BetizFest 2017, journée 1 Cambrai, Palais des Grottes

Comme chaque année depuis 15 ans, début avril signifie BetizFest pour la ville de Cambrai. Pour cette nouvelle édition, les organisateurs ont encore réalisé une bien jolie affiche, du Rock, du Punk, du Metal, du local et de l'international puisque les têtes d'affiches sont Sick of it All pour vendredi et Arch Enemy le samedi. Retour sur un événement qui a une place de choix dans le paysage culturel du Nord. 

On ne le répétera jamais assez mais ouvrir un festival, de cette ampleur qui plus est, est une sacrée tâche. C'est à The Ramines, un groupe hommage aux légendaires The Ramones, que revient l'insigne honneur de lancer les débats. En 30 minutes et une vingtaines de morceaux les gaillards balancent du bon vieux Punk à l'ancienne, avec le look et l'attitude qui va avec, il fallait bien débuter et The Ramines l'a fait de la meilleure des manières. 

On continue dans le Punk avec Les Rats qui déboulent sur les planches. Formé en 1982, les Franciliens ne sont plus des jeunes premiers mais qui saurait le dire face à une telle folie ? Quelque part entre Bérurier Noir et The ExploitedLes Rats assurent le spectacle en se faisant plaisir et surtout en nous faisant plaisir ! On apprécie cette superbe reprise de Jacques Dutronc, Il est Cinq Heures, l'adaptation est vraiment géniale. 

Après deux bons groupes de Punk bien old school, on sent une certaine pression monter. Les techniciens s'affairent, ça bouge dans tous les sens et il y a comme un doux parfum de révolte qui envahie la salle. Les No One is Innocent sont attendus par beaucoup et il n'y a pas l'ombre d'un doute : ça va être la branlée. Les derniers réglages se font sur le riff principal de Nomenklatura, ça sent la poudre. Fond noir, lumière rouge, hurlement du public et c'est parti avec Djihad Propaganda en ouverture, les No One sont chauds bouillants, le Betizfest aussi, c'est de la folie, c'est une putain de grosse ovation après un seul titre, ça promet, on imagine pas l'état de la salle à la fin du set. En bon frontman Kemar communique énormément avec nous, headbang général sur Nomenklatura, même topo sur Silencio, No One is Innocent offre un set où se mêlent les titres des premiers albums et de Propaganda, le culte La Peau n'a pas vieilli, ses paroles encore moins. Grosse ambiance quand le groupe invite une bonne cinquantaine de personnes sur les planches, c'est le bordel et on adore, c'est festif à souhait, une pure ambiance règne. Quelques insultes pour Daesh avant de terminer sur Charlie, quel concert. 

C'est à présent à Tagada Jones de venir nous secouer les oreilles. Les Français sont actuellement en tournée promotionnelle pour leur nouvel album, La Peste et Le Choléra, c'est d'ailleurs la pochette de celui-ci qui sert de backdrop au drop et ça en jète un max. Tagada Jones c'est du gros son, un bon mix de Punk, de Rock et de Metal, la salle est quasi pleine, l'ambiance survoltée, c'est sans peine que les Tagada enquillent les titres avec punch. Ça remue et saute dans tous les sens, le son est très bon, les lumières également, tout est réuni pour qu'on puisse s'enjailler comme des fous. Si effectivement le set est bien huilé il n'en est pas pour autant mécanique, les gaillards sont proches des fans et eux aussi communiquent beaucoup, essentiellement par la voix de Niko dont le chant est reconnaissable entre mille. Avant de laisser leur place, les Tagada Jones prennent le temps de lancer une salve de remerciements, de l'ingénieur son à la merch girl en passant par ceux qu'on oublie parfois : nous. Comme l'a si bien dit la nana a côté de moi : "putain j'ai plus d'oreilles mais je m'en tamponne grave". Comment mieux conclure ? 

Sick of it All est une tête d'affiche internationale, c'est un fait. Et bien pas pour tout le monde visiblement puisque entre la fin du set de Tagada Jones et l'entrée des New-Yorkais, il s'est peut-être écoulé 30 minutes, mais on n'a perdu quelques spectateurs. Du reste le Palais de Grottes reste bien garni et crois le ou pas mon gars, mais ça va être méchant, un set de Sick of it All ça implique forcément de la folie, on en a vu plus d'uns repartir en boitant. Charisme, puissance, professionnalisme, tout y est, les Américains en imposent un maximum, leur Hardcore dans la plus pure tradition de New-York est exécuté dans les règles de l'art. Cela bouge autant dans le public que sur la scène, personne ne tient en place ! On remarquera quand même un certain "conflit de génération" puisque ceux qui s'amusent le plus sont sans conteste les plus de 35 ans qui s'en donnent à coeur joie, ils connaissent toutes les paroles et s'éclatent à fond. Par contre les plus vigoureux restent les moins de 30 ans, ça moshe sévère dans le pit, pas de quoi perdre une dent mais faut les avoir bien accrochées pour y entrer. La com' est permanente, ça permet de garder tout le monde au taquet en plus des décibels, quelques vieux titres écrits quand les Sick étaient ados sont joués et le constat est vite fait, ça a bien vieilli ! Deux mots pour conclure : branlée Strastosphérique.
Une première journée énorme qui donne le ton pour la seconde plus Metal avec notamment Loudblast, The Haunted et Arch Enemy. D'année en année, le Betizfest régale, on est rincé mais pressé de revenir pour la suite. 

Shades of God (Avril 2017)

Remerciements : L'équipe du Betizfest et ses bénévoles, ainsi que François Lampin. 

Crédits Photos : François Lampin. Vous pouvez suivre son travail sur son site officiel, Fransland.fr 

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