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Dropkick Murphy's + Flogging Molly + Glen Matlock Le Zenith de Paris - 16/02/2018
A peine un an après leur dernier passage dans cette même salle pour la sortie de leur album 11 Short Stories Of Pain And Glory, Dropkick Murphys reviennent au Zenith de Paris avec cette fois-ci l’objectif de jouer 40 chansons différentes en 2 soirées consécutives, avec un prime un tarif préférentiel pour les gens souhaitant assister aux 2 dates. Pour ouvrir le concert et accompagner le lent remplissage de la salle, Glen Matlock, bassiste fondateur des Sex Pistols, entre sur scène après un message enregistré par Al Barr et Ken Casey (chanteurs des Dropkick) permettant de rappeler à tous qui est ce soixantenaire aux cheveux impeccables et à la moustache finement dessinée. Disons-le clairement : il faut des bollocks en acier trempé pour monter sur la scène d’un Zenith seul et uniquement accompagné d’une guitare acoustique ; mais Glen Matlock, lui, n’en a rien à foutre et le fait avec une désinvolture quasi-pathologique. Entre les morceaux d’une setlist composée de ses propres chansons et de quelques reprises (des Sex Pistols bien sûr, mais aussi d’Iggy Pop), le mec prend le temps de blaguer, d’écouter les demandes du public ou encore de se recoiffer, comme s’il était à la maison. Mais j’imagine que quand on s’appelle Glen Matlock, on est à la maison dans n’importe quel concert de punk. Dropkick Murphys ayant l’habitude de toujours jouer accompagnés d’au moins 2 groupes en première partie, c’est ensuite au tour de leurs compatriotes de Flogging Molly d’envahir la scène. « Envahir » n’est pas un mot trop fort, car dans la grande tradition des groupes de punk celtique, ils sont environ 72 musiciens (en exagérant à peine). Le public est visiblement constitué d’une grande partie de fans vu le nombre de t-shirts imprimés du logo du groupe, le volume des chants et l’ambiance qui devient vite étouffante. Il faut dire que si Flogging Molly est à mon sens assez difficile à écouter sur album (car sortant un peu trop rarement de leur formule de composition), c’est en revanche le groupe ultime de première partie : du punk celtique rapide et extrêmement festif, calibré pour générer pogos, sauts et refrains scandés en chœur, avec quelques rares interruptions comme sur la ballade If I Ever Leave This World Alive dédiée aux victimes du Bataclan. Quand les lumières se rallument au bout de 45 minutes de set, le public est déjà bien fatigué et transpirant, et dois donc se ruer en masse vers le bar pour se ré-alcooliser en vitesse avant l’arrivée de la tête d’affiche. Après une bonne cinquantaine de « Let ‘s Go Murphys », les lumières s’éteignent enfin au son de If the Kids Are United de Sham 69, qui constitue une chouette intro mais tout de même moins génératrice de frissons que leur habituelle The Foggy Dew. Le groupe entre sur scène avec l’hymne The Lonesome Boatman, qui ouvre également leur dernier album. Al Barr, très en jambe comme à son habitude, entame ses allers et retours d’un côté à l’autre de la scène tout en n’oubliant pas de venir taper régulièrement des fist bumps avec le premier rang grâce à une petite avancée, pendant que le reste du groupe est perché sur une estrade en fond de scène où niche également la batterie de Matt Kelly. Bien que forcément moins sauvage qu’auparavant, le poids des années aidant (et le poids de Ken Casey aussi, qui a visiblement un bon coup de fourchette), le groupe dégage tout de même une énergie folle et une furieuse envie d’en découdre. Respectant le concept de « best-of » du concert, la setlist pioche dans tous les albums du groupe, si l’on excepte les 2 premiers (albums un peu à part car beaucoup plus oï et street punk que la suite). Le rythme est particulièrement maîtrisé, avec une alternance entre titres plus calmes, hymnes et chansons bien rentre-dedans, avec notamment une Citizen CIA dont la violence a réussi à sérieusement entamer l’intégrité physique de mes Caterpillar coquées. Bien sûr, malgré que le groupe ait décidé de jouer une setlist différente les 2 soirs, certains titres indispensables peuvent difficilement être évités, comme The State Of Massachussets, Out Of Our Heads ou encore une magistrale version entière (avec l’outro) de Rose Tattoo, qui a certainement causé mon extinction de voix et la destruction des tympans de mes voisin en raison de mon « chant » poing levé horriblement faux. Les nouveaux morceaux, qui pourtant m’avaient laissé une impression de facilité et de relative pauvreté à l’écoute sur album, prennent en fait tout leur sens en live, I Had A Hat ou First Class Loser se hissant même parmi les titres les plus funs de leur répertoire, une fois dans le joyeux bordel du milieu de la fosse. Un des points culminants du concert étant même pour moi la sublime Paying My Way, dont le groupe a eu la bonne idée de diffuser les paroles sur le backdrop pour stimuler les chants en chœur sans avoir la peur que ton voisin de fosse ne remarque que tu chantes en yaourt. En guise de bonus, on a le droit à la reprise électrifiée de Folsom Prison Blues qu’ils jouent régulièrement depuis leur tournée de 2017 avec Rancid. Étrangement, le public ne semble pas tellement réceptif à ce moment-là, trahissant un manque de culture absolument impardonnable, bande de punks écervelés. Après tout de même 21 titres, le groupe sort de scène quelques minutes avant un rappel constitué des classiques The Boys Are Back (qui servait d’ouverture sur les tournées précédentes), Kiss Me I’m Shitfaced où ils font monter une cinquantaine de personnes sur scène pour danser derrière eux comme l’exige la tradition, et enfin le final I'm Shipping Up to Boston qui bastonne toujours autant. Alors bien sûr, on a eu droit à un concert extrêmement calibré, sans surprises ni moments d’improvisation. Mais quand c’est fait avec autant d’énergie, de passion évidente et de générosité dans leur interaction avec le public, on en demande pas plus. Enfin si, on demande de pouvoir y retourner le second soir. Florian Denis (Février 2018)
Un grand merci à Olivier Garnier (Replica Promotion) pour l'accréditation.
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