Oathbreaker et Syndrome le 14 décembre 2017 Petit Bain

L'année 2017 s'est plutôt bien terminée, au moins en ce qui concerne les concerts. Alors, on pourra bien sûr me dire que Oathbreaker a annoncé faire une pause pour l'année 2018 ce qui est une mauvaise nouvelle pour les fans. Oui, mais les Belges ne nous ont pas oublié et sont venus nous dire à bientôt, le 14 décembre au Petit Bain. Un cadeau de noël en avance qu'on a ouvert avec grand plaisir et qu'on se remémore ici. 


Assez peu étonnamment, c'est à Syndrome, le projet solo de Mathieu d'Amenra d'ouvrir la soirée. Et oui, on aime faire les choses en famille ou entre amis quand on est membre de la Church Of Ra. Non pas que ça nous déplaise forcément, le nouveau disque du monsieur étant une réussite. Et si le boulot studio est une chose, la prestation scénique est une autre épreuve où les groupes d'ambient et de drone ne brillent pas tous, loin s'en faut. Heureusement, Syndrome s'installe posément et réussit à captiver le public grâce à des projections et par son travail de construction des boucles, intéressant à regarder notamment pour qui est un tant soit peu connaisseur. Les autres ne sont pas forcément laissés pour compte, puisque les compositions sont simples et claires tout en réussissant à créer des paysages sonores riches. Pas le choix de première partie le plus original, certes, mais pas un mauvais choix non plus. 

Deuxième partie de soirée avec Oathbreaker qui nous avait déjà impressionné il y a un an lors de la tournée de promotion de leur dernier album, Rheia. Sans nouveauté discographique, le groupe va, logiquement, axer sa setlist sur ce même disque, et on regrettera d'ailleurs de ne pas pouvoir profiter de "Glimpse of the Unseen" qui, en rappel, fait toujours son petit effet. Voilà qui devrait clore le département des plaintes pour ce soir car pas grand chose d'autre ne saurait être reproché au groupe. La performance de chaque musicien est impressionnante, menée, au moins en apparence, par cette vocaliste qu'on ne présente plus à la voix possédée. Mais si, dans un premier temps, les regards sont attirés vers Caro, on ne tarde pas à comprendre qu'il n'y a pas de véritable maillon faible chez Oathbreaker. Prenons l'exemple du batteur, masse de muscle qui fait littéralement trembler son instrument comme rarement nous avons pu le voir. Le monsieur tape fort, très fort même, mais sait amener une grosse dimension dynamique à son jeu, enchaînant les blasts barbares avec décontraction tout en se permettant de placer quelques parties bien plus légères et "groovy" lors des breaks. Et puis, il y a tout simplement ces riffs, ces guitaristes, et notamment Lennart, qui surnagent au milieu de tout cela. Chaque mélodie, chaque accord est clairement défini, puissant, incisif et pourtant touchant et, d'une certaine manière, fragile. Vous l'aurez compris, quand on vient jouer les compositions d'un très bon album, que le son est bon et que la performance des musiciens est de haute qualité, il n'y a pas de raison de se plaindre. Alors on ne va pas s'y mettre. 

La Church of Ra, comme à son habitude, nous a gratifié d'une soirée réussie en tous points. La musique intimiste de Syndrome et le lyrisme brual de Oathbreaker n'ont pas fini de nous impressionner, que ce soit en studio ou sur scène. Et si ces derniers ont choisi de faire une petite pause, on les pardonnera d'autant plus facilement après un petit coup d'oeil à leur discographie et à leurs performances scéniques. 

Raikage (Février 2018)

Un immense merci à Kongfuzi Booking, aux musiciens ainsi qu'à toute l'équipe de Petit Bain. 

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