Immolation, Full Of Hell, Monument of Minsathropy et Stortregn le 29 mars Petit Bain

Le 29 mars, Garmonbozia proposait une affiche Death Metal qu’on aurait eu tort de rater. Tout d’abord parce qu’Immolation nous avait bien épaté au Fall of Summer et qu’on en redemandait. Et ensuite parce que les voir en compagnie de Full Of Hell ce n’est pas tous les jours que ça arrive. Nous avons donc pris notre baloche, nos petits pieds et sommes partis à Petit Bain, histoire de voir à quoi ça pouvait bien ressembler. 

Obligations professionnelles oblige, nous arrivons en retard et ne pouvons voir que les 30 dernières secondes de Stortregn, nous ne nous prononcerons donc pas. Comme le temps n’est pas à la fête (il pleut assez violemment) on attend bien sagement Monument of Misanthropy qui semble composé de Français mais aussi d’Allemands et peut être de musiciens venant d’autres pays. Le groupe joue un Brutal Death très (trop ?) moderne avec des riffs joués à 300km/h et des blasts. Le problème c’est que ça ne va pas, mais alors pas du tout, nous plaire. Commençons par le premier élément : les riffs sont loin d’être originaux. À vrai dire, si vous êtes fans de la vague moderne de Brutal Death assez technique, vous allez probablement vous demander pourquoi écouter ce groupe plutôt qu’un autre. Alors, on va probablement nous dire que “oui, mais ça joue bien”. Et on ne vous dira pas le contraire. Yngwie Malmsteem joue bien lui aussi, pourtant, nous doutons d’aller un jour le voir en concert. Et puis il y a un autre problème, c’est le charisme scénique des musiciens, assez… léger, c’est malheureusement le cas de le dire. Pendant un problème technique, le bassiste nous annonce qu’il n’a “que des blagues misogynes à nous proposer”. S’ensuit le silence le plus génant que nous avons vu à un concert depuis bien longtemps. Et puis enfin, il y a le problème récurrent avec les chanteurs. Voyez vous, lorsque vous chantez et jouez d’un instrument en même temps, vous avez toujours quelque chose à faire. Mais quand ce n’est pas le cas, il faut vous occuper. Cela peut passer par danser comme une puce (voir : Napalm Death et Converge pour ce cas précis), secouer la tête très vite et très fort (voir : Cannibal Corpse) ou bien simplement ne rien faire (voir : Skepticism). Ce que nous vous déconseillons de faire en revanche, c’est de vous approcher du public et de hurler toutes les trente secondes “oï oï oï” en rythme. Non seulement cela devient fatigant, mais quand vous faites une reprise de Death, en l'occurrence “Pull the Plug”, cela devient terriblement gênant. 

Full of Hell s’installe au son de petites mélodies lounge, le petit côté original de la soirée, l’ingénieur du son ayant visiblement décidé de ménager ses oreilles et celles de ses collègues au milieu de cette soirée légèrement brutale. On ne va pas se plaindre, puisque l’impact du quatuor et de toute leur rage n’en sera que décuplé. Juste à côté de nous, un fan visiblement très excité s’échauffe au son du jazz rock qui vient de se lancer. Il est prêt à partir au quart de tour, nous aussi mais la fosse est très clairsemée. Les premiers rangs sont là mais nous sommes une petite vingtaine, trentaine au maximum, à attendre le groupe. Le quatuor ne se démonte pas, balance du blast, du mur de son, du larsen, du hurlement et du ralentissement à tout va en à peine cinq minutes. Résultat des courses : non seulement c’est un vrai régal de revoir le groupe, toujours aussi en forme après un Trumpeting Ecstasy très réussi, mais le public ne s’est pas trompé. Nous sommes beaucoup plus nombreux, notre ami est toujours aussi chaud et mosh comme un damné épileptique et le groupe ne s’arrête pas en si bon chemin. “This song is about finding god… on a boat” nous déclare Dylan Walker, le sourire aux lèvres avant de se déchaîner une fois encore. Les pauvres âmes qui découvrent le groupe sont choqués, et ce n’est pas une expression. Non loin de nous on parvient à entendre entre deux morceaux “ha oui, c’est effectivement très violent”. Et on ne peut pas le blâmer, le groupe a encore pris du galon de l’échelle de l’humainement inacceptable. Full of Hell est là pour péter la gueule de vos tympans à coups de piolet et ils y arrivent parfaitement. Un petit “Crawling back to God” et puis s’en va. C’est ça Full Of Hell, ils ne perdent pas de temps à tergiverser, ils balancent leurs poings au dessus, en dessous et dans la ceinture et puis ils nous laissent en train de contempler le ciel. 

Immolation. Voilà le genre de groupe qu’on apprécie particulièrement : original, puissant, technique sans en faire des caisses et surtout vieux. D’ailleurs, on aurait pu flipper vu que les lascars ne sont plus tous jeunes. Mais bon, les rumeurs étaient rassurantes. Leur performance au Fall of Summer incroyable de maîtrise, de classe et de violence. Alors quand ils débarquent et que, alors que nous somme tout juste face à Robert Vigna, on voit son sourire espiègle et joueur, son jeu si atypique, on se dit qu’on est bien parti. “Father you’re not a father” dès le deuxième morceau et c’est parti pour la plus grosse baston Death Metal de ce début d’année. Les titres pleuvent, les blasts sont précis et mortels, les dissonances de Vigna percent le coeur, la voix de Dolan nous écrase sous une chape de plomb brûlant. Rien à faire, ce sont encore et toujours des patrons. Des bêtes cornues qui transpercent de part en part la foule qui lui répond bien d’ailleurs. Il faut dire qu’avec un tel catalogue, Immolation peut nous faire plaisir, en allant chercher du vieux et du moins vieux, mais toujours du bon. Et vas y que je lance du “Swarm of Terror” histoire de bien nous montrer que quand on est là depuis 3 décennies, ce n’est pas pour rien, et vas y que je continue à te tourmenter avec “Into Everlasting Fire”. Non franchement, le groupe a pris bien du plaisir en nous gavant comme des oies de riffs plus ravageurs les uns que les autres. Alors quand on nous annonce “Immolation” en final, on se dit qu’on est bien lotis. Mais quand le groupe décide de jouer le rappel directement et qu’il s’agit de “Close to a World Below” on se dit que ce n’est pas étonnant qu’il y ait eu une véritable tempête à notre arrivée. 

Full of Hell et Immolation, ce sont deux groupes qui n’ont pas la même carrière, les petits jeunes aux dents de loups et les vieux qui restent là, comme des rocs. Et aujourd’hui, difficile de se dire que l’un a fait un meilleur concert que l’autre. Chacun a réussi à faire ce qu’il fallait : une prestation violente et brève pour les premiers, plus longue et blindée de classiques pour les deuxièmes. Rien à redire, des dates comme ça, on en veut bien toutes les semaines. Merci Garmonbozia. 

Raikage (Avril 2018)

Un très grand merci aux groupes ainsi qu'à Garmonbozia, toujours au top!

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