Unsane et Pamplemousse le 17/10/17 Paris (Petit Bain)

On ne va pas se mentir, nous le savons tous, le mouvement que l'on nomme Noise Rock a connu ses heures de gloire dans les années 90 grâce à des labels comme Touch&Go et Amphetamine Reptile, mais aussi des groupes comme Sonic Youth, The Jesus LizardHammerhead ou Cows. Et puis, il y a Unsane. Le groupe de la vieille pomme a toujours trimballé cette réputation de gars imperturbables, dont les disques s'enfilent comme des petits pains où la patte feuilletée aurait été remplacée par du papier de verre. Alors quand on nous annonce une date parisienne pour venir défendre leur dernier opus, Sterilize, on n'hésite pas et on fonce. C'était mardi 17 octobre au Petit Bain et on était au rendez-vous. 

Kongfuzi était aller chercher loin pour trouver des mecs assez fous pour fouler les planches juste avant les darons New Yorkais et ils ont trouvé de quoi faire leur bonheur sur l'île de la Réunion, en la personne de Pamplemousse. Un nom qui fleure bon les fruits, les cocotiers et la carte postale idyllique pour des vacances. Ces images de rêve, le trio va vite les ranger au placard pour livrer une prestation puissante avec un son de basse grondant que l'on saura apprécier à sa juste valeur. Musicalement parlant, on se situe à mi-chemin entre des sonorités à la Fugazi et celles qui ont fait la renommé de la tête d'affiche de la soirée. La guitare soutient des compositions avant tout axées sur une rythmique entêtante et assez entraînante, ma foi. Sans forcément renouveler un genre qui, au final, n'a pas beaucoup bougé et n'a jamais vraiment voulu le faire, Pamplemousse réussit à nous faire passer un très bon moment grâce à une prestation solide. Et si jamais vous ne connaissiez pas et que vous êtes en manque de ce genre de groupes, on vous conseille d'aller faire un tour sur leur Bandcamp

Après une pause assez brève mais suffisante pour réchauffer Petit Bain, Unsane débarque et s'accorde sous les coups de leur batteur, visiblement très pressé d'en découdre avec son kit. Autant attaquer par les choses qui fâchent, beaucoup de monde s'est plein du son, et notamment de la guitare et du chant, pas assez audibles selon beaucoup de personnes présentes. De notre côté, nous n'avons rien remarqué, peut être avons-nous eu la chance de nous trouver au bon endroit. Quoi qu'il en soit, le début du set est marqué par un gros problème technique sur le micro de Chris Spencer qui laisse percevoir des feedback puissants, ce qui va rajouter une dimension chaotique et bienvenue pour ce genre de concerts. Mis à part ce léger problème, qui au final renforce l'ambiance Noise de la prestation, rien à signaler et Unsane va jouer pendant bien plus d'une heure. Et si on retiendra que les nouveaux morceaux passent l'épreuve du live haut la main (mention spéciale à « The Grind »), on reste surtout bouche bée quand les trois compères balancent du classique à tour de bras. Et vas y que je te balance du « Blame Me » et du « Scrape » alors qu'ils jouent depuis quasiment une heure avant de conclure sur une version dégénérée et sur-saturée de « Get Off My Back » et puis... rideau ? Ce ne sera pas pour tout de suite, le groupe remonte sur scène quelques instants plus tard, à peine le temps de se remettre de la déculottée qu'on vient de se prendre qu'ils en remettent une couche. Spencer sort l'harmonica pour un «Alleged» magistral et vicieux jusqu'au bout des ongles. Mais ce qui nous a vraiment fait plaisir, c'est bien ce dernier morceau. En tant que grand fan non seulement d'Unsane mais aussi de Flipper, j'avais particulièrement apprécié leur cover du célèbre « Ha Ha Ha » que le groupe avait pondu sur Wreck. Et voilà que Chris nous annonce, tout fier après avoir franchement rigolé, qu'il leur reste un dernier morceau. La basse vrombit ses dernières tripes dans un riff aussi mémorable que reconnaissable. Le groupe se met en branle, le refrain résonne et voilà nos trois démons qui se marrent bien en retournant une dernière fois, au moins pour ce soir, le public parisien. Rideau, cette fois-ci de manière définitive. 

Une excellente soirée donc, qui aura permis à Unsane de confirmer une chose, ils ne sont pas prêts de s'arrêter et c'est tant mieux car quand ce sera le cas, on aura perdu quelque chose de grand. Mention spéciale à Pamplemousse également, un groupe qui a compris que c'est avec les vieilles recettes qu'on fait les meilleures pizzas. New Yorkaises, les pizzas, de préférence. 

Raikage (Novembre 2017)

Un immense merci à Kongfuzi Booking, à Petit Bain ainsi qu'aux groupes. 

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