Death Alley, Honeymoon Disease le 09/15/18 Nantes (Le Ferrailleur)

Revoir Death Alley quelques jours après le Desert Fest de Berlin a ce quelque chose de grisant, tellement leur concert là-bas était génial, mais durée de festival oblige, un peu trop court quand on apprécie le groupe. C'est donc avec un réel plaisir qu'on revoir les hollandais dans le Grand Ouest, cette fois-ci en tête d'affiche par rapport à leur dernier passages à Rennes il y a quelques mois avec Kadavar et Mantar.

Arrivé en retard, je n'ai vu que quelques titres d'Honeymoon Disease, un groupe de Hard Rock suédois, orienté Rock 'n Roll hyper énergique et boosté à la taurine. Tout de suite je pense à Motörhead, ce qui est marrant puisque le quatuor finira ses deux derniers titres par une reprise très cool de Stay Clean. On trouve un léger côté Glam Rock aussi dans leur musique, ce qui n'est pas dérangeant, par contre la voix claire d'une des deux guitaristes est trop criard et forcé. Dommage ça entache le potentiel du groupe qui musicalement se démerde fort bien : bon groove dans les riffs, une basse qui mène la danse, des rythmiques simples mais percutantes. Du bon Rock 'n Roll tout simplement.

Death Alley ouvre comme à son habitude sur un sample de Come To The Sabbat du groupe culte de Rock occulte anglais Black Widow et c'est parti pour Black Magick Boogieland issu de l'album du même nom de 2015 pour se mettre sacrément dans le bain. Ce morceau est imparable. Rock 'n Roll fiévreux et endiablé tant dans la rythmique que dans la voix de Douwe Truijens que des cavalcade sur manche de Oeds Beydals ainsi que de ses soli ! C'est simple, si tu ne tapes pas du pied et ne bouge la nuque, c'est que tu es mort à l'intérieur. Et puis cette basse, bordel ! Dennis Duijnhouwer sert vraiment à quelque chose en apportant un groove clinquant et de chaudes mélodies qui se distinguent et qu'on prend plaisir à suivre. Le son de manière général est excellent, tant dans la voix que chaque instrument, chacun bien mis en valeur. Death Alley va donc se faire plaisir (et nous faire plaisir) pendant près d'une heure et quart de concert avec pas mal de nouveaux morceaux issus de leur tout dernier opus, Superbia, fraîchement sorti chez Century Media Records. Ceux-ci passent très très bien l'épreuve du live tant il sont dans la continuité du précédent album et possèdent eux aussi cette forte teneur en sueur et Rock'n Roll notamment sur le tubesque Murder Your Dreams et son refrain diablesque fait pour résonner encore et encore dans ton crâne. Donc oui, plus d'une heure de déboitage de nuque, de déhanchés sexy de Douwe qui perd des couches de vêtements au fur et à mesure que le concert s'étire, de groove furieux et de riffs mi-Sabbath, mi-Motörhead pour prendre plein les oreilles. Mais résumer Death Alley sur cette seule facette, ne serait que toucher du doigt une partie de la vérité. La face cachée des hollandais, facilement devinable puisque tout le monde sait que le guitariste vient de feu-The Devil's Blood, c'est ce penchant pour le Rock sombre, occulte et psychédélique. C'est aussi ce que l'on retrouvera sur leur nouveau titre The Sewage habillement placé en milieu de set, qui prend des tournures de jams psyché hanté. Le chanteur ira même à allumer un peu d'essence à brûler sur la sonnaille du batteur et la plaçant entre le guitariste et le bassiste comme si on assistait à un rituel magique. Et il y a de ça dans leur musique, tant le morceau est captivant, ne souffre pas de remplissage ou de jams bancal car l'alchimie entre les quatre musiciens est palpable. Une alchimie que l'on retrouvera également sur le fantastique morceau qui clôture tous leurs concerts : Supernatural Predator. Je ne dirais qu'une chose : il y a plus de diable dans ce titre que dans la moitié des groupes de Black Metal actuel.

Longue via à Death Alley.

Pentacle (Mai 2018)

Merci à Garmonbozia pour l'invitation.

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