Caligula's Horse + Circles + I Built The Sky Paris - Backstage By The Mill - 08/10/18

Le bout du monde peut n’être qu’à quelques stations de métro. C’est le cas ce lundi soir du côté du Moulin Rouge avec un plateau 100% australien présenté au Backstage pour la première tournée européenne de Caligula’s Horse en tête d’affiche. Nous avions pu voir à l’oeuvre le groupe en 2015 en ouverture de Shining pour une performance qui avait déjà attiré notre attention sur le potentiel du quintet de Brisbane, et l’excitation était grande à l’idée de pouvoir profiter d’un set rallongé.

Mais avant cela, c’est le trio I Built The Sky qui a la charge de lancer les réjouissances d’une soirée placée du début à la fin sous le signe du Metal progressif. Livrant une musique instrumentale, I Built The Sky joue autant la carte de la technique que celle de l’énergie. Avec application et enthousiasme, il alterne passages lourds et aériens, proposant un set intéressant et varié, honnête et engagé. Place ensuite à leurs compatriotes de Circles, ravis d’être ici et que « tant de monde se soit déplacé un lundi soir pour venir voir trois groupes australiens ». Après un faux départ dû à un problème technique, le groupe déroule son Prog teinté de Metalcore. Circles, qui existe depuis 2010, a connu ces dernières années un changement de line-up et une signature chez Season Of Mist et semble prêt à passer la vitesse supérieure dans le sillage de son dernier album, The Last One, sorti cette année. Sur scène, on assiste à une performance solide, à l’énergie communicative et dans une bonne humeur typiquement australienne (un cliché ? Peut-être, mais les sourires étaient là). Le groupe souffre cependant d’un son légèrement brouillon ce soir, qui ne sert pas toujours ses compositions mais n’entame pas le potentiel « in your face » de sa musique.

Si tout le monde (la salle est malheureusement loin d’être pleine) a semblé apprécier sincèrement les deux premiers actes, le morceau de résistance de la soirée est attendu de pied ferme par les heureux présents. Dès que Caligula’s Horse fait son apparition sur la petite scène de l’arrière-pub, on sait qu’on est face à un groupe d’un autre calibre, qui semble assez ému de cette première date européenne en tant que tête d’affiche. Le dernier album des Australiens, In Contact, est évidemment à l’honneur, servi par une interprétation particulièrement inspirée. Les deux guitares d’Adrian Goleby et de Sam Vallen, le co-fondateur et principal compositeur, s’accompagnent, se répondent. Le batteur Josh Griffin, toujours impressionnant sans en faire des tonnes, et le bassiste Dave Couper sont d’une solidité à toute épreuve et Jim Grey, s’il joue un peu les rockstars par moment, démontre une nouvelle fois à quel point sa voix polyvalente se prête à merveille aux compositions du groupe. Le son est massif sans être écrasant et s’avère nettement plus précis que pour les deux premiers groupes. Du grandiose Dream The Dead au touchant Fill My Heart en passant par le jouissif Songs For No One, les grands moments d’In Contact sont au rendez-vous. 

Même le plus long d’entre eux, Graves (15 minutes), a l’honneur de la setlist, le groupe profitant de son propre aveu d’être tête d’affiche pour pouvoir, enfin, le proposer à ses fans. Bloom n’est pas oublié, avec Rust (préféré à Turntail à l’issue d’une consultation à voix levée du public présent) et l’enchaînement magistral Bloom/Marigold. Nous avons même droit à un extrait de The Tide, The Thief&River’s End avec Dark Hair Down. Après une courte pause, Jim Grey nous offre son monologue d’Inertia And The Weapon Of The Wall avant la charge finale de The Cannon’s Mouth. Après près de 90 minutes intenses, Caligula’s Horse nous laisse transis, heureux d’avoir assisté à un grand moment de Metal progressif et avec, déjà, l’impatience de revoir sur scène un groupe définitivement taillé pour durer.

Setlist
Dream The Dead
Will’s Song (Let The Colours Run)
Dark Hair Down
Rust
Songs For No One
Fill My Heart
Graves
Bloom
Marigold

Rappel
Inertia And The Weapon Of The Wall
The Cannon’s Mouth

Chris (Octobre 2018)

Merci à Garmonbozia

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