proposer un show moins grandiloquent correspond à leur idéal de concert. En effet, lors de multiples interviews, les membres ont toujours dit préférer jouer dans des petites salles, notamment pour l’intimité créée entre eux et le public. Au final, cette célébration les représente et c’est cela le plus important. On voit qu’ils ont eux-même pris cette soirée comme une fête, ne montrant que sourires et amusements, malgré une Simone Simons bien épuisée vocalement par ce double show. 
Etant donné que ce live a été filmé, on espère bien évidemment, comme pour le livestream d’Omega Alive, une sortie en DVD dans les mois prochains.

Marine (Septembre 2022)

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