In Flames / Norma Jean / Light The Torch Le Bikini (Toulouse)

Vite vite vite, j’arrive au Bikini alors que Light The Torch commence son set. Quand j’entre dans la salle principale, le groupe vient de finir son premier titre, et je me dis que s’ils ont commencé par le titre qui ouvre leur dernier album, comme le font 97% des groupes, bah du coup j’ai raté le seul morceau que je connais d’eux. Damn. Bon en même temps, le groupe ne me parle pas beaucoup, en dehors de la présence de Howard Jones, l’ancien chanteur de Killswitch Engage. Le quatuor déroule leurs titres les uns après les autres, sans vraiment de communication avec le public ni de vraie pêche sur scène. Sans non plus donner l’impression de se faire chier, les musiciens sont vraiment statiques, ne se déplacent pas l’un vers l’autre ou n’headbanguent pas. Difficile de rentrer dans leur set du coup, surtout que musicalement je n’accroche que moyennement, comme je le disais. En fait c’est malheureux, mais malgré la pléthore de sous-genres possibles, tout ce qui me vient en tête pour décrire Light The Torch, c’est « Metal mainstream », car quoi qu’en disent les étiquettes, je n’entends pas vraiment de Metalcore. Les Californiens lâcheront en fin de set To Die Alone, le fameux titre que je pensais avoir raté, prouvant ainsi qu’ils ne sont pas un cover-band de Papa Roach (enfin, ce n’est pas plus varié ou impactant que le reste de leur prestation, mais au moins je sais que c’est bien du Light The Torch quoi). Joli pied de nez.

Avant que Norma Jean ne commence, le gag : la bande-son « pour patienter », entre les deux premiers groupes, c’est… Le dernier In Flames. Bref.
Cette fois-ci, pas de doute possible, le groupe mouille le maillot : chez Norma Jean, ça court partout, ça gigote compulsivement, ça hurle, chacun des cinq membres vit le concert avec passion et authenticité. Par contre, je regarde le concert d’un peu loin, environ aux deux-tiers de la profondeur de la salle, pas loin de la régie, et c’est peut-être une erreur. Car vu d’ici, si l’énergie du groupe est bien visible, on a la forte impression que le public s’en fout royalement. Rien ne bouge, ou alors les quelques premiers rangs peut-être, mais aucune ambiance ne semble visible de là où je me trouve (bon, je ne suis pas très grand, faut bien l’avouer). J’ai compté trois slams, et il me semble avoir vu trois fois le même mec, comme s’il n’y avait qu’un seul fan de Norma Jean dans l’assemblée. Et j’ai franchement trouvé ça ultra triste pour les Américains, qui pourtant ont continué jusqu’au bout de tout donner. Il y aura bien quelques éclairs d’attention, comme lorsque Cory Brandan fait s’assoir toute la salle au début de 1,000,000 Watts et que la foule se relève dans un début de vague pogo qui ne dure pas. Encore une fois, j’étais peut-être situé au mauvais endroit ? La prochaine fois, j’essayerai de voir « the almighty Norma Jean » (comme ils le disent eux-mêmes) au troisième rang pour voir si on y vit mieux le concert.

Cette fois, pas de In Flames pour patienter avant In Flames. Les lumières s’éteignent, la foule s’agglutine, les Suédois entre en scène sur Voices. Déjà, c’est la surprise sur le line-up : pas de claviériste, contrairement aux dernières tournées ; mais surtout, on a un guest improbable à la guitare rythmique, en la personne de Chris Broderick (ex Megadeth). Après une rapide confirmation, on était passé à côté de la news, mais depuis quelques semaines c’est bien lui qui remplace Niclas Engelin qui est malade. Le mercenaire de luxe laissera tous les leads à l’autre guitariste Björn Gelotte, et sa présence en termes de jeu musical sera donc assez transparente. Mais bon, Chris Broderick avec In Flames, ça n’en reste pas moins une association un peu WTF, à laquelle on est ravis de pouvoir assister.
Le Bikini reste fidèle à sa réputation et offre un son vraiment au top. En revanche, le groupe va proposer une set-list à l’image de son récent I, The Mask : mitigée. Le combo s’étant déplacé pour assurer la promo de cet album, on a bien entendu droit à six extraits du cru 2019, dont la moitié seulement font mouche (Voices, Burn, et I Am Above presque en fin de set). Si In Flames s’obstine à jouer des pistes insipides issues de Battles et de Siren Charms, heureusement, d’anciens morceaux sont aussi joués. Et quand je dis « anciens », je veux dire « vraiment anciens », issus de la période Death-Mélo avant que le groupe ne prenne son tournant Metalcore : les albums Colony et Clayman sont représentés avec un titre chacun. On note avec une pincée de regret à quel point ça bute, et on aurait voulu que les 20 ans de Colony soient prétexte à ce qu’In Flames s’attarde un peu plus sur ce disque de référence. Mais hélas non, pas l’temps d’niaiser, la période Metalcore des années 2000 demande aussi voix au chapitre. On aura droit à quelques titres issus de A Sense Of PurposeReroute To Remain, etc, mais pas nécessairement les bons. Prenons Come Clarity : si Leeches reste très sympa, Take This Life aurait eu un impact bien plus dingue. Quant à A Sense Of Purpose, c’est un excellent choix de jouer The Mirror’s Truth en fin de set, mais le mid-tempo dépressif The Chosen Pessimist casse un peu le rythme en milieu de concert.
La foule semble impactée par ces choix. L’ambiance peut tantôt être électrique (sur My Sweet Shadow ou Pinball Map par exemple, des titres bien choisis), tantôt plutôt plate (sur All For Me, Deep Inside, The Chosen Pessimist, les deux extraits du triste Siren Charms dont j’ai oublié les noms…). In Flames laissera une forte impression avec un triptyque final plutôt énervé (I Am Above / Cloud Connected / The Mirror’s Truth), ça pogote, ça s’ambiance, Anders Fridén fait quelques blagues entre les titres, et malgré certains choix discutables, on passe réellement un bon moment. Le groupe revient pour un conventionnel rappel : The End, en toute logique.

Zbrlah (Avril 2019)

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