Coup dur pour Garmonbozia, qui à dix jours du premier concert en France de My Sleeping Karma, Stoned Jesus et Somali Yatch Club, se voit amputé de sa tête d’affiche quelques jours avant le début de la tournée. En réalité, ce qui fait d’autant plus chier, c’est qu’un des membres de My Sleeping Karma semble avoir de graves soucis de santé, d’où l’annulation récente et une autre également, il y a quelques mois de cela. Au vu du message d’excuse du groupe, on ne sait même pas si le combo allemand va continuer et c’est sans doute ça le plus dommageable. On leur souhaite de revenir en forme et plus fort que jamais en tout cas ! Heureusement pour la tournée Française, Glowsun a répondu présent au pied de nez quelques jours avant et on les félicite. Quoi de mieux pour remplacer My Sleeping Karma que notre petite fierté nationale en matière de Stoner / Psyché originaire de Lille ? Ils n’auraient pas pu faire mieux à quelques jours de la tournée.
Rendez-vous à l’Antipode de Rennes pour une des dates de cette tournée. Somali Yatch Club est en ouverture, ce qui semble assez logique, Stoned Jesus remontant à la première place et Glowsun au milieu. On se croirait à un tiercé gagnant, mais bon, c’est le jeu ma pauv’ lucette et l’ordre de passage est cohérent. Surtout que Somali Yatch Club commence doucement, comme une amorce des riffs gras qui viendront plus tard. Les Ukrainiens font plutôt dans le riff cool, les ambiances psyché, avec ce qu’il faut de fuzz et de passages un peu plus énervés. Mais ça reste quand même très gentil, posé et timide dans l’exécution. Non pas que ça soit mal fait hein, on se laisse facilement prendre au jeu et d’ailleurs, le public déjà fort nombreux semble réceptif à leur musique. Sauf que ça a un peu du mal à décoller. On apprécie les passages un peu Post-Rock ou les bulles psychés, tout comme les riffs Stoner qui rentrent un peu dans le lard, mais ça sonne un peu trop propre, trop sage, trop policé. Un bon concert néanmoins, mais qui manquait de mordant, en tout cas une très bonne première partie pour la suite.
Quand Glowsun prend leur place, on monte un cran au-dessus en terme d’intensité par rapport à Somali Yatch Club. C’est marrant, les deux groupes officient plus ou moins dans le même registre, mais Glowsun à ce truc en plus, le mordant, l’efficacité dans les riffs, dans les rythmiques qui font bouger les têtes. Clairement le duo basse / batterie est hyper efficace et il ne faut pas longtemps aux Lillois pour s’accaparer la salle, même si quand même, le public reste bien calme malgré la hausse d’énergie du trio. C’est un peu dommage, bien que la salle soit pleine, de ne pas voir de gens plus réactifs à la musique de Glowsun, ou du moins de rester très calme, statique. Parce que niveau six cordes ça envoie riff sur riff, c’est ultra efficace et on trouve vraiment un côté Rock’n Roll de ce qu’il manquait avant. Le groove quoi et Glowsun l’a, c’est pour ça qu’on apprécie les voir à chaque fois. Quarante minutes de Stoner / Psyché qui passent aussi facilement qu’un gramme de poudreuse dans les narines de Tommy Lee, toujours aussi agréable de les voir sur scène.
On va encore franchir un palier avec Stoned Jesus. Pas de fioritures ici, on déballe les gros riffs de guitare toutes voiles dehors. Le son est excellent, très dynamique et équilibré entre les différents instruments. Le public commence enfin à se réveiller et à bouger plus nettement de la tête. Logique, il semble difficile de rester imperturbable à des morceaux comme Red Wine ou le pas très malin mais tellement efficace Thessalia. Au final la setlist est très panachée, pas uniquement axée sur le dernier album Pilgrims, ce que je craignais un peu. Les Ukrainiens nous rappellent même que cela fait dix ans qu’ils jouent ensemble. Pas mal de morceaux sont joués de Seven Thunders Roar, mais étonnamment peu de The Harvest alors que j’ai l’impression que c’est l’album qui les as fait connaitre en France en 2015. Peu importe, le set est très plaisant, les morceaux s’enchainent, les bières également car il commence à faire chaud. Stoned Jesus ne démérite nullement, finissant son set sur l’excellent I’m The Mountain… pour revenir sur leur tube ultra efficace que tout le monde attend, Here Come The Robots. De quoi parfaitement conclure cette bien belle soirée fuzzée organisée par Garmonbozia.